Cette
année, plus de 125 courts et longs-métrages ont été réunis pour rendre compte
de la multiplicité des voix et des perspectives, pour documenter des luttes et
des victoires sociales et pour faire découvrir les richesses et les secrets
d’autres cultures. Composée des meilleures œuvres queer de la récente année, cette impressionnante sélection promet d’assouvir
la faim des cinéphiles gais ainsi que celle d’un auditoire plus large. C’est
pourquoi image+nation invite la
communauté LGBT, son public fidèle,
à venir accompagné de leurs bien-aimé(e)s –
qu’il s’agisse d’ami(e)s, de parents, de collègues de travail ou de camarades
cinéphiles. Une foule d’histoires à partager sont en effet au programme de cette
24e édition haute en couleur.
FILMS
D’OUVERTURE ET DE CLÔTURE
Le
mercredi 26 octobre prochain, à 20 h au Cinéma Impérial (1432, rue Bleury), la
24e édition d’image+nation démarrera
en trombe avec Four More Years, une
savoureuse comédie romantique signée par la cinéaste suédoise Tova Magnusson-Nörling. Dans la spirale
des rivalités politiques, David Holst (Björn Kjellman), un politicien
ambitieux, voit sa vie chamboulée le jour où il fait la rencontre de Martin (Eric
Ericsson), le tout nouveau premier ministre d’État du parti socialiste
désormais au pouvoir. Lors d’un débat amical entre les deux hommes,
l’impossible se produit : ils échangent un premier baiser.
L’intrigue
s’aventure dès lors sur le terrain complexe des enjeux gais dans un monde
orchestré où l’épanouissement personnel se heurte à la nécessité de maintenir
une certaine image publique. Mené de main de maître par la réalisatrice, le
scénario de William Berhman est bien rendu à l’écran par la chimie entre les
deux principaux acteurs, tandis que la trame sonore vivifiante de Mauro Scocco
appuie efficacement le tempo rapide de l’action. Pétillante satire politique
sur fond romantique, Four More Years
est une comédie inoubliable qui redéfinit ce que cela signifie d’être
«bipartisan».
Le
dimanche 6 novembre à 20 h 30, au Théâtre Hall-Concordia (1455, de Maisonneuve
O.), image+nation couronnera 11
jours de cinéma exceptionnel en présentant Leave it On The Floor, une comédie
musicale réalisée par Sheldon Larry.
Destiné à devenir un futur classique du genre, Leave it On The Floor a été présenté en première canadienne au
Festival de Toronto, où il a littéralement soulevé les foules. Le long-métrage
suit les tribulations de Brad (Ephraim Sykes), un jeune adulte jeté à la rue
par une mère homophobe, qui fait bientôt la rencontre de marginaux célébrant le
voguing et la culture des bals gais.
Brad est ainsi propulsé dans le milieu qui
a inspiré Madonna, celui-là même qui a été admirablement dépeint par le
documentaire culte Paris Is Burning, de Jennie
Livingston, projeté cette année par image+nation
en présentation spéciale 20e anniversaire. On ne peut plus urbain, Leave It On The Floor propose une série de chansons alliant
la franchise émotionnelle de Hedwig and
the Angry Inch à l’éclat
dynamique des chants de Glee. En y
ajoutant du romantisme, un triangle amoureux tragique et un clin d’œil à Lady
Gaga et à Justin Timberlake, le réalisateur Sheldon Larry et l’auteur Glen
Gaylord signent une comédie musicale des plus entraînantes sur la découverte de
soi et de sa vraie famille.
DES
FILMS À PARTAGER ENTRE CINÉPHILES
La 24e
édition du festival image+nation regorge
de films innovants ayant été encensés par la critique partout à travers le
monde.
– Récompensé
du Prix Teddy décerné au meilleur film LGBT, Ausente (Absent) du
cinéaste argentin Marco Berger (Plan B,
image+nation 2010), nous plonge dans
un fin thriller psychologique aux résonances hitchcockiennes, à travers l’histoire
d’un adolescent s’immisçant dangeureusement dans l’intimité de son professeur
d’éducation physique.
– Une
cinématographie grandiose et poétique –
qui n’est pas sans rappeler celle de Terrence Malick – s’allie à un
ensorcelant drame historique dans Black Field, premier long-métrage de
Vardis Marinakis se déroulant en 1654, où une jeune androgyne révèle un
terrible secret au soldat blessé qu’elle est chargée de soigner.
– Après
un passage très remarqué à Sundance, Codependent Lesbian Space Alien Seeks Same, une pétillante comédie en noir et
blanc signée Madeleine Olnek, rend ommage aux films de science-fiction de série
B avec des dialogues incroyablement intelligents et un message des plus
persuasifs.
– Ceux
qui rêvent d’intrigues et de personnages atypiques ne voudront pas non plus
manquer Joe + Belle, une comédie noire, sophistiquée et terriblement
séduisante de Veronica Kedar, sorte de Thelma
& Louise israëlien suivant le parcours rocambolesque de deux parias en
cavale à Tel-Aviv.
– Grand
gagnant du Prix du public au Festival de Sundance de 2011, Circumstance, de Maryam
Keshavarz, dépeint l’Iran tel qu’il a rarement été vu sur les écrans
nord-américains, où l’histoire d’amour de deux adolescentes au sein d’une
société qui désapprouve l’homosexualité met en lumière une culture
contemporaine en conflit entre le présent et le passé.
– Également
acclamé à Sundance (où il a été salué comme l’un des meilleurs films
indépendants de l’année), Weekend, écrit, monté et réalisé par
Andrew Haigh, dépeint la vie des hommes gais d’aujourd’hui avec un sens du
détail et une authenticité qui nous rappelle les films de Cassavetes ou de Mike
Leigh.
– Accueilli
comme l’œuvre la plus sexy présentée à Frameline en 2011, toute l’incandescence
de l’été est condensée dans August, premier long-métrage d’Eldar
Rapaport, œuvre à mi-chemin entre Rashomon
et Memento explorant la complexité
d’un triangle amoureux en épousant tour à tour le point de vue des trois
principaux personnages.
– Le
neuxième long-métrage de Gaël Morel, Notre paradis, constitue quant à lui
une fascinante synthèse d’Avant que
j’oublie et de Bonnie & Clyde,
relatant le tumultueux parcours de deux antihéros prostitués en route vers le
paradis perdu.
– Un
couple lesbien tout aussi inoubliable vole la vedette dans Walking Towards (Camminando
Verso) de Roberto Cuzzillo, œuvre intimiste et lancinante abordant les
répercussions de conflits mondiaux au sein de relations interpersonnelles.
– Un
film dont tous s’estimeront heureux de découvrir est Mi último round (My Last Round), quatrième long-métrage du chilien
Julio Jorquera, posant un regard d’une sensibilité rare sur la notion de
masculinité et les difficultés de vivre dans le secret.
– La
découverte est tout aussi inestimable en ce qui a trait au film Shame
(Zonde), du néerlandais Simon Sliphorst, récit hybride
entre Le festin de Babette et Mort à Venise, relatant un amour
intergénérationel et le pouvoir de changer sa vie même à un âge avancé.
– En
nomination pour le Grand Prix du Jury à Sundance, Gun Hill Road, du
cinéaste Rashaad Ernesto Green, explore les tensions entre un père récemment
sorti de prison et son enfant transgenre qui lutte pour mener une vie conforme
à l’identité qu’il s’est choisi.
– Enfin,
comme l’histoire du cinéma l’a maintes fois prouvé, il arrive que certains
films tirent avantage d’un petit budget en redoublant d’inventivité. C’est le
cas notamment pour Break My Fall, de Kanchi Wichmann, Harvest, de l’allemand
Benjamin Cantu, Bumblefuck, USA, d’Aaron Douglas Johnston, et Les fraises des bois, de Dominique Choisy.
DES HISTOIRES LGBT D’HIER
ET D’AUJOURD’HUI SUR GRAND ÉCRAN
La 24e
édition d’image+nation comporte une
panoplie de films qui, en plus de leurs prouesses cinématographiques, se
distinguent par la force de leur intrigue et le portrait qu’ils nous offrent de
la vie et de certaines thématiques LGBT. Issues
de la Grande Bretagne, trois adaptations de classiques de la littérature gaie
nous plongent dans le passé : Christopher & His Kind (photo ci-dessous) de
Geoffrey Sax, basé sur les écrits d’Isherwood; The Night Watch, de
Richard Laxton, adaptation du quatrième roman de Sarah Waters; et Daphne,
de Clare Beavan, retraçant la vie de la romancière Daphe Du Maurier.
Deux films
revisitent avec intelligence et délicatesse le thème du coming out : The Guide (O Xenagos), du Grec
Zacharias Mavroeidis, et Kawa, de la cinéaste néozélandaise
Katie Woolf, basé sur un roman de Witi Ihimaera (auteur de The Whale Rider). Le quotidien singulier de certains groupes gais
est quant à lui dépeint par les films Shahada, de Burhan Qurbani, Buffering,
de Darren Flaxstone et Christian Martin, Kink
Crusaders, de Michael Skiffet, et Rent Boys, de Rosa von Praunheim (Queens Don’t Cry).
Plusieurs
incontournables issus de l’Amérique ont été sélectionnés cette année : Longhorns
de David Lewis, Au Pair, Kansas de J.T.
O’Neal, Man
2 Man: A Gay Man’s Guide to Finding Love, de Christopher Hines, Eating Out : The Open
Weekend de Q. Allan Brocka, Going Down in LA-LA Land de Casper
Andreas Judas Kiss, de J.T. Tepnapa. En provenance du Canada, image+nation présente Everything
and Everyone, de Tracy D. Smith.
Les
films lesbiens ne sont pas en reste dans le cadre de cette 24e
édition d’image+nation. Le festival
présentera notamment Tomboy, de Céline Sciamma (Prix
du Jury Teddy, Berlinale 2011), La Robe du soir, de Myriam Aziza, Lip
Service (la version britannique de The
L Word / Elles), So Hard To Forget (Como Esquecer),
de la brésilienne Malu de Martino, La fille de Montréal de la cinéaste
montréalaise Jeanne Crépeau, et Cloudburst (photo ci-dessous), de Thom Fitzgerald (The
Hanging Garden, 1997) mettant en vedette les performances magistrales d’Olympia
Dukakis et de Brenda Fricker.
DES
FILMS MUSICAUX RASSEMBLEURS
Le
festival serait bien sûr incomplet sans une poignée de films musicaux des plus
sensationnnels : Mary Lou, de Eytan Fox (Yossi & Yagger, The Bubble), Jamie and Jessie Are Not Together de
Wendy Jo Carlton (Hannah Free) et What’s
The Name of the Dame? d’Allan Neuwirth.
LES
AVANT-GARDISTES
Rendant
hommage aux personnalités LGBT non-conformistes qui ont contribué à modeler et
à définir la culture queer contemporaine,
la 24e édition d’image+nation
offre à ses festivaliers la chance de revisiter la carrière du cinéaste Bruce
LaBruce dans The Advocate for Fagdom d’Angéline Bosio; du célèbre Vito Russo dans Vito, de Jeffrey Schwarz; de Robert Opel dans Uncle Bob; et de Yves
St-Laurent dans L’amour fou, de Pierre Thoretton.
VIES VÉCUES : SÉRIES DOCUMENTAIRES
Cette
année, les documentaires d’image+nation posent
un regard sur le « nouvel » Ancien
Monde, explorant le statut de l’homosexualité dans des cultures qui lui sont
traditionnellement fermées avec I Am, de Sonali Gulati, East
Bloc Love, de Logan Mucha, Not Quite the Taliban, de Fadi
Hindash, et plus près de nous, aux États-Unis, Wish Me Away, de Bobbie
Birleffi et Beverly Kopf.
Également,
trois documentaires explorent les nouveaux défis qu’engendre une population
LGBT vieillissante : Gen Silent, de Stu Maddux, Margaret
& Evergon, de Donald Wrinkler et There’s no Hole In My Head,
de Alison Seger.
Dans
un dernier temps, une série de docmentaires explore les zones d’ombres et
d’ambiguïté liées à l’orientation et à l’idendité sexuelles : Orchids:
My Intersex Adventure, de Phoebe Hart, (A) Sexual, d’Angela
Tucker, et Bisexualité : Territoires secrets de Suzanne Guy.
COURTS-MÉTRAGES
Sept
merveilleuses séries de courts-métrages en provenance de partout dans le monde
seront présentées dans le cadre de cette 24e édition d’image+nation : Queerement
Québec, Chasse à l’homme, Lesbomundo, Homomundo, Histoires
de filles, Histoires de gars et Voix de l’avenir.
L’ÉPIDÉMIE À L’ÉCRAN : 30 ANS DE VIH/SIDA
En
cette 30e année de lutte contre le VIH/SIDA, l’écrivain et
conférencier Matthew Hays donnera
une allocution sur l’histoire de cette épidémie telle qu’elle est présentée à
l’écran. En plus de cette conférence, image+nation
présente We Were Here, un compte-rendu lucide et concis de la crise du
sida à San Francisco. Acclamé au Festival de Sundance de 2011, le documentaire
de David Weissman s’appuie sur des
témoignages détaillés et intimes pour traduire en termes humains un drame
inimaginable.
HOMMAGE À ELIZABETH TAYLOR
image+nation profitera de sa 24e
édition pour rendre un vibrant hommage à une icône gaie qui s’est éteinte en
2011. Cat on a Hot Tin Roof (1958) et Reflections in a Golden Eye
(1967) seront en effet projetés sur nos écrans en l’honneur de la prolifique
star hollywoodienne Elizabeth Taylor.
PRÉSENTATION SPÉCIALE DU DOCUMENTAIRE « PARIS
IS BURNING »
Pour
terminer, le public est invité à se replonger dans l’histoire LGBT avec une séance
rétrospective d’un documentaire marquant, Paris is Burning de Jennie Livingston documentant, de 1987
à 1989, la vie des danseurs gais et transsexuels rivalisant d’originalité et de
glamour dans les salles de bal de New York. Avant Madonna, avant Glee, il y avait Paris is Burning.
Avec
une programmation riche et pour tous les goûts, image+nation vous invite à partager vos histoires avec vos
bien-aim(e)s ! Bon festival !
PRÉVENTE DES BILLETS :
Café Java U Village (1259, Ste-Catherine Est / métro Beaudry)
21 et 24 octobre : 17h à 20h
22 et 23 octobre : 15h à 20h
Pendant le festival, la billetterie centrale d’image+nation sera au Théâtre Hall Concordia et sera ouvertes 45 minutes avant la première séance du jour. Les billets (au plein tarif seulement) peuvent également être achetés en ligne sur le site de l’événement.
PRIX :
Billet individuel : 11,50$; carte cinéphile 10@95$; billet étudiant et âge d’or (65+) : 8$
La 24e édition d’image+nation aura lieu aux endroits suivants : Cinéma Impérial, Centre Sandra & Leo Kolber, salle Lucie et André Chagnon (1432, rue Bleury), Théâtre Hall Concordia (1455, Boul. Maisonneuve Ouest), Cinéma de Sève (1400, Boul. Maisonneuve Ouest), Cinéma Goethe-Institut (418, rue Sherbrooke Est).