Le film prendra l’affiche d’abord en Europe et dans le reste du monde avant d’être présenté aux États-Unis juste à temps pour Noël. « Prendre Tintin, l’amener en Amérique en premier et le lancer à l’étranger ensuite, c’est une chose à laquelle nous n’avons même pas pensé », a déclaré le réalisateur. « Dès le début, le plan était de redonner Tintin aux pays où il était le plus aimé. » Le dessin animé a suscité une vague de critiques favorables en Belgique, un pays pourtant assez traditionnel et qui était prêt à condamner tout manque de respect de la part des Américains par rapport à leur icône culturelle.
« Action, aventure et humour: le film de Spielberg sur Tintin a toutes ces qualités » était la manchette du journal De Morgen samedi. Steven Spielberg a acheté les droits du personnage dans les années 1980. Il a toutefois fallu attendre trois décennies pour arriver à ce que l’on appelle, dans le domaine du cinéma, une « fin heureuse ». Mais pour le cinéaste, pour qu’il y ait une fin heureuse à cette histoire, il faudrait que le film soit si populaire au box-office qu’il devienne inévitable de faire une suite. Peter Jackson et lui se préparent déjà à cette éventualité.
« Nous avons choisi la prochaine histoire. Au moment où l’on se parle, un scénario est en train de s’écrire », a révélé M. Spielberg, refusant toutefois de préciser quels livres parmi la vingtaine produits par Hergé seraient adaptés. Basé sur trois albums, soit « Le Secret de la Licorne », « Le Trésor de Rackham le Rouge » et « Le Crabe aux pinces d’or », ce premier dessin animé raconte comment Tintin se retrouve entraîné dans une fabuleuse chasse au trésor après avoir acheté la maquette d’un bateau nommé « La Licorne ».
Grâce à la technologie de capture de mouvements, l’acteur britannique Jamie Bell, mieux connu pour son rôle dans « Billy Elliot », a pu donner vie au héros à la houppette, alors que son compatriote Andy Serkis, le Gollum de la trilogie du « Seigneur des anneaux », a fait de même avec le Capitaine Haddock. Le plus difficile sera peut-être de vendre à des enfants du XXIe siècle une époque révolue où la frontière entre le bien et le mal était claire et un Tintin si vertueux qu’il n’a même pas l’ombre d’un vice, particularité qui lui a valu d’être qualifié d’ennuyant par certains critiques.
« Il y a quelque chose de pur par rapport à Tintin », a affirmé Steven Spielberg. « Tintin fait partie d’un monde qui, je l’espère, est encore présent d’une certaine manière aujourd’hui et qui, peut-être, reviendra un jour. » Pour le cinéaste, respecter l’héritage d’Hergé était beaucoup plus important que de moderniser le personnage. « Nous n’étions pas intéressés à nous servir de Tintin comme d’un outil commercial afin de pousser les jeunes à voir le film », a-t-il indiqué.
Quant à savoir si les fans de Tintin approuveront le film, M. Spielberg a un moyen infaillible de le découvrir. « Une fois qu’il sera à l’affiche, je n’aurai qu’à voir dans quel pays je suis encore le bienvenu », a-t-il blagué. « Les Aventures de Tintin: Le Secret de la Licorne » sortira en Europe dès mercredi, en Amérique du Sud et en Asie le 10 novembre puis aux États-Unis et au Canada le 21 décembre.