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«occupons montrÉal» est lÀ pour durer

Le petit campement réunissant plusieurs tentes plantées dans le square Victoria a visiblement pris de l’expansion et les organisateurs s’attendent à avoir encore plus citoyens au cours de la prochaine semaine. Un véritable village de près de 200 tentes a vu le jour depuis une semaine, alors que les «indignés» ont installé des génératrices et une petite bibliothèque. Ils ont également accès à l’internet et une petite équipe s’assure de préparer des repas chauds deux fois par jour.

Les manifestants affirment qu’ils sont déterminés à occuper le square Victoria pendant encore plusieurs semaines, malgré le temps froid qui approche à grands pas. «Nous avons maintenant l’occasion de se lever debout et de participer», a indiqué dimanche Lambert Guimond, un Montréalais de 47 ans présent depuis le début de la manifestation. Ce dernier estime que beaucoup de gens ont profité de l’occasion offerte par «Occupons Montréal». «C’est facile d’encourager par le regard à la télévision, mais là c’est le temps de se lever debout et de participer parce que le mouvement ne s’arrêtera pas, a-t-il dit. Nous allons passer l’hiver dehors même s’il fera très froid.»

Des plus jeunes font aussi partie des «indignés» au square Victoria. Comme Marc-Antoine Marcoux, âgé de 20 ans, qui étudie au cégep à Montréal, ils sont préoccupés par leur avenir. «Là, nous sommes écoeurés, a dit l’étudiant. Les gens ne croyaient pas assez au changement dans le passé, mais là, ça va être différent. Ce n’est pas un mouvement qui a l’intention d’arrêter.» De son côté, le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) s’assure de demeurer aux alentours du campement. Selon un porte-parole, Dany Richer, tout se déroule rondement. Les policiers n’ont pas eu à intervenir.

«Occupons Montréal» découle d’un mouvement mondial qui a vu le jour en Espagne avant de s’essaimer dans plusieurs autres lieux dont sur Wall Street, à New York. Les manifestants dénoncent, entre autres, le système financier actuel qui favorise une classe élite au détriment du reste de la population. Ailleurs au Canada, des manifestants de cette même mouvance tenaient des rassemblements similaires. Un parc du centre-ville de Toronto a ainsi été transformé en un petit village, à quelques coins de rues à l’est de Bay Street, le quartier financier de la métropole nationale.

Les protestataires ont embrassé une myriade de causes sociales. Ils sont toutefois unis par la croyance ferme que le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s’accroître, et que les gouvernements sont au service des élites d’affaires plutôt qu’à celui de «99 pour cent» des gens. Les détracteurs du mouvement ont rapidement pointé du doigt le manque de cohérence dans les demandes des manifestants. Devant la Galerie d’arts de Vancouver, où les tentes occupent chaque parcelle de terre, le militant Adam Morgan, 32 ans, reconnaît cette faiblesse. «Nous devrions avoir des demandes concrètes, c’est la seule façon d’obtenir des changements significatifs», a-t-il laissé tomber.

À Edmonton, la Melcor Development Corp. a demandé aux protestataires du mouvement de quitter d’ici dimanche soir, 23 h, le parc qui jouxte le quartier des affaires. Les militants ont lancé une pétition et affirmé qu’ils résisteraient. Les politiciens canadiens, dont le premier ministre Stephen Harper, ont été peu nombreux à accorder de l’importance à l’affaire, bien que le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, ait qualifié les manifestations de constructives. Les différents mouvements canadiens d’«Occupons» se sont déroulés pacifiquement jusqu’à présent, alors que les forces policières se contentent de garder un oeil sur les sites.

«Lorsque la manifestation pacifique aura fait place à l’occupation d’un parc, nous examinerons les différentes options pour en retirer les individus qui s’y trouvent», a souligné Adrienne Batra, une porte-parole du maire torontois Rob Ford.