fbpx
Devenir membre

Bute conserve son titre face À johnson

Le champion roumain, âgé de 31 ans,
a savouré sa 30e victoire en succession. Les trois juges ont largement
favorisé Bute 119-109 et 120-108 deux fois. « Vous venez d’assister à un
combat presque parfait, sinon parfait, de la part de Lucian », a commenté
l’entraîneur du Roumain, Stéphan Larouche. « Nous aurions voulu l’emporter
par K.-O. au 12e round, mais on a senti moins d’enthousiasme. Johnson ne
voulait pas perdre par K.-O. Il a couru des risques, mais pas trop. Il va se
plaindre d’une blessure qui l’a affecté », a-t-il avancé.

On aurait voulu en savoir davantage
quant à la blessure que Larouche a évoquée, mais Johnson et son clan ont
indiqué qu’ils ne rencontreraient pas la presse. On a su que Johnson se serait
blessé à la main droite au cours de la quatrième reprise. Larouche a souligné que Johnson n’a
jamais visité le canevas de toute sa carrière, ayant subi une défaite contre
Bernard Hopkins par arrêt de l’arbitre en raison d’une sévère coupure. « Jamais personne ne l’a vaincu
en remportant chacun des 12 rounds. C’est ce qu’a réalisé Lucian. Jamais
Johnson ne s’est fait surclasser comme ce soir (samedi). »

L’expérimenté Johnson, 42 ans, a été
à la hauteur de sa réputation de bon encaisseur et de coriace boxeur. Bute n’a
jamais pu l’ébranler sérieusement. L’Américain a tout de même subi une 13e
défaite en 69 combats. « Je l’ai atteint d’une bonne
gauche vers la fin du premier round, a souligné Bute, et j’ai immédiatement vu
sa confiance baisser. Il était plus méfiant par la suite. » Bute a expliqué qu’il n’a jamais
donné la chance à Johnson de prendre l’initiative, en occupant le centre de
l’arène à chacun des débuts de rounds. « Un combattant agressif, il
faut le forcer à boxer sur les talons. Il n’est pas menaçant, le dos acculé
dans les câbles. »

Bute a dit que ce n’avait pas été
son combat le plus difficile, pas physiquement en tout cas. « J’aurais pu continuer pendant
quelques rounds encore », a-t-il dit. Le groupe InterBox a confirmé que la
table est maintenant mise pour que Bute se frotte au champion du tournoi des
Super Six de la catégorie. Andre Ward et Carl Froch feront les frais de la
finale, le 7 décembre.

BONNE 2E MOITIÉ

Après une première moitié de combat
couçi-couça, Bute s’est véritablement mis en marche au septième assaut. Johnson
a été refoulé dans les câbles, atteint de coups au corps qui lui ont fait mal. Aux huitième et neuvième, Bute a
poursuivi son travail de sape. Le crochet de la gauche qu’il a asséné au son de
la cloche en neuvième a dû résonner dans la tête de Johnson pendant la minute
de récupération. L’Américain commençait à manifester
des signes d’essoufflement. Mais il est tenace et il n’allait pas tomber
facilement. Mitraillé de coups dans les derniers moments du 10e round, il a
retraité dans son coin en rassurant tout le monde quant à sa capacité
d’accepter les coups.

Les deux dernières périodes de trois
minutes ont été plus serrées. À la 10e, les pugilistes, en entendant quelques
huées, ont augmenté le rythme. C’est dans ce dernier assaut que Johnson a
appliqué les meilleurs coups.

GUERRE…PSYCHOLOGIQUE

On a été loin d’avoir assisté à la
guerre promise par les deux pugilistes au cours des quatre premiers rounds. On
aurait plutôt dit une guerre psychologique. Johnson a été un moulin à vent et
Bute, respectant sans doute la force de frappe de son rival, a fait la
girouette. Dès lors, on a eu le sentiment que
ce serait une longue affaire. Ça s’est animé quelque peu à partir
du milieu du troisième assaut, mais que des soubresauts. Au cinquième, Bute
s’est dégourdi et a atteint la cible de quelques mains gauches. Le public avait
hâte. Au sixième, Bute a continué
d’essayer de varier les coups, sans trop de succès. Johnson, qui n’a rien d’une
ballerine dans une arène, n’a pas bronché. C’est à compter du septième que la
vraie guerre a commencé. Mais elle n’a jamais été virulente, ni fait de
victime.