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Les bienfaits du thÉ vert

LE RECUL DE LA MALADIE D’ALZHEIMER
Une diète au thé vert  peut retarder l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Une étude britannique a découvert que boire du thé vert inhibait la sécrétion de trois importantes enzymes: acétylcholinestérase, butyrylcholinestérase et la béta secrétase. Avant d’emberlificoter votre langue sur ces mots à trois dollars, sachez que ces enzymes sont associées avec le dérèglement des enzymes messagères et la formation de plaques et de dépôts de protéines dans la matière grise – de gros obstacles à une pensée cristalline.

COMBATTRE LA GRIPPE
Selon certains chercheurs, incorporer du thé vert à votre diète serait l’une des clés d’une stratégie de combat contre la grippe. Boire du thé vert stimule les héroïques cellules T gamma-delta reçus gratuitement de Mère Nature, ce qui augmente votre immunité à ce virus. L’une des substances du thé vert, appelée L-theanine, stimule les cellules T au point de leur faire générer 10 fois plus d’interférons. Simplement se gargariser avec du thé vert couvre la muqueuse avec l’un des ingrédients du thé, la catéchine, ce qui neutralise avec succès le virus grippal.

LUTTE À L’EMBONPOINT
Un article dans le American Journal of Clinical Nutrition a récemment conclut qu’une diète au thé vert augmente le métabolisme et oxyde le gras – sans augmenter le rythme cardiaque. Ce dernier point mérite qu’on s’y attarde, car un rythme cardiaque élevé est peut mener à des effets indésirables. Comme il n’y a que deux façons de se débarrasser du gras – réduire l’apport calorique (diète) ou augmenter la dépense énergétique (exercice) – le thé vert peut aider significativement les personnes qui ne peuvent suivre une diète, du moins, avec succès. Et dépenser de l’énergie sans changer le rythme cardiaque est une alternative encore plus gagnante que ces méthodes de perte de poids stimulantes.

Vous trouvez l’idée du thé vert intéressante, mais vous ne pouvez en supporter le goût ? Ne désespérez point. Des extraits de thé vert sont disponibles en forme de capsules, alors vous aurez besoin d’une autre excuse. Pris comme un supplément alimentaire, les extraits sont disponibles en capsules de 500 mg prise de deux à trois fois par jour. Ce n’est pas si difficile, n’est-ce pas ? Et aucun arrière-goût en plus !


UNE ENTREVUE AVEC DR RICHARD BÉLIVEAU


« Notre meilleur allié est le supermarché. »

Imaginez que l’on puisse offrir à un patient atteint du cancer, en lieu et place de traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie, une alimentation taillée sur mesure, à même de freiner net la croissance de sa tumeur. Ou encore qu’un patient devant se soumettre à un traitement de radiothérapie puisse réduire par un facteur de dix la dose de radiations à laquelle il sera exposé, simplement en consommant certains aliments capables d’accroître la vulnérabilité des cellules cancéreuses.

C’est là, en partie, la promesse de la nutrathérapie, un concept développé par Dr Richard Béliveau, professeur titulaire au Laboratoire de médecine moléculaire du Centre de cancérologie Charles-Bruneau de l’Hôpital Sainte-Justine et de l’Université du Québec à Montréal. Il est l’auteur de plusieurs études sur la question, et s’est notamment intéressé aux propriétés anticancéreuses du thé1,2,3. Une alimentation saine et diversifiée serait-elle à même de stopper la croissance d’une tumeur, voire d’empêcher sa formation dès le départ? Dr Béliveau croit que oui, et il a bien voulu en discuter avec nous.

PasseportSanté.net – Quand on prend connaissance des résultats de vos études, on a presque l’impression que tout le monde devrait boire du thé…

Dr Richard Béliveau – C’est un des aliments dont les propriétés sont les mieux documentées scientifiquement. Ses effets sont vraiment multiples. Nous nous sommes intéressés à ses propriétés contre le cancer, mais il y a des effets liés au métabolisme du cholestérol, au système immunitaire ou au système nerveux central qui sont aussi présents. Ce sont des molécules qui, de par leur structure, ont une polyvalence d’action sur les enzymes ou les cellules, qu’il s’agisse de cellules normales ou de cellules malades. Donc, c’est certainement une classe de molécules qui présente un intérêt certain d’un point de vue médical et pharmacologique. D’ailleurs, des centaines d’articles scientifiques très sérieux ont déjà été publiés à ce sujet. Ils documentent très clairement que les catéchines4 peuvent bloquer le développement des tumeurs.

PasseportSanté.net – Pourquoi vous êtes-vous tout d’abord intéressé au thé?

Dr Richard Béliveau – Parce que la documentation scientifique disponible suggérait que les polyphénols avaient une variété d’actions anticancéreuses. Mais présentement, nous avons aussi des données avec l’épice indienne curcuma, avec les composés sulfurés de l’oignon, de l’ail et des échalotes, avec la génistéine du soya – après le thé vert, le soya est peut-être l’aliment pour lequel nous avons le plus de données anticancéreuses – et même les bleuets, dont une consommation importante semble protéger contre les tumeurs cérébrales. La liste est longue. Nous avons utilisé le thé vert comme fer de lance, mais nous nous intéressons à tout.

PasseportSanté.net – Quelles pourraient être les applications pratiques de ces découvertes?

Dr Richard Béliveau – C’est une question très complexe et c’est un des problèmes de la nutraceutique. Contrairement à une étude pharmaceutique pendant laquelle on donne un médicament précis à telle dose et à telle fréquence pour telle durée, [on ne peut pas procéder de cette façon avec] la nutrition. Prenons l’exemple du thé vert. Nous avons testé le contenu en
polyphénols d’une cinquantaine de thés achetés un peu partout à travers le monde. Eh bien, la variation de la concentration [des polyphénols] varie par un facteur de 50 d’un type de thé à l’autre! Nous savons aussi que le temps d’infusion est très important, puisque les polyphénols commencent à être extraits après huit ou dix minutes.

Donc, quand on fait une étude épidémiologique nutritionnelle et qu’on veut savoir si les gens qui boivent du thé ont moins le cancer que les autres, on leur demande s’ils boivent du thé, oui ou non. Mais une personne qui dit boire cinq tasses de thé par jour pourra avoir 500 fois plus de polyphénols dans son sang qu’une autre qui en boit aussi cinq tasses par jour, si son thé contenait 50 fois plus de polyphénols en partant et si elle l’a infusé 10 minutes au lieu d’une seule. Mais dans l’étude épidémiologique, les deux consommateurs de thé vont tomber dans la même catégorie. Et c’est la même chose avec d’autres aliments : un brocoli provenant du nord du Mexique n’aura pas la même teneur en sulforafanes qu’un brocoli cultivé ailleurs.

PasseportSanté.net – Que sait-on de la manière dont les molécules des aliments interagissent entre elles?

Dr Richard Béliveau – Par exemple, le chocolat noir contient beaucoup de polyphénols, des substances anticancéreuses.

PasseportSanté.net – Ne pourrait-on pas tester l’effet protecteur des polyphénols avec, par exemple, des extraits normalisés?

Dr Richard Béliveau – Oui, mais il n’y a rien de fait. La recherche est très récente. J’ai baptisé ce concept « nutrathérapie » pour indiquer qu’on traite les patients avec les molécules extraites des aliments. Mais il y a encore peu d’études de faites. Même le thé, qui est peut-être l’aliment le plus étudié de la planète, n’avait jamais été étudié pour comparer les différents types de thé, l’influence du temps d’infusion et tout le reste. Il faudrait le faire pour toutes les molécules présentes dans tous les aliments, et c’est ça le coeur du problème : le peu de recherche qui a été faite en nutrition humaine, par rapport à ces aspects-là. Il faut aller au-delà du concept des calories et des vitamines, sur lequel on met l’accent depuis 50 ans.

PasseportSanté.net – Les gens réalisent-ils vraiment jusqu’à quel point leur alimentation influence leur santé?

Dr Richard Béliveau – Il y a vraiment une différence à ce chapitre entre l’Orient et l’Occident. En Orient, les gens ont compris depuis longtemps qu’ils « sont ce qu’ils mangent ». Mais c’est tout un défi que de faire comprendre à quelqu’un que s’il mange mal, il va absorber des molécules toxiques, et que s’il mange bien, il va absorber des molécules saines. Je considère, par exemple, que le pain blanc est une aberration. Le pain blanc n’existait pas avant la Deuxième Guerre mondiale et pour moi, manger du pain blanc, c’est aussi grave que fumer! Et puis, les bons pains aux céréales ou de blé entier ont tellement meilleur goût!

Il y a une éducation de masse, une sensibilisation à faire. Ça commence à changer, mais c’est lent. Mais ce n’est pas seulement un problème scientifique, c’est aussi une responsabilisation personnelle. Les problèmes d’obésité, de cholestérol et d’hypertension que nous voyons illustrent bien toute l’incompréhension qui entoure l’alimentation. Que les gens commencent à diversifier leur alimentation. La diversité est la clé.

PasseportSanté.net – Quel serait le rôle de la nutrathérapie dans la lutte contre le cancer?

Dr Richard Béliveau
– Les maladies complexes comme le cancer ne sont pas unifactorielles. Nous avons le défaut de penser qu’un gène donne une maladie. Personne n’a le cancer en raison d’une seule mutation sur un gène. C’est un ensemble d’étapes : vous ne faites pas d’exercice, vous fumez, vous mangez mal et vous avez un gène déficient et bingo!, vous avez le cancer. L’idée de la chimiothérapie est de donner des cocktails de médicaments [pour attaquer différents facteurs]. C’est le même principe avec l’alimentation. Il n’y a rien de plus diversifié dans notre quotidien, en termes d’apport chimique, que l’alimentation.

Donc, si on parvient à définir un cocktail d’aliments qui contient un cocktail de molécules anticancéreuses, soit à la fois thérapeutique (pour intervenir sur la tumeur une fois qu’elle est formée), soit préventif (pour l’empêcher de se former), ce serait une contribution très importante de la nutrathérapie. Parce que la nutrathérapie, contrairement à la médecine classique, ne dissocie pas thérapie et prévention.

PasseportSanté.net – Vous considérez donc que la thérapie et la prévention sont étroitement liées, pour ne pas dire indissociables?

Dr Richard Béliveau – Plusieurs études ont démontré que lorsqu’on réalise des autopsies fines pour trouver des tumeurs chez des gens décédés de causes non cancéreuses, on trouve un cancer de la glande thyroïde chez 95 % de ces patients. Un autre exemple : on trouve un cancer du sein chez 42 % des femmes, même s’il y en a seulement 10 % qui avaient reçu un diagnostic clinique. Ça veut dire que nous formons, pour la plupart, des tumeurs tout au long de notre vie, mais qu’en raison de notre façon de vivre, de notre environnement chimique (au point de vue alimentaire), notre niveau d’activité physique, on réussit à contrôler le développement de ces tumeurs.

On voit alors que les notions de prévention et de thérapie disparaissent complètement. L’hypothèse de l’aspect inéluctable du développement tumoral – le fait qu’on allait mourir du cancer si on n’avait qu’une seule cellule cancéreuse – a été démontrée comme fausse. On a des tumeurs, et des gens meurent avec des tumeurs sans jamais que ces tumeurs ne soient devenues invasives et agressives. Ça nous force à associer prévention et traitement dans nos concepts.

PasseportSanté.net – L’alimentation aurait-elle aussi un impact sur l’efficacité des traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie?

Dr Richard Béliveau – Tout à fait. Nous avons démontré qu’en prétraitant des cellules cancéreuses humaines avec des doses nutritionnelles de curcuma, de polyphénols de thé et de génistéine de soya, qu’il était possible de réduire d’un facteur de dix la dose de radiothérapie nécessaire. Quand on pense que certains patients ne peuvent être traités en radiothérapie en raison des effets secondaires qu’ils ressentent… Mais encore une fois, il n’y a rien qui a été étudié là-dedans, puisque ce sont des champs disciplinaires distincts. Jusqu’à il y a trois ans, laissez-moi vous dire que les oncologues n’assistaient pas souvent aux congrès des nutritionnistes, et vice-versa! Il y a vraiment un maillage à développer. C’est un problème qui est très complexe, d’autant plus quand on constate le nombre de fumistes dans le milieu.

PasseportSanté.net – Des fumistes? Que voulez-vous dire?

Dr Richard Béliveau – Reprenons notre exemple du thé vert. Toutes les boissons que l’on dit à base de thé vert sont complètement nulles. Les polyphénols extraits ont une demi-vie d’environ 30 minutes. Donc, l’activité biologique d’une boisson faite avec du thé vert est de « zéro ».

PasseportSanté.net – Comment la nutrathérapie est-elle reçue dans le milieu médical?

Dr Richard Béliveau – Les oncologues sont très ouverts, même si ce que je propose est un peu révolutionnaire. Certains [de mes collègues médecins] sont un peu conservateurs, mais en grande majorité, quand ils sont exposés aux vraies données, [ils sont très intéressés]. Si je fais une conférence d’une heure sur le traitement du cancer, que je passe 50 minutes sur la chimiothérapie et 10 minutes sur la nutrathérapie, j’aurai 90 % des questions sur ces 10 minutes. Ce sont toujours des questions intéressantes et motivées. À chaque conférence, j’ai une ligne d’oncologues qui me demandent ma carte pour avoir accès à ce que nous avons développé.

Même les responsables des revues scientifiques dans lesquelles nous publions nos recherches nous félicitent pour leur caractère innovateur et important, puisque nous sommes parmi les rares scientifiques crédibles et sérieux à s’intéresser à la question. Nous sommes des explorateurs.

PasseportSanté.net – Est-il difficile d’obtenir du financement pour de telles études?

Dr Richard Béliveau
– C’est moins évident, c’est un peu difficile. La plupart du financement provient de compagnies pharmaceutiques, ce qui nous met en compétition avec leurs médicaments. Par exemple, les polyphénols dans une poche de thé qui coûte huit sous sont plus efficaces qu’un médicament dont le développement a coûté 350 M$ US! Ça fait toujours sursauter les gens de voir à quel point ces substances sont efficaces, et la question spontanée qui vient toujours après c’est, combien de litres de thé va-t-il falloir que je boive pour avoir cet effet? Je souris toujours et je réponds, une tasse.

En nutrathérapie, je parle continuellement d’aliments qui contiennent suffisamment de molécules pour que la consommation d’une portion raisonnable ait un effet thérapeutique. Mais encore une fois, il reste beaucoup de recherche à faire. Les compagnies pharmaceutiques ne veulent pas s’y attaquer parce qu’elles ne pourraient pas breveter les molécules qu’elles découvriraient, les universitaires ne peuvent pas parce que les résultats sont trop incertains… Mais si on le faisait, qui sait si on ne trouverait pas une molécule dix fois plus puissante pour combattre le cancer?

Source : PASSEPORTSANTÉ.NET

DR RICHARD BÉLIVEAU