fbpx
Devenir membre

Les indignÉs devront partir

Des représentants de la ville de
Montréal ont remis, vers 19 h mercredi, des « avis d’enlèvement des
constructions et installations sur le domaine public » aux dizaines de
participants du mouvement « Occupons Montréal ». Le document indique
que les heures de fermeture du parc, soit de minuit à 6h, doivent être
respectées dès ce mercredi soir. On peut également y lire que les constructions
et installations doivent être retirées « dès maintenant ». Peu avant 1h, tôt jeudi matin, les
indignés étaient toujours sur le site et aucune présence policière massive ne
faisait sentir sa présence.

Selon Gonzalo Nunez, porte-parole de
la ville de Montréal, « à partir de maintenant, les règlements municipaux
seront respectés intégralement et les autorités s’attendent à ce que l’avis
soit respecté ». « Il y avait une situation de
tolérance, mais à partir du moment où la tolérance est terminée, le règlement
s’applique immédiatement et intégralement. » En milieu de soirée, réunis en
assemblée générale dans l’entrée du métro Square-Victoria, les esprits de la
cinquantaine d’indignés présents se sont échauffés alors que plusieurs
doutaient de l’authenticité même de l’avis d’éviction.

Plusieurs manifestants ont en effet
déploré le fait que l’avis ait été distribué à une seule personne dans le camp
par deux policiers, devant les caméras d’un réseau de télévision. Le camp était
alors désert, puisque l’assemblée générale avait déjà commencé dans l’entrée de
la station de métro. Les indignés n’ont donc pas eu de contacts avec les
policiers pour obtenir des clarifications sur le document. Certains affirmaient aussi avoir
reçu la garantie de la Ville qu’il n’y aurait pas d’éviction de nuit, ni sans
préavis. Plusieurs croyaient aussi qu’ayant répondu aux exigences de la Ville
en démontant les installations construites pour l’hiver et jugées dangereuses,
dimanche dernier, les autorités municipales les laisseraient rester sur le
site.

Toutefois, M. Nunez a vivement démenti
cette information. « Je rejette cette
interprétation des faits. On n’a jamais garanti aux occupants qu’ils pourraient
passer l’hiver au square Victoria. On a toujours dit que c’est une situation
qu’on évaluerait au jour le jour en regard du respect de la sécurité
publique, » a-t-il dit. « Ils ne pouvaient pas ignorer
depuis lundi dernier l’invitation qui a été faite par le maire, c’est quand
même trois jours après. C’est très, très clair que la volonté de la Ville,
c’est que les occupants quittent le square Victoria. »

Lundi, en fin d’après-midi, le maire
Gérald Tremblay avait publié un communiqué qui enjoignait les indignés à
quitter le site volontairement. Vers 21 h mercredi soir, un
« indigné », Greg Adams, a annoncé à ses compatriotes avoir discuté
avec Michael Arruda, un représentant de l’équipe de médiation du Service de
police de la Ville de Montréal (SPVM). Celui-ci lui aurait indiqué qu’aucune
éviction n’aurait lieu dans la nuit de mercredi

à jeudi et que les indignés auraient
droit à un délai de 48 heures pour partir. M. Arruda leur aurait toutefois
conseillé de garder leurs objets de valeur hors de leur tente, toujours selon
Greg Adams. Advenant un refus des indignés
d’obtempérer, M. Nunez n’a pas voulu divulguer la stratégie de la ville. Le
porte-parole n’a pu préciser que le parc serait libéré dans la nuit de mercredi
à jeudi. Les discussions pourraient donc se poursuivre au-delà de minuit afin
de favoriser les départs volontaires.

Vers 21 h, mercredi soir, aucune
présence policière ne pouvait être remarquée. Les indignés occupent le square
Victoria, qu’ils ont rebaptisé « Place des Peuples », depuis le 15
octobre dernier afin de dénoncer divers travers de la société, dont l’écart
entre les riches et les pauvres et l’emprise du monde financier. Les participants à « Occupons
Montréal » ont prévu une manifestation dimanche prochain à midi, toujours
au square Victoria, où les citoyens sont invités à venir démontrer leur appui
au mouvement. Une prestation du groupe engagé « Les Zappartistes » est
prévue.