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Tintin À montrÉal pour la promo du film

Jamie Bell était dans la
mire de Steven Spielberg depuis plusieurs années. Dès l’âge de 16 ans, le jeune
acteur qui prête ses traits au célèbre reporter à la houppette rousse dans le film
« Les aventures de Tintin: Le secret de la Licorne » rencontrait le
célèbre réalisateur pour discuter de ce projet de long métrage, qui était dans
les cartons depuis des années et qui laisse déjà présager une suite. « Pour un jeune acteur, c’est
une expérience assez hallucinante de rencontrer un de ses héros,

de s’asseoir
avec l’un des plus grands  sinon le plus grand des réalisateurs de tous les
temps », souligne Jamie Bell, qui est de passage à Montréal ces jours-ci
pour faire la promotion du long métrage qui sort en salles au Québec le 9
décembre. L’acteur britannique, maintenant âgé
de 25 ans, a revêtu avec enthousiasme la combinaison de « capture de
mouvement » pour le tournage du film, tout comme Daniel Craig
(Rackham le Rouge), Andy Serkis (capitaine Haddock) et Gad Elmaleh (Omar Ben
Salaad).

S’il se frottait pour une première
fois à cette technologie du « motion capture » et que rien de ce qui
l’entourait n’était habituel, Jamie Bell dit n’avoir pas été dépaysé outre
mesure. « Normalement, l’apparence du
personnage est très importante. Mais en même temps, la technologie ne change
pas la performance de l’acteur. On incarne toujours le personnage, on interagit
dans l’espace avec les autres comédiens. Avec cette technologie, l’acteur est
la force vitale de la marionnette numérique », soutient le Billy du film
britannique « Billy Elliot ».

La formation de danseur de Jamie
Bell, qui avait déjà été mise à profit lors du tournage de ce film
sorti en 2000, a encore une fois été bénéfique au moment de donner vie au
journaliste globe-trotter. « Le côté physique de Tintin
était vraiment important pour moi. Déjà, les illustrations d’Hergé étaient très
dynamiques et très détaillées. Il avait déjà sa façon bien à lui de bouger.
Steven le savait très bien et voulait le capturer. » Et au moindre doute, l’équipe du film
retournait à la source: les illustrations d’Hergé. Plusieurs vignettes tirées
des trois albums qui ont servi d’inspiration pour le scénario  « Le Crabe
aux pinces d’or », « Le secret de la Licorne » et « Le trésor
de Rackham le Rouge » étaient accrochées aux murs du studio mexicain où
le film a été tourné. À la moindre hésitation, c’était aux
planches du bédéiste belge que l’on se référait.

Même s’il a toujours été un avide
lecteur des bandes dessinées d’Hergé, Jamie Bell a mis du temps à cerner son
personnage. Et ce qui lui semble aujourd’hui très clair, c’est qu’on n’arrivera
jamais véritablement à percer le mystère Tintin. « On ne connaît pas beaucoup de
choses sur lui. Il est toujours seul. Il écrit pour un journal mais en même
temps, on ne le voit jamais écrire. Son seul ami est un chien, pour une raison
que j’ignore », fait-il remarquer. « Est-il enfant unique? A-t-il
des frères et des soeurs? Où sont ses parents? Est-il allé à l’école? Ce sont
toutes des questions hyper importantes pour quiconque s’apprête à interpréter
un personnage. »

Par contre, dans ce cas, c’est
justement sur ce « flou artistique » que Jamie Bell a misé pour son
interprétation. « Quand on pense à Hergé, qui
était lui aussi très mystérieux, on comprend que c’est ça, l’idée: Tintin doit
rester, jusqu’à un certain point, mystérieux. Plus il est flou, plus c’est
facile de se mettre dans sa peau et l’incarner. » Il pourrait bien être appelé à le
faire de nouveau, puisque la rumeur d’une adaptation cinématographique des
albums « Les 7 Boules de cristal » et « Le Temple du Soleil »
semble ne plus en être une. Par contre, ce n’est pas pour demain, prévient Jamie
Bell.

« Je pense qu’il (le film)
en est au stade de l’écriture. Mais vous savez, il y a tant de choses qui se
font en post-production pour ce genre de film, alors tous les
Néo-Zélandais (de la compagnie d’effets spéciaux de Peter
Jackson, Weta) qui ont passé deux ans dans une cave sombre pour boucler le film,
viennent tout juste d’émerger », blague-t-il. « Leurs yeux viennent à peine de
se réhabituer à la lumière du jour, alors l’idée de retourner tout de suite
dans leur cave est complètement cinglée. On va leur laisser le temps de voir
leur famille grandir, et ensuite nous les retournerons dans leur cave. »

L’équipe de rêve formée de Steven
Spielberg et de Peter Jackson devrait être de retour pour cette prochaine
aventure, sauf que Jackson, qui a dirigé Jamie Bell dans « King Kong »
en 2005, porterait cette fois le chapeau de réalisateur. Les images tournées lors de la
mégaproduction _ quelques vidéos sont disponibles qui permettent de voir deux
des plus importants cinéastes de notre époque travailler main dans la main pour
obtenir les résultats escomptés.

« Certaines personnes pourraient
se dire que les égos de deux réalisateurs hollywoodiens de cette trempe sont
difficilement conciliables, mais ils se complétaient vraiment bien »,
témoigne Jamie Bell. Et ce qui fait la grande force de ce
long métrage, c’est que Steven Spielberg a pu laisser aller toute son
imagination et transposer au grand écran l’univers d’Hergé comme il n’aurait
jamais réussi à le faire dans un film avec acteurs, selon Jamie
Bell. « Je pense qu’on a vraiment placé la barre plus haute pour les autres
films d’animation. »

« Les aventures de Tintin: Le
secret de la Licorne » sera présenté en grande première nord-américaine ce
samedi à Montréal en présence de l’acteur. Le long métrage prendra d’assaut les
salles québécoises vendredi prochain, soit un peu plus de deux semaines avant
de prendre l’affiche au Canada anglais et aux États-Unis.