Au pupitre de l’Orchestre symphonique de Montréal, maestro Francesco Maria Colombo, qui a vraiment fait corps avec les chanteurs, modulant la phalange orchestrale tout en infinies douceurs. Mention honorable au chœur également qui n’a pas démérité tout au long de sa présence. Ah! Uui mais, vous me direz, pour ce qui est du rôle de Manrico? Hélas, le coréen Dongwon Shin qui, s’il se tire d’affaire pour ce qui est du côté du jeu, ne fait pas le poids au plan vocal. Il manque de tonus. C’est la déception de la soirée. Et ailleurs c’est le décor qui est d’un minimalisme affligeant. Je remarque qu’à l’Opéra de Montréal, depuis quelques récentes productions, on économise les bouts de chandelles.
Tout au long des actes nous avions ces espaces de grands panneaux qui servaient tant à la forteresse qu’au couvent et à la prison. C’est d’une pauvreté affligeante. Est-ce qu’il n’y aurait pas, de par le monde, des décors à louer conçus avec finesse? Par exemple le couvent est dans les montagnes. Rien ne le laissait deviner. À la limite, j’aurais aimé des décors en fond de synthèse comme on fait au cinéma pour ajouter un supplément de réalisme. Mais globalement, c’est une production à voir. Si vous n’êtes pas familier de l’opéra, je fais suivre ci-dessous le synopsis. C’est une très belle histoire. J’accorde une note de 7/10.
SYNOPSIS
ACTE 1
Le
palais d’Aliaferia en Aragon. Le comte de Luna, amoureux éconduit de
Leonora, ordonne à ses hommes de saisir un troubadour qui chante sous
les fenêtres de sa bien-aimée. Dans les jardins du palais, Leonora
confie à Iñez son amour pour un vaillant chevalier vainqueur d’un
tournoi. Elle sait que celui-ci partage son amour, car elle a entendu
son trouvère chanter une sérénade sous ses fenêtres. Alerté par le chant
du trouvère qu’il entend au loin, le comte de Luna sort du palais pour
livrer un duel avec lui. Leonora l’entend aussi et se précipite au
dehors. Elle tombe sur les deux hommes qui déjà ont commencé à croiser
le fer. Leonora s’évanouit.
ACTE 2
Dans
le camp des gitans, Azucena et Manrico sont assis autour du feu. Elle
raconte avec passion ses souvenirs et ses haines, et comment sa mère a
été tuée. «Venge-moi», dit-elle à Manrico, qui se demande s’il est bien
son fils. Elle le rassure et lui jure son amour de mère. Elle rappelle à
son fils comment, engagé dans une bataille contre les troupes d’Aragon,
il a épargné la vie du comte de Luna, qu’il tenait pourtant entre ses
mains. Il lui répond avoir entendu une voix venue du ciel le suppliant
d’épargner la vie du comte. Un messager vient annoncer à Manrico que
Leonora, le croyant mort, s’est cloîtrée dans un couvent. Dans le
couvent, le comte et ses hommes viennent enlever Leonora avant qu’elle
prononce ses vœux. Il lui chante son amour pour elle (Il balen del suo
sorriso). Manrico et ses hommes, venus sauver Leonora, apparaissent
alors dans le couvent et s’opposent aux hommes du comte.
ACTE 3
Manrico
est parvenu à mettre Leonora en lieu sûr dans son camp de Castellor. Le
comte de Luna et ses hommes font le siège du camp. Ils capturent une
bohémienne qui rôdait alentour. C’est Azucena. Ferrando reconnaît la
femme qui avait autrefois jeté le deuxième fils de Luna dans le bûcher.
Pour se défendre, elle appelle au secours Manrico, en criant qu’il est
son fils. Le comte la condamne au bûcher. Dans la forteresse de
Castellor, Manrico et Leonora se préparent à être unis par le mariage.
Au moment où leur union va être conclue, un messager arrive et annonce
la capture d’Azucena et sa condamnation au bûcher. Manrico réunit ses
hommes et se précipite hors de la forteresse.
ACTE 4
Manrico
échoue dans sa tentative de sauver sa mère. Il est capturé lui aussi
et la mère et le fils sont retenus prisonniers dans le donjon du palais
d’Aliaferia. Leonora, revenue au palais, échafaude un plan désespéré
pour sauver Manrico. Elle propose au comte de Luna de l’épouser à
condition qu’il rende sa liberté à Manrico. Le comte accepte son marché.
Mais il ne sait pas que sa bague contient un poison qu’elle est décidée
à absorber dès que son amant sera libéré. Ainsi elle échappera à cette
union qu’elle refuse. En se rendant au donjon où sont emprisonnés
Manrico et Azucena, Leonora absorbe son poison.
Elle pénètre dans la
cellule et presse Manrico de partir. Mais il comprend que celle-ci a
payé sa liberté au prix fort, quand il voit le poison produire ses
premiers effets. Le comte arrive et trouve Leonora morte dans les bras
de Manrico. Il ordonne que Manrico soit condamné à mort et oblige
Azucena à assister à l’exécution. Une fois le travail du bourreau
achevé, elle avoue au comte que Manrico était son propre frère en
s’écriant «Tu es vengée, ô ma mère !»
IL TROVATORE de Giuseppe Verdi
Opéra de Montréal, salle Wilfrid-Pelletier
24, 26 et 28 janvier à 19h30
Source : LaMetropole.com