Cette
usine, qui était autrefois exploitée sous la raison sociale de Camco, compte
présentement 510 employés à temps plein, auxquels s’ajoutent plus de 200 autres
travailleurs occasionnels. La
direction de l’entreprise a expliqué jeudi, par voie de communiqué, que la
forte appréciation du dollar canadien au cours des dernières années et le
ralentissement économique aux États-Unis, où est exportée 90 % de la
production de l’usine de Montréal, l’ont amenée à prendre une décision « jugée nécessaire et finale ».
Selon
Mabe Canada, l’usine a perdu des sommes importantes au cours des six dernières
années. Ces pertes se chiffrent à 15 M$ sur une base annuelle et
récurrente, selon Michel Ouimet, vice-président du Syndicat des communications,
de l’énergie et du papier (SCEP-FTQ), qui note que les dirigeants de
l’entreprise ont toujours joué franc jeu avec les syndiqués. « Nous
avons été surpris par l’annonce, a-t-il reconnu. Nous étions à l’aube de
débuter les négociations pour une nouvelle convention collective. Mais je pense
que l’employeur ne voulait pas commencer les négociations avec nous pour rien.
C’est probablement pour ça qu’ils nous ont annoncé aujourd’hui la fermeture
permanente en 2014. »
La
direction offre par ailleurs une fin de non-recevoir à toute éventuelle
tentative de sauvetage, affirmant « qu’il n’y a pas de voie vers la
rentabilité pour l’usine, même si celle-ci devait recevoir d’importantes
subventions gouvernementales en combinaison avec des concessions salariales de
la part du syndicat ». Ce
constat est partagé par Michel Ouimet, même si le syndicaliste ne le fait pas
de gaieté de coeur. « La
marche est tellement haute pour combler la perte qu’ils vont avoir à subir
année après année que ce serait impossible de penser à demander à leurs
employés des concessions. Il faudrait quasiment qu’ils coupent leurs salaires
de moitié – sans compter d’autres concessions – ce qui est complètement
inacceptable et impensable, dans le fond », a dit le syndicaliste.
Mabe
Canada rappelle avoir fait d’importants investissements depuis 2006 à l’usine
située à l’angle des rues Notre-Dame et Dickson, dans le quartier
Hochelaga-Maisonneuve, et reconnaît que ses employés syndiqués ont déjà fait
leur part pour accroître la productivité. Ceux-ci
avaient en effet accepté, à l’époque, des concessions de 25 M$ sur cinq
ans, en échange d’une garantie de maintien des activités durant cette période.
Michel Ouimet note d’ailleurs que l’employeur a respecté ses engagements, et
ce, même s’il perdait des sommes importantes. La
direction prévoit une réduction graduelle de la production et estime qu’il n’y
aura pas de perte significative d’emplois en 2012. Le plan de fermeture prévoit
que presque la moitié des employés resteront en poste jusqu’à la fin des
activités.
Mabe
Canada promet par ailleurs de respecter ses obligations contractuelles,
notamment à l’égard de ses régimes de retraite et entend même négocier une
nouvelle convention collective pour la fin des activités de l’usine. « Il
va y avoir toute la question de sécuriser les régimes de retraite, sécuriser
les avantages sociaux après-retraite, sécuriser les indemnités de départ, a
fait valoir Michel Ouimet. Il va aussi y avoir toute la question de la
rétention sur trois ans. Il faut que nos gars de métier, autant en production
que dans les bureaux, demeurent en poste sinon ça peut compromettre la
viabilité de l’usine. » La
production de sécheuses de l’usine de Montréal sera transférée à d’autres
usines existantes de la compagnie aux États-Unis et au Mexique.
Source : LaMetropole.com / PC