C’est du moins ce qu’a avancé jeudi
après-midi la chef de l’opposition à l’Hôtel de Ville, Louise Harel, lors d’une
conférence de presse. D’après les informations rendues
publiques par Mme Harel et par la mairesse de l’arrondissement
Rivières-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, des employés de la
firme de génie-conseil Macojep travailleraient depuis des mois dans les bureaux
de la Direction stratégique des transactions immobilières de Montréal.
D’après la chef de Vision Montréal,
ces employés de Macojep, qui auraient accès aux systèmes informatiques de la
Ville, préparent des sommaires décisionnels qu’ils feraient ensuite signer par
des professionnels de la Ville ou utiliseraient leur nom pour valider
les documents. Les sommaires décisionnels sont des
documents destinés à informer les élus du conseil municipal de projets qu’ils
sont ensuite appelés à adopter. Or, ces projets comprennent bien entendu des
contrats de construction, de rénovation, d’entretien et autres.
La chef de l’opposition réclame une
enquête du contrôleur général de la Ville de Montréal et a mis le ministre des
Affaires municipales, Laurent Lessard, au courant de ce
problème d’éthique. « À partir de l’instant où une
entreprise privée installe ses employés dans les bureaux de la Ville de
Montréal avec accès au système informatique, avec accès à tout le système pour
préparer l’évaluation de projets pour les faire adopter ensuite en y apposant
de faux noms, ça, c’est totalement odieux et inacceptable », a dénoncé
Louise Harel.
840
MILLIONS DE DOLLARS DE CONTRATS
La mairesse de l’arrondissement
Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau Quant à la firme Macojep, elle
aurait décroché environ 840 millions de dollars de contrats publics depuis
2005, selon Louise Harel, qui souligne au passage que l’un des principaux
dirigeants de cette firme est l’ancien directeur général de la Ville de
Montréal, Claude Léger. Celui-ci avait été congédié en 2009, dans la foulée du
scandale des compteurs d’eau. La mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles,
Chantal Rouleau, a pour sa part déploré cette dérive en matière d’éthique, mais
aussi la perte d’expertise que provoque ce genre de sous-traitance au sein de
la Ville de Montréal.
Enfin, la mairesse Rouleau trouve
inacceptable qu’on permette à des firmes privées d’avoir une mainmise
importante sur des investissements stratégiques à la Ville de Montréal. La Ville de Montréal n’avait pas
encore réagi à cette nouvelle au moment d’écrire ces lignes.
Source : Radio-Canada