ESTHÉTIQUE AVANT D’ÊTRE PRATIQUE
André Blais est bien placé pour analyser cet autre raté de la mauvaise gouvernance à la sauce québécoise. Il est l’ancien président d’Accès Nord, l’organisme qui militait pour l’instauration de la ligne du Train du Nord menant à Saint-Jérôme et qui connaît un grand succès. « C’est que l’ancienne PDG, Florence Junca-Adenot, une réelle spécialiste des transports publics, avait à cœur de donner du service avant tout. Peu importe que les wagons soient un peu vieux, l’important étant de déplacer les gens avant tout. Par la suite, les budgets sont venus et on a modernisé les wagons.
Pour le Train de l’Est on a vu gros, très gros, avec des gares magnifiques et des quais chauffants. On aurait dû procéder comme on a fait pour la ligne nord avec des wagons accusant un certain âge mais utilitaire, puis de progresser petit à petit à la faveur du financement. On s’en fout des quais chauffants, l’important c’est d’être transporté. Puis l’autre grande erreur, c’est qu’on s’est rendu compte que les nouvelles locomotives ne pouvaient pas entrer dans le tunnel du Mont-Royal. Tout était à refaire ».
LA PERTINENCE DE LA LIGNE DE L’EST
Quand on pense que depuis 25 ans, le gouvernement du Québec refuse obstinément de prolonger le métro vers Montréal-Nord, où vous avez une véritable densité de population de 7650 habitants par kilomètre carré, alors que pour la région de Mascouche, on ne compte que 317 habitants au kilomètre carré. En comparaison, Laval, qui possède trois stations de métro, a une concentration de 1536 habitants pour le même périmètre. Alors comment expliquer un si grand intérêt pour une ligne vers l’est qui sera d’office moins achalandée?
UNE NOMINATION POLITIQUE
Il faut dire qu’au moment où on avait nommé au poste Joël Gauthier, on avait critiqué cette promotion manifestement politique car l’administrateur avait été précédemment directeur général du Parti Libéral du Québec. Il ne connaissait rien au transport public. Il tenait le coup en autant que ça ne dérangeait pas le gouvernement Charest. Mais quand l’opinion publique a été alertée par cette piètre gestion et les coûts astronomiques engendrés, le premier ministre l’a tout simplement sacrifié.
Pour ce qui est du Train de l’Est, soyons patients. En 2006, Jean Charest avait annoncé avec des roulements de tambours sa mise en service deux ans plus tard. Là on parle de 2014, si tout va bien…
Source : LaMetropole.com