du gouvernement conservateur pour réclamer une révision du processus de
libération conditionnelle. Elle souhaite que les victimes soient automatiquement
consultées lorsque leur agresseur est sur le point d’être remis en liberté,
afin de pouvoir s’opposer à ce qu’il habite dans le même
quartier. « Qui est en prison? C’est moi
qui était rendue en prison », a-t-elle déclaré, troublée mais calme, lors
d’un point de presse organisé jeudi pour expliquer ses démarches.
La policière maintenant âgée de 43
ans a été attaquée au tournevis dans sa voiture alors qu’elle patrouillait
seule en 2002. Elle affirme être encore en vie grâce à son gilet pare-balle. Elle a récemment appris que son
assaillant allait être transféré dans une maison de transition dans son
quartier, à moins d’un kilomètre de chez elle. Ayant obtenu de l’information sur
son dossier en vertu de la loi d’accès à l’information, elle a appris que
l’homme, Laurent Minier, souffre de schizophrénie, de troubles délirants et de
personnalité. Il souffre aussi de paraphilie, soit une attirance sexuelle
envers les femmes en uniforme, et il a affirmé qu’il allait tuer la prochaine
policière qu’il voyait. L’homme a été désigné « délinquant à
contrôler » et n’a fait que quatre ans de prison, rapporte-t-elle.
« Ce n’est pas un criminel,
insiste la policière. Il a des problèmes de santé mentale. Et c’est un homme
très dangereux. » Sandra Dion dit craindre de le
croiser à l’épicerie ou tout bonnement en allant marcher. « Ça ne sera pas vivable »,
affirme-t-elle. Si rien n’est fait, elle dit que c’est elle qui va devoir
déménager avec toute sa famille. La policière a entrepris ses
démarches pour elle-même, mais aussi pour les autres. « L’objectif de tout cela, c’est
d’éviter qu’une victime ne se retrouve victime une deuxième fois »,
insiste-t-elle. Elle veut voir un équilibre entre les droits des victimes et
ceux des criminels.
Elle rapporte d’ailleurs avoir eu
l’assurance du gouvernement conservateur que les victimes seraient plus
écoutées dans le futur et que leurs droits seront mieux respectés. Le dossier de son agresseur est en
révision depuis qu’elle a fait une première sortie devant les médias il y a
quelques semaines, à Québec. Il n’a donc pas été transféré dans la maison de
transition située près de chez elle, mais elle ne sait pas ce qui va arriver. Elle refuse que ce soit aux victimes
de faire ces démarches et voudrait qu’il revienne à la Commission des
libérations conditionnelles de s’assurer qu’un criminel ne soit pas transféré
dans le quartier de sa victime.
« Il faut s’assurer du point de
vue de la victime. Si elle est à l’aise à avoir son agresseur en dedans de ‘X’
kilomètres », dit la femme, affirmant ne pas avoir été consultée. Le Nouveau Parti démocratique est en
faveur de telles modifications législatives. « C’est triste que ça doive
venir de la victime, qu’elle soit obligée de faire ces démarches », croit
aussi la députée néo-démocrate Françoise Boivin. « Ça devrait être du gros bon
sens, ajoute-t-elle. Et ça ne devrait pas prendre de grands changements
législatifs. » Elle se doute bien que le
gouvernement conservateur va tenter de récupérer l’histoire de Sandra Dion pour
justifier son programme de loi et d’ordre.
« Mais cela ne me dérange pas si
c’est pour faire avancer une situation déplorable comme celle de Mme
Dion », ajoute-elle.