Les
échanges ont été polis, mis à part deux piques plus agressives de la part de
Brian Topp envers ses adversaires Paul Dewar et Martin Singh. Malgré
cela, M. Topp a lui-même reconnu que le ton du débat est demeuré relativement
posé au cours de l’heure et demie où les candidats se sont affrontés dans une
salle de spectacle de Québec, devant environ 250 personnes. « S’il
y a une chose qu’on a apprise des libéraux, c’est de ne pas faire des guerres
civiles dans notre parti, a-t-il dit après le débat. (…) Nous, les candidats,
on essaie de ne pas être trop méchants entre nous. »
Plus à
l’aise en français, le député d’Outremont, Thomas Mulcair, a misé sur ses
racines québécoises, rappelant son expérience au gouvernement québécois avant
de faire le saut en politique fédérale. Le député
ontarien Paul Dewar, dont la performance en français était attendue, s’est
exprimé de façon plus laborieuse. Il a aussi été la cible d’attaques, notamment
de M. Topp, concernant sa décision de s’adjoindre éventuellement un député
unilingue anglophone si jamais il devient chef.
Lors de ce
troisième débat national, la députée ontarienne Peggy Nash a elle aussi attaqué
M. Dewar à ce sujet, en insistant sur les appuis importants manifestés par les
Québecois aux dernières élections. « C’est
à lui de déterminer si ça représente le respect du Québec, mais à mon avis la
diversité de notre pays est très importante », a-t-elle dit lors d’un point
de presse qui a suivi. M. Dewar a
pour sa part insisté sur le fait que M. Topp n’est pas député à la Chambre des communes,
tentant en vain de savoir comment il compte se faire élire.
Lors du
débat, les sept candidats ont abordé le thème du Canada sur la scène
internationale. Il s’agissait de la première épreuve à se dérouler entièrement
en français, dimanche, à part un bref segment en anglais. M. Mulcair
a forcé Mme Nash à se prononcer en faveur d’une plus grande autonomie pour le
Québec à l’UNESCO, où son représentant est actuellement membre de la délégation
canadienne. « Le
Québec devrait avoir sa propre délégation et son propre siège à l’UNESCO »,
a-t-elle précisé aux journalistes, après eu une réponse vague.
Les
membres du NPD éliront le successeur de Jack Layton le 24 mars prochain à
Toronto. Aux
dernières élections fédérales, en mai, les néo-démocrates ont réussi une
performance sans précédent en faisant élire 59 députés au Québec. M. Layton est
décédé des suites d’un cancer en août. M. Topp a
reconnu que son parti avait fait des erreurs au cours des derniers mois dans
ses prises de positions, ce qui explique selon lui la perte d’appuis des
néodémocrates au Québec. Le
candidat, ancien président du NPD, a fait référence à la réaction de son parti
relativement à la décision des conservateurs de nommer un vérificateur général
anglophone unilingue.
« Nous
avons fait des gaffes, nous avons clairement dit ça, a-t-il dit après le débat.
Sur la question du vérificateur général, on n’était pas assez forts là-dessus.
Les Québécois l’ont vu. » En janvier
un sondage indiquait que les appuis du NPD avaient fondu au Québec, à 29 pour
cent, comparativement à 43 pour cent au dernier scrutin. Selon M.
Topp, le NPD réussira d’ici 2015 à prouver aux Québécois qu’ils ont pris la
bonne décision en portant des députés de son parti au pouvoir. « On
va avoir trois ans pour faire la job de quatre ans, a-t-il dit. C’est platte en
maudit mais c’est les conséquences d’avoir perdu notre chef. »
M. Mulcair
a pour sa part attribué ce recul au fait que la course à la direction
monopolise plusieurs néodémocrates chevronnés loin de la Chambre des communes. « C’est
sûr qu’avec plusieurs membres de nos premiers trios qui sont sur la route
depuis des mois, ç’a eu un impact sur notre performance à la Chambre », a-t-il dit. Le député
de la
Colombie-Britannique, Nathan Cullen, s’est positionné comme
le plus favorable à des alliances avec d’autres partis pour vaincre les
conservateurs. Martin
Singh a soutenu que les propositions de M. Topp, en matière de fiscalité,
allaient nuire aux oeuvres caritatives, ce que le principal intéressé à nié,
accusant son adversaire de la Nouvelle-Écosse de ne pas avoir lu son programme.