chez lui. Et pour se mettre en mode zen il ne fait strictement rien, sinon de
penser à sa prochaine compétition. Il a déjà un agenda très chargé. Quand il
n’est pas entre deux avions, on peut le voir dévaler des pentes sur lesquelles
il peut passer cinq heures quotidiennement. « Je fais pas mal de choses.
Beaucoup de trampoline pour améliorer mes sauts, du ski en pente et du ski de
fond. Et durant la belle saison, du vélo. »
J’ai osé lui demander, lui qui n’est
âgé que de 21 ans, s’il poursuivait encore des études, ne serait-ce que pour
s’assurer un avenir financier plus solide. « Mais c’est que je gagne déjà
très bien ma vie avec mon sport. Je vais partout aux États-Unis, en Europe et
même au Japon. Au contraire, je voyais le temps à consacrer aux études comme un
empêchement à gagner ma vie avec la planche ». Et, excusez le jeu de mots,
il n’est pas insécure pour un sou. À vrai dire, il a une confiance inébranlable
en ses moyens.
PAS DE ROUTINE
Ce qu’il apprécie surtout, contrairement au
ski acrobatique où les pistes demeurent toujours les mêmes, c’est que du côté
de la planche, il n’y a pas une piste semblable. « C’est ce que j’aime. On
ne sait jamais, d’une fois à l’autre, ce qui nous attend. Disons qu’en plus on ne
nous communique à peu près rien à l’avance du tracé. Quand on est sur place,
c’est là qu’on voit le défi qu’il faut relever. Heureusement, surtout lors de
longs voyages, on nous laisse amplement de temps pour nous familiariser avec la
piste. »
LA PLANCHE PAR ACCIDENT
On pourrait dire que le sport de la planche
extrême lui est venu non pas par hasard, mais en raison d’un accident. « À
un moment donné, je faisais du ski et j’ai cassé mes skis. J’avais deux choix
qui s’offraient à moi, changer mes skis ou faire de la planche. » Et il a
eu immédiatement la piqûre. Jeune enfant, était-il un agité qu’il fallait
calmer au Ritalin ? « Non, mais j’étais par contre du genre
déterminé ». Et ce n’est pas la détermination qui lui manque,
lui qui sera,
la semaine prochaine, de l’U.S. Open au Vermont. Et ça ne s’arrêtera pas là, car
il ambitionne de participer aux prochains jeux d’hiver à Sotchi, en Russie. Car
pour la première fois dans l’histoire des Jeux d’hiver, la planche a été
homologuée comme discipline. Antoine est un bel espoir qui espère succéder aux
Shawn White et Sébastien Toutant. C’est toute la chance qu’on lui souhaite.
ANTOINE TRUCHON DÉCROCHE L’OR…
La journée avait très mal commencé pour le Québécois Antoine Truchon.
Mais le planchiste de Sainte-Adèle s’est assuré de la terminer de la
meilleure façon qui soit, en savourant le champagne de la victoire.
Truchon a remporté la
compétition de big air disputée dans des conditions idéales au centre-ville de
Québec dans le cadre du Snowboard Jamboree. L’épreuve a de nouveau attiré une
foule nombreuse à l’îlot fleurie. Du coup, Truchon a savouré
sa première victoire à son troisième départ sur le circuit de la Coupe du monde. «C’est une victoire qui
goûte pas mal le champagne, s’est exclamé l’athlète de 21 ans après avoir
généreusement arrosé son triomphe sur le podium. Ça s’est super bien passé.
J’ai bien atterri mes deux premières figures, ce qui m’a permis de prendre ça
relaxe à mon troisième essai – on ne conserve que les deux meilleurs
résultats.» Truchon a totalisé 176,75
points et il a devancé le Finlandais Petja Piiroinen (172,25) et son coéquipier
Matts Kulisek (170,75). Le Finlandais Janne Korpi,
quatrième de l’épreuve, s’est pour sa part assuré le globe de cristal de la
spécialité. Truchon, qui avait dominé
les qualifications la veille, était résolu à terminer la journée sur une bonne
note après avoir subi l’élimination lors des qualifications du slopestyle, en
matinée, à la station de ski de Stoneham.
«Je suis arrivé en me
disant qu’il ne fallait pas que je termine la journée sur une mauvaise note,
a-t-il précisé. Je voulais me reprendre au big air mais je ne m’attendais
certainement pas à l’emporter. Je ne pouvais pas demander mieux.» Quand on lui a fait
remarquer qu’il succédait à son célèbre compatriote Sébastien Toutant,
vainqueur l’an dernier à Québec, Truchon a hésité quelques secondes. «On peut dire ça même. De
toute façon, je l’aurais battu», a-t-il dit en boutade.
Kulisek, également de
Sainte-Adèle, a réussi la meilleure figure de la soirée à sa première
tentative, ce qui lui a valu une note de 94,00. Mais il a été moins solide par
la suite et il a obtenu la troisième place «Ma stratégie était d’obtenir
le plus de points dès ma première figure, qui était la plus difficile pour moi.
Je l’ai atterri et j’étais un peu surpris mais content. À mon deuxième essai,
j’ai fait un truc plus facile. Au troisième, j’ai chuté. Une troisième place,
c’est cool.» Médaillé d’argent derrière
Toutant l’an dernier, Kulisek s’est dit pleinement satisfait de son podium.
«Maintenant en big air,
tout le monde fait des gros trucs, a-t-il analysé. C’est difficile de faire la
finale. Alors monter sur le podium, c’est satisfaisant.» Le Big Air est la seule
épreuve au programme du Snowboard Jamboree à ne pas figurer au programme
olympique. Pour cette compétition, les
concurrents s’élançaient d’une rampe géante aménagée sous les bretelles de
l’autoroute Dufferin-Montmorency. Ils doivent exécuter des figures acrobatiques
périlleuses dans les airs et atterrir sur une pente dont l’inclinaison est
d’environ 30 degrés. Les juges accordent des points pour l’impression
d’ensemble en tenant compte du style, du niveau de risque et bien sûr de
l’atterrissage.
En marge de cette Coupe du
monde, le Snowboard Jamboree présentait également le Stairsmasters, une
compétition sur invitation où 25 planchistes renommés s’exécutent sur un
parcours complet et original en milieu urbain. La Coupe du monde prend fin dimanche avec la présentation du
slopestyle sur les pistes de la station de ski de Stoneham. Les qualifications
n’ont guère souri aux planchistes québécois, samedi matin. Truchon, Francis
Lachance, de l’Ange-Gardien, et Julien Beaulieu, de Lac Beauport, ont été
incapables de se qualifier pour les demi-finales. Kulisek sera pour sa part des
demi-finales, dimanche matin.
Antoine Truchon a remporté la
compétition de big air disputée dans des conditions idéales au centre-ville de
Québec dans le cadre du Snowboard Jamboree.
Source: LaMetropole-PC