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Couche-tard vend un dÉpanneur syndiquÉ

Cette
annonce, faite après la clôture des marchés boursiers, survient au moment où
Couche-Tard et la CSN
s’opposent devant la
Commission des relations du travail (CRT) concernant la
syndicalisation de certains dépanneurs de cette chaîne. Un juge de la Cour supérieure a d’ailleurs
refusé, jeudi, de suspendre les audiences de la CRT à ce sujet, comme le réclamait Couche-Tard. Dans son
communiqué, la société de Laval a indiqué qu’elle entendait vendre son
dépanneur de Saint-Liboire à un franchisé qui conserverait la bannière
Couche-Tard.

Elle a précisé que la transaction devrait être complétée au cours
des prochaines semaines. Un
porte-parole de Couche-Tard, André Bouthillier, a indiqué en entrevue que la
société compte présentement « deux ou trois » dépanneurs franchisés au
Québec, sur un total de quelque 600 établissements dans la province. « Le
franchisage est un des modèles utilisés par Couche-Tard au Québec et à travers
le reste du pays », a indiqué la société dans son communiqué. M.
Bouthillier a dit que la proportion de dépanneurs franchisés était plus élevée
dans les autres provinces canadiennes, même s’il n’était pas en mesure de
fournir de données précises à cet effet. Couche-Tard compte plus de 2000
dépanneurs dans tout le pays.

Les
employés du dépanneur de Saint-Liboire, près de Saint-Hyacinthe, avaient déjà
obtenu leur accréditation syndicale et étaient en voie de négocier une première
convention collective. La direction de Couche-Tard a déjà procédé à la
fermeture de deux autres de ses dépanneurs syndiqués, en avril et septembre
2011, à Montréal, en faisant valoir qu’ils n’étaient pas rentables. La CSN a d’ailleurs déposé contre
Couche-Tard des plaintes « d’entrave, d’intimidation et de menaces » en
vertu du Code du travail. Elle allègue que la fermeture de deux des cinq
dépanneurs syndiqués constitue une entrave à sa campagne de syndicalisation.

Dans son
communiqué de vendredi, Couche-Tard affirme que sa décision de vendre le
dépanneur de Saint-Liboire « ne remet pas en question la syndicalisation de
ce magasin ». « Couche-Tard a ainsi rassuré la CSN à l’effet qu’elle ne
contestera pas l’application de l’article 45, prévoyant le transfert de l’unité
d’accréditation et des employés au nouveau franchisé. De plus, Couche-Tard
recommandera à l’acheteur éventuel de rencontrer rapidement le syndicat pour
échanger sur les négociations de la convention collective », a ajouté la
compagnie.

Dans le
conflit qui oppose Couche-Tard et la
CSN, le syndicat reproche notamment au chef de la direction
de la société, Alain Bouchard, d’avoir fait parvenir aux employés une vidéo
dans laquelle il affirme que les succursales ne pourraient soutenir les coûts
de la syndicalisation et qu’en présence d’un syndicat, tous les scénarios
pourraient être envisagés par la direction.