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Monsieur lazhar sacrÉ meilleur film…

Favori de
cette soirée, Philippe Falardeau a notamment dédié sur la tribune des Jutra ces
honneurs à « tous les réfugiés algériens qui ont refait leur vie au
Québec ». « Ça
me fait vraiment, vraiment plaisir. J’ai mis mon costume des Oscar de première
communion », a d’abord dit Philippe Falardeau sur la scène des Jutra. « Il y
a 20 ans, j’étais dans la
Course destination monde, alors qu’on donnait aux jeunes une
caméra pour aller à la rencontre de l’autre, plutôt que de les mettre à l’écran
dans un jacuzzi », a lancé le cinéaste,

dans une flèche à l’omniprésence
des téléréalités qui a suscité des applaudissements nourris du public. En
entrevue en coulisses, M. Falardeau a dit surtout vouloir partager ces honneurs
avec toute l’équipe de « Monsieur Lazhar ». « Je
suis surtout content pour les enfants qui ont gagné et pour Martin Léon
(musique originale). Depuis six mois, et encore plus, j’ai eu ma dose de tapes
dans le dos, alors j’espérais surtout pour mes collaborateurs. C’est un peu
gênant de gagner autant. Je n’ai pas encore appris à recevoir toute cette
reconnaissance, surtout qu’on m’appelle encore Denis Villeneuve dans la
rue! », a exprimé M. Falardeau.

Émilien
Néron et Sophie Nélisse, les deux jeunes acteurs au coeur du film
« Monsieur Lazhar », avaient lancé le bal de cette soirée des Jutra en
remportant les prix d’interprétation pour un rôle de soutien. Émilien
Néron a déclenché les rires dans l’assistance en déclarant à Philippe Falardeau
vouloir à tout prix faire un autre film avec lui. « Ce
n’est pas tous les jours qu’on gagne un Jutra, c’est vraiment un honneur »,
a-t-il dit, lâchant un « Ayoye! » bien senti. »Philippe
Falardeau, tu vas tellement me manquer. Je veux tellement faire un autre film
avec toi », a dit le jeune acteur.

Plus tard,
Philippe Falardeau a blagué en disant: « Je veux bien retravailler avec
toi… si tu réussis l’audition! » Le film
de Philippe Falardeau, inspiré du récit de la dramaturge Évelyne de la Chenelière d’un
Algérien qui doit composer avec le deuil des élèves après le suicide de leur
enseignante, a aussi valu à ses artisans le Jutra du meilleur son ainsi que la
musique originale signée par Martin Léon. Dans la
catégorie du meilleur acteur, Gilbert Sicotte, dans la peau d’un vendeur
d’automobiles complètement investi dans son travail dans une municipalité en
déroute a été préféré au Monsieur Lazhar du comédien Mohammed Fellag. Il s’agit
du seul prix remporté par « Le Vendeur », premier long métrage de
Sébastien Pilote.

« C’est
mon premier, j’ai toujours eu envie d’avoir un Jutra, a d’abord dit le
comédien. C’est encore plus formidable car le personnage de Marcel Lévesque m’a
troublé. Je ne dirai pas que c’est le meilleur rôle de ma vie parce que je vais
en faire d’autres. » « Monsieur
Lazhar » a sinon échappé le prix du film s’étant le plus
illustré à
l’extérieur du Québec, qui a été remis à « Incendies » de Denis
Villeneuve, qui avait presque tout raflé aux Jutra en 2011 et, comme le long
métrage de Philippe Falardeau, avait été en lice pour le meilleur film
en langue étrangère aux prestigieux Oscar.

« Café
de Flore », de Jean-Marc Vallée, a obtenu trois prix, soit le Jutra de la
meilleure actrice à Vanessa Paradis, et les récompenses sur les plans de la
direction artistique et de la direction de la photographie. L’épique histoire
d’amour entre le Paris des années 1960 et le Montréal d’aujourd’hui avait
obtenu sept mises en nomination, mais n’était pas en lice pour le meilleur film
ou le meilleur scénario.

« Coteau
Rouge », du cinéaste André Forcier, avec notamment à l’affiche Céline
Bonnier, Roy Dupuis et Mario Saint-Amand, repart les mains vides alors qu’il
était le deuxième film le plus cité dans les mises en nomination.

« Starbuck »,
de Ken Scott, mettant en vedette Patrick Huard, a reçu le billet d’or pour le
plus grand nombre d’entrées dans les salles.

Le prix du
meilleur film d’animation est allé à « Dimanche », de
Patrick Doyon, également en lice aux Oscar, il y a deux semaines.

Le Jutra
du meilleur documentaire est allé à « Ce coeur qui bat », de Philippe
Lesage.

Le film
« Gerry » d’Alain Desrochers, consacré au regretté rockeur Gerry
Boulet, a remporté les prix du meilleur maquillage et de la meilleure coiffure,
décernés hors d’ondes.

Le Jutra
des meilleurs costumes est allé aux artisans de « Pour l’amour de
Dieu », de la cinéaste Micheline Lanctôt.

Un vibrant
hommage a par ailleurs été rendu à Paule Baillargeon, qui s’illustre depuis
plus de 40 ans devant et derrière la caméra. Comme l’an
dernier, la soirée était animée par Sylvie Moreau et Yves Pelletier.