comprend des actifs à travers le pays, mais le président et chef de la
direction de BCE, George Cope, a indiqué vendredi que la transaction était
particulièrement importante pour faire de sa société l’un des leaders des
médias au Québec. « L’union
entre Bell et Astral nous place maintenant sur un pied d’égalité avec nos
rivaux dans ce marché, qu’il s’agisse de Quebecor ou de Radio-Canada »,
a-t-il expliqué lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.
« Astral
dispose d’autres propriétés autant en radio qu’en télévision qui viendront
appuyer notre portefeuille à travers le Canada. » Selon M.
Cope, l’entente permettra à Bell d’accéder à une importante quantité de nouveau
contenu pour ses services en ligne et ses appareils portables comme les
téléphones intelligents et les tablettes électroniques. Bell
compte actuellement 200 000 à 300 000 clients qui utilisent ses services de
télévision mobile, a indiqué M. Cope, qui veut voir ce nombre grimper et vendre
l’accès à ce contenu à ses concurrents.
La
transaction, d’une valeur de 50 $ par action, ajoutera au portefeuille du géant
montréalais des chaînes de télévision spécialisée et payante, des stations de
radio, des médias numériques et des plateformes d’affichage publicitaire
extérieur au Québec et au Canada. BCE, qui
détient les chaîne de télévision CTV et RDS, l’ancien réseau radiophonique CHUM
et plusieurs canaux de télévision spécialisée par l’entremise de Bell Média, a
précisé que la transaction comprenait une dette de 380 millions $.
Bell avait
déjà racheté en 2010 le reste des actifs de CTV qu’elle ne détenait pas dans
l’intention de diffuser son contenu non seulement aux téléviseurs mais aussi
aux ordinateurs, tablettes et téléphones intelligents de ses clients, une
stratégie à laquelle ont aussi recours ses concurrents Rogers Communications
(TSX:RCI.B) et Quebecor (TSX:QBR.B). Bell
s’était en outre associée, l’an dernier, à Rogers pour racheter Maple Leaf
Sports & Entertainment, l’entreprise qui possède l’équipe de hockey des
Maple Leafs de Toronto ainsi que les clubs de basketball et de soccer
professionnels torontois, les Raptors et le Toronto FC.
« Cela
correspond parfaitement avec ce que nous essayons de faire », a ajouté M.
Cope lors d’une conférence de presse à Montréal, en compagnie du président
d’Astral, Ian Greenberg, qui siégera au conseil d’administration de BCE à la suite
de la transaction. « Nous
croyons que l’omniprésence de la télévision est vraiment la direction que prend
le marché, et le consommateur obtiendra plus de choix », a dit M. Cope. Selon M.
Greenberg, les consommateurs qui regardent une émission sur The Movie Network
ou HBO Canada cet automne pourront s’installer devant leur téléviseur, mais
aussi passer à leur ordinateur, leur tablette ou leur téléphone intelligent
sans rien manquer.
PARTENAIRES DEPUIS 15 ANS
Astral,
premier au Canada en ce qui a trait à la télévision payante et spécialisée,
exploite 22 chaînes de télévision, comme Super Écran-The Movie Network, le
Canal Vie, le Canal D, VRAK TV, MusiquePlus et Télétoon, et possède 83 stations
de radio dans 50 marchés, y compris le réseau NRJ et Rouge FM. C’est en outre
la troisième plus grande société d’affichage publicitaire extérieur au pays. La société
emploie près de 2800 personnes à l’échelle du pays, dont environ la moitié se
trouve au Québec.
« Nous
croyons que l’entente conclue avec Bell constitue une excellente occasion pour
Astral, ses actionnaires et ses employés », a déclaré M. Greenberg. « Après
avoir été des partenaires commerciaux pendant 15 ans, nous nous connaissons
bien et partageons de nombreuses valeurs importantes. Nos deux sociétés font
naturellement la paire et je m’attends à voir nos marques se renforcer avec
l’entrée dans la famille Bell », a-t-il ajouté. M. Cope a
reconnu que certains emplois seront redondants, mais n’a pas voulu préciser si
des mises à pied étaient prévues. Pour sa part, M. Greenberg a tenu à se faire
rassurant à ce sujet.
« Nous
avons une équipe à Montréal qui a beaucoup d’expérience, qui va rester ici et
diriger toutes nos chaînes spécialisées en français, alors je ne pense pas
qu’on va voir des mouvements à Toronto », a-t-il déclaré. La
vice-présidente de Bell Canada pour le Québec, Martine Turcotte, a ajouté que
l' »équipe chevronnée du côté francophone et national d’Astral »
représentait une « partie critique de l’acquisition ». Inquiétudes
concurrentielles La transaction
devra être approuvée par les actionnaires et obtenir l’approbation du Conseil
de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et du Bureau
de la concurrence.
M. Cope a
dit s’attendre à ce que la transaction soit perçue favorablement par ces
autorités réglementaires. « Certains
marchés font l’objet de règlements du CRTC pour ce qui est du nombre de
stations de radio qu’il est possible de détenir et nous allons regarder ces
marchés et coopérer pleinement avec le CRTC s’il y a des problèmes qui doivent
être réglés », a-t-il affirmé. Le Bureau
de la concurrence a le mandat d’étudier les projets de fusion pour déterminer
s’ils pourraient résulter en un affaiblissement substantiel de la concurrence,
ou même l’éliminer.
« Je
peux confirmer que le Bureau va étudier cette proposition de fusion », a
indiqué vendredi le porte-parole de l’organisme, Greg Scott. L’offre de
BCE prévoit 50 $ par action pour les titres d’Astral de catégorie A sans droit
de vote, et 54,83 $ pour les actions de catégorie B assorties de droits de
vote. Les
actionnaires d’Astral recevraient 75 pour cent de cette valeur en espèces et 25
pour cent en actions. L’action
d’Astral de catégorie A (TSX:ACM.A) a pris vendredi 12,30 $, soit 34 pour cent,
à la Bourse de
Toronto, pour clôturer à 48,55 $. Celle de BCE (TSX:BCE) a glissé de 42 cents à
39,64 $.