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Marche contre la brutalitÉ policiÈre plus de 226 arrestations

Le
Service de police de la Ville
de Montréal (SPVM) a déclaré l’événement terminé aux alentours de 22h30. Deux
policiers ont été légèrement blessés mais aucun citoyen n’a été transporté en
ambulance. Après
une série de brefs affrontements avec les manifestants à travers le
centre-ville de Montréal, le SPVM aura finalement encerclé un important groupe
de protestataires en bordure de la Grande Bibliothèque,
tout près du parc Émilie-Gamelin, lieu de départ de l’événement.

Le
bilan des arrestations devait être précisé vendredi matin lors d’une conférence
de presse de la direction du SPVM. Tôt
dans la soirée de jeudi, la police avait déjà effectué 15 arrestations, en plus
de saisir du matériel pyrotechnique. Les
autorités estiment que de 4000 à 5000 personnes ont pris part à l’événement. Après
avoir reçu un ordre de dispersion, vers 18h20, les manifestants se sont scindés
en plusieurs groupes. La police a lancé plusieurs grenades lacrymogènes et
plusieurs engins assourdissants. Certains
protestataires ont commis des gestes de vandalisme, s’en prenant

à
au moins un commerce en fracassant la vitrine de celui-ci et en endommageant
une voiture de patrouille et en renversant une autre. Des
casseurs ont profité du désordre pour piller une succursale de la chaîne
d’électronique Future Shop, emportant divers appareils. Outre
les participants habituels à l’événement, des étudiants en grève se sont mêlés
à la foule pour dénoncer la brutalité policière à leur endroit lors des
précédentes manifestations organisées à Montréal contre la hausse des droits de
scolarité.

François
Grenier, un étudiant, a été grièvement blessé à l’oeil, la semaine dernière,
après avoir reçu, allègue-t-on, un fragment de grenade assourdissante au
visage. « Je
suis un étudiant et je suis opposé à la brutalité policière », a déclaré
Gabriel Babin, un manifestant âgé de 19 ans, qui portait un masque en raison,
selon lui, du temps frisquet du mois de mars. M.
Babin, qui a participé aux récentes manifestations étudiantes, affirme que
l’incident impliquant M. Grenier a poussé certains étudiants à se joindre à
l’événement cette année. « Nous
avons le droit de protester », affirme M. Babin.

Le
jeune homme a dit souhaiter qu’on puisse éviter les actes de violence qui sont
habituellement l’apanage de ce genre de manifestation. « C’est
une manifestation pacifique et c’est de cette façon qu’elle devrait se
dérouler », a-t-il dit. Le
porte-parole du SPVM, le lieutenant Ian Lafrenière, a toutefois un autre avis
sur la question: « Le problème, avec ce genre de manifestation, c’est que
certains montrent parfois un signe de « peace » d’une main et ont une
roche dans l’autre », a déclaré le lieutenant Ian Lafrenière.

Pourtant,
un manifestant connu sous le nom de « Number Juan », s’est plaint
d’avoir été blessé au visage par une grenade assourdissante qui aurait été
lancée par la police, jeudi soir. « C’est
sûr qu’il y a des jeunes qui sont inexpérimentés, qui manquent de sagesse. Par
contre, ce n’est pas une raison pour leur garrocher des grenades au niveau de
la tête. Moi ça m’a explosé au niveau de la tête, dans le front. Et ça,
laisse-moi te dire que c’est une tentative de meurtre », a ajouté celui qui
était aussi du mouvement « Occupons Montréal ».

Les
autorités avaient demandé aux manifestants de respecter les lois et règlements,
ainsi que le sens de la circulation. Plus
tôt également, le SPVM avait appelé les organisateurs à collaborer avec les
autorités pour éviter les débordements. Les policiers se disent conscients que
des casseurs se mêlent régulièrement à cet événement et profitent de l’anonymat
que leur procure la foule pour se livrer à des méfaits ou poser des gestes
illégaux. L’inspecteur-chef,
planification opérationnelle du SPVM, Alain Bourdages avait pour sa part invité
les manifestants « légitimes » à se disperser si des policiers le leur
demandaient.

L’an
dernier, plus de 250 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de cette
marche. Des voitures avaient notamment été vandalisées et des vitrines de
magasins fracassées. Certains manifestants avaient aussi lancé des projectiles. Des
dizaines d’arrestations avaient également été effectuées en 2010 et 2009.


MARCHE CONTRE LA BRUTALITÉ POLICIÈRE PLUS DE 226 ARRESTATIONS

Mise à jour le 17 mars 5:36

Ils étaient près de 2000 à manifester et 226 d’entre eux se sont retrouvés
derrière les barreaux au terme de la 16e manifestation contre la brutalité
policière qui se tenait jeudi soir à Montréal. Le Service
de police de la ville de Montréal (SPVM) a fait le bilan, vendredi matin, de
cette soirée mouvementée au cours de laquelle des vitrines de magasins ont été
fracassées et des voitures ont été vandalisées.

Le chef du
SPVM, Marc Parent, a indiqué que 190 manifestants ont été interceptés à
l’intersection du boulevard de Maisonneuve et de la rue Berri. Ils ont été
arrêtés en vertu de règlements municipaux, de mandats ou pour avoir posé des
méfaits ou des voies de fait. Quatorze
arrestations ont été effectuées en vertu de l’article 31 du Code criminel. Cet
article permet aux forces de l’ordre d’effectuer des arrestations lorsqu’elles
estiment qu’un acte criminel est sur le point d’être commis et qu’il pourrait
mettre en danger la sécurité des citoyens.

Des 226
manifestants arrêtés, quatre demeuraient encore incarcérés vendredi matin.
Ceux-ci font face à des accusations de bris de condition, de possession d’arme
ou d’agression. En point
de presse, Marc Parent s’est dit satisfait du travail des policiers. Il a
souligné leur « travail professionnel pour encadrer une manifestation très
agitée », ajoutant que « plusieurs casseurs et agitateurs étaient là
pour faire valoir leur message avec des actes de violence ». Outre les
participants habituels à l’événement, des étudiants en grève se sont mêlés à la
foule. Ceux-ci voulaient dénoncer des comportements qu’ils jugent violents
commis par des policiers lors des manifestations contre la hausse des droits de
scolarité.

La
ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, a néanmoins tenu à dissocier cette
soirée de grabuge des manifestations étudiantes qui se déroulent depuis
quelques semaines dans la métropole. « Ce
type de manifestation est en train de pervertir la notion de manifestation
qu’on doit protéger dans notre démocratie », a-t-elle souligné. Elle
demande une fois de plus aux étudiants de continuer à manifester de manière
pacifique. Visiblement
en colère, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, s’est dit dégoûté par la
tournure des événements.

« Ma
tolérance a atteint ses limites et il semblerait que ce soit le cas pour
l’ensemble de la population montréalaise », a-t-il dit. Il a
ajouté que la Ville
de Montréal avait mis en place diverses initiatives de démocratie participative.
« Mais on est toujours dans une situation perdante », a-t-il lancé,
ulcéré. « Si
on ne fait rien, on est critiqué. Si on essaie de faire de la prévention, on
est critiqué. Et quand il y a un événement où il y a de la violence, on est
encore critiqué. » Au cours
des quatre heures qu’a durées la manifestation, sept policiers et deux citoyens
ont été légèrement blessés.

Des
citoyens auraient déjà fait parvenir au SPVM des vidéos d’actes de vandalisme.
De nouvelles arrestations pourraient donc survenir dans les prochaines semaines.