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Aveos : gÉrald tremblay Écrit À harper

Le maire
Tremblay
et ses collègues Hazel McCallion, de Mississauga en Ontario,
et Sam Katz, de Winnipeg, ont écrit une lettre commune au premier ministre du
Canada, Stephen Harper, lui demandant d’intervenir dans le dossier afin de
maintenir les emplois au pays. Aveos a
annoncé ces derniers jours qu’elle fermait ses usines dans les trois villes
concernées, entraînant ainsi 2600 mises à pied au pays, dont 1800 à Montréal.
L’entreprise a demandé la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers de
compagnies.

Or, en
vertu d’une loi fédérale, Air Canada a l’obligation de maintenir dans la Communauté urbaine de
Montréal, à Winnipeg et à Mississauga des centres d’entretien et de révision
des avions. Les maires concernés invoquent donc cette clause pour réclamer que
les emplois soient maintenus au pays. Interrogé
vendredi au sujet de cette lettre conjointe qui venait d’être adressée au
premier ministre Harper, le maire Tremblay en a justifié la
teneur.

« Nous,
ce qui nous intéresse, ce ne sont pas des poursuites légales Air Canada est
un partenaire important pour Montréal; ils créent 7000 emplois et des retombées
économiques importantes c’est la protection des emplois », a-t-il dit. « On
voudrait que l’esprit de la loi soit respecté et que le premier ministre
favorise une rencontre le plus rapidement possible entre tous les intervenants.
Qu’on regarde de façon concrète comment on peut protéger des emplois d’Aveos et
de travailler potentiellement avec d’autres fournisseurs. C’est ça qui devrait
être le véritable débat », a poursuivi le maire de Montréal.

Il ne
s’est cependant pas objecté à ce qu’il y ait des poursuites en vertu des
clauses de la loi, mais là n’est pas sa priorité. « Il peut y avoir un
débat juridique, mais il doit y avoir sûrement un débat pour la protection des
emplois », a-t-il martelé. Bien que
certains évoquent déjà le transfert de ces emplois dans d’autres pays, le maire
ne croit pas qu’il est trop tard pour que le gouvernement fédéral intervienne.
« Je ne pense pas qu’il est trop tard, au contraire, parce qu’il y a un
besoin. Ces avions-là doivent être réparés; il doit y avoir des travaux à faire
et, partant de là, nous, ce qu’on veut, c’est se regrouper pour protéger les
emplois », a-t-il dit.

Sur un
autre plan, une petite délégation de travailleurs d’Aveos s’est rendue à
Saguenay pour tenter de rencontrer le ministre des Transports, Denis Lebel,
afin de forcer l’intervention du gouvernement fédéral. Jean
Poirier, vice-président de l’Association internationale des machinistes et des
travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA-FTQ), estime qu’Air Canada est un fleuron
canadien et que le gouvernement devrait donc avoir son mot à dire.

« Quand
la GM a voulu
fermer, le gouvernement conservateur a investi 11 milliards $ pour sauver 3000
emplois en Ontario. Ça va peut-être coûter des millions, mais ce qu’on dit,
c’est ‘reprenez le contrôle de cette compagnie et réinvestissez »‘, a opiné
M. Poirier. L’annonce
de la liquidation des actifs d’Aveos n’indique pas, à son avis, que tout est
terminé. « Aveos n’avait pratiquement rien. Les hangars sont à Air Canada,
Aveos ne faisait que louer. L’outillage appartient aussi à Air Canada. Il ne
reste qu’à rappeler les gens pour qu’ils réparent des avions, c’est tout »,
a-t-il conclu.