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L’essence et les aliments ont fait grimper l’inflation en fÉvrier

En outre,
l’inflation de base qui exclut les prix des éléments les plus volatils comme
ceux de l’énergie et des aliments frais a avancé à 2,3 pour cent, au-dessus
de la cible de deux pour cent préconisée par la Banque du Canada. Sur une
base mensuelle, la hausse des prix d’ensemble s’est avérée équivalent à celle
de janvier, à 0,4 pour cent. Les deux
premiers mois de 2012 ont vu les prix grimper tant sur une base mensuelle
qu’annuelle, renversant ainsi la trajectoire généralement descendante entamée
en mai 2011.

Des
analystes doutent cependant de la durée de vie de cette poussée, compte tenu du
relâchement de l’économie et de l’absence de hausses des salaires. Le mois
prochain devrait voir un recul en regard de la forte poussée des prix mondiaux
de l’année dernière, qui avait été déclenchée entre autre par les soulèvements
populaires au Moyen-Orient. « Nous
observons une hausse dans les récentes données sur l’inflation, (mais) nous
croyons que cet élan va s’essouffler dans les mois qui viennent, lorsque la
croissance des prix de l’énergie se mettra à décélérer », a expliqué
l’économiste Sonya Gulati, de la
Banque TD.

« Si,
cependant, la reprise économique des États-Unis continue de prendre de la
vitesse et/ou si les développements en Europe se révèlent plus positifs, les
pressions inflationnistes canadiennes pourraient forcer la Banque du Canada à
commencer à resserrer sa politique monétaire avant la mi-2013, soit
l’échéancier que nous avons incorporé dans nos prévisions. » Dans ses
dernières déclarations publiques sur les prix, au début mars, la Banque du Canada avait noté
que tant l’inflation de base que l’inflation d’ensemble avaient été plus
importantes que prévu, mais la banque centrale prédisait malgré tout que le
taux ralentirait aux environ de deux pour cent.

C’est à
peu près juste, a estimé vendredi l’économiste Douglas Porter, de la Banque de Montréal, tout en
prévenant qu’il restait quand même un risque clé. En effet, si les tensions
entre l’Iran et l’Ouest s’accentuent, le prix du pétrole, qui est déjà bien
au-dessus de son niveau « fondamental », entraînerait une nouvelle
hausse de l’inflation. Le prix du
pétrole représente une importante portion de l’indice des prix à la
consommation d’ensemble, puisqu’il a une influence sur les coûts de l’essence,
du chauffage et du transport.

« Je
crois que les gens devraient faire très attention et ne pas assumer que les
prix de l’essence vont retraiter, a prévenu M. Porter. Nous pouvons
certainement avoir une hausse temporaire de l’inflation si nous avons un genre
de conflit au Moyen-Orient. » Il n’est
pas facile d’anticiper la réaction de la banque centrale si une telle hausse
temporaire devait avoir lieu. Malgré son malaise par rapport au fait que les
faibles taux d’intérêt entraînent un niveau d’endettement insoutenable chez les
Canadiens, la Banque
du Canada a laissé son taux directeur à un pour cent depuis septembre 2010,
craignant qu’une augmentation entraîne une appréciation du dollar canadien, ce
qui nuirait à l’économie.

Les
inquiétudes au sujet du Moyen-Orient jouent déjà un rôle dans la hausse des
prix de l’énergie. Les prix à
la pompe ont avancé de 2,6 pour cent par rapport à janvier et de 8,9 pour cent
par rapport au même mois l’an dernier, ce qui a fait grimper la composante du
transport de l’indice de 4,2 pour cent sur une base annuelle. Les coûts de
l’électricité ont avancé de 8,7 pour cent. Par
ailleurs, les prix des aliments ont continué à s’apprécier plus rapidement que
l’inflation d’ensemble _ ils étaient supérieurs de 4,1 pour cent par rapport à
l’an dernier. Le coût de la viande a pris 7,1 pour cent et celui du pain, 7,2
pour cent.

Statistique
Canada a indiqué vendredi que sept des huit principaux sous-groupes de biens
compris dans son indice des prix à la consommation avaient grimpé en février,
incluant le logement, les dépenses courantes, d’ameublement et d’équipement du
ménage, les vêtements et chaussures, les soins de santé et soins personnels et
les boissons alcoolisées et produits du tabac. Seul le
sous-groupe des loisirs, de la formation et de la lecture a vu ses prix reculer
par rapport à l’année dernière.

Le Québec
et l’Ontario ont toutes deux vu leur inflation annuelle grimper de façon
significative. Les prix ont crû de 0,4 point à 3,2 pour cent au Québec, tandis
que ceux de l’Ontario ont avancé de 0,5 point à 2,9 pour cent. De l’autre
côté du spectre, l’inflation annuelle a reculé en Alberta, cédant un plein
point de pourcentage à 1,9 pour cent.