Devant le manque d’effectifs, certains restaurateurs se tournent vers l’étranger, tant pour les chefs que pour les employés des cuisines. Sauf que
là non plus, les ressources ne pleuvent pas. François Meunier, porte-parole de
l’Association des restaurateurs du Québec, soutient que la France peine aussi à
suffire à la demande. En France,
ce sont 50 000 postes qui sont à pourvoir, alors qu’au Québec, uniquement pour
2011, 8000 emplois ont été créés. Les centres de formation ne suffisent pas à
former suffisamment de main-d’oeuvre pour combler les besoins, selon
l’Association des restaurateurs.
François
Meunier, qui prône de travailler sur différents fronts, ne croit pas aux
recettes miracles. En 2005, l’Association avait
d’ailleurs tenu un congrès sur le sujet. Force est d’admettre que sept ans plus
tard, la situation ne s’est pas améliorée et le secteur fait face aux mêmes
difficultés. La région de Québec est l’un des endroits les plus sensibles aux
problèmes de ressources. Des pistes
de solutions, principalement au chapitre de la gestion des ressources humaines,
sont toutefois à portée de mains.
« Dans
l’avenir, les restaurateurs performants seront ceux qui auront des aptitudes
fortes en gestion des ressources humaines qui sauront s’entourer de personnes,
de meneurs d’équipes pour viser l’excellence », avance François Meunier. Il
encourage également les programmes d’apprentissage en milieu de travail et
aimerait que la formation en entreprise soit reconnue. Le
tourisme fait aussi partie de la solution comme du problème. La restauration et
le tourisme gastronomique attirent une clientèle diversifiée, tant au Québec
qu’à l’étranger. Cette offre, conjuguée à un excellent rapport qualité-prix, se
traduit aussi par des besoins liés au succès des tables d’ici.
Cette
tendance se remarque non seulement à Montréal, où Tourisme Montréal fait de la
restauration un élément porteur pour les cinq prochaines années, mais aussi à
Québec et dans les régions. « Il y
a une nécessité d’investir pour attirer les touristes étrangers, mais il ne
faut pas oublier que 80 pour cent de la clientèle est composée de la population
locale », précise M. Meunier. Le
porte-parole de l’Association des restaurateurs avance également que la
clientèle d’affaires peut apporter beaucoup au secteur. Il déplore toutefois
les changements fiscaux qui ont négligé les bénéfices possibles en amenuisant
les déductions fiscales pour frais de repas depuis 10 ans.
« On
souhaite que le gouvernement considère que chaque dollar dépensé dans un
restaurant représente de des taxes, des impôts et des emplois. Encourager la
consommation au restaurant est rentable pour le gouvernement à long
terme », conclut François Meunie.