M. Grenier et les Cyniques ont notamment participé à la revue humoristique de fin d’année « Bye-Bye » sur les ondes de Radio-Canada, en compagnie de Dominique Michel et Denise Filiatrault, en 1971. Un an plus tard, le fameux quatuor partage la vedette dans le film culte IXE-13, une comédie musicale de Jacques Godbout. Ils ont également produit quelques disques, dont certains ont été remis sur le marché récemment en version CD. Selon Marc Laurendeau, qui l’a côtoyé pendant 11 ans au sein des Cyniques alors que le quatuor faisait rire le Québec en entier, Serge Grenier était un membre particulier de leur groupe. Il avait un humour très pince-sans-rire avec un style extrêmement original, qui a créé des numéros uniques à l’époque.
M. Laurendeau, aujourd’hui un collaborateur régulier à la Société Radio-Canada, a qualifié son style de « très contenu mais en même temps très efficace », notamment lorsqu’il tenait le rôle religieux d’un frère. La carrière d’humoriste de Serge Grenier s’est prolongée pendant de nombreuses années, notamment grâce à des présences régulières à l’émission « Piment Fort », animée par Normand Brathwaite au réseau TVA, entre 1993 et 2001.
« Serge Grenier a été mon mentor pour ‘Piment Fort’! Je l’avais perdu de vue, maintenant c’est clair, je ne le reverrai plus… :-((« , a notamment écrit Dany Turcotte, sur son compte Twitter.
On a également pu voir Serge Grenier dans les Parlementeries, une satire des débats politiques tels qu’on les connaît à l’Assemblée nationale et au Parlement, lancée au milieu des années 90 et reprise il y a quelques années. Né le 15 mars 1939, Serge Grenier a aussi été l’animateur du premier Gala Juste pour rire, en 1983. Via leur compte Twitter, dimanche, les responsables du fameux festival québécois ont reconnu l’importante contribution de M. Grenier à la renommée de leur événement.
« Il y a 30 ans, Serge Grenier a donné une crédibilité à un jeune festival qui commençait. Merci Serge« , ont-ils témoigné.
Stéphane Laporte a renchéri, également sur Twitter, que Serge Grenier avait été l’un des pionniers du Festival Juste pour Rire.
« J’ai connu Serge Grenier à CROC. Son oeil vif, son esprit caustique et sa grande culture furent un exemple« , a aussi noté M. Laporte via Twitter.
Toujours sur Twitter, André Ducharme, un des membres du groupe Rock et Belles Oreilles, a lui aussi tenu à rendre hommage à l’ancien Cynique, avec lequel il a travaillé pendant trois ans.
« Serge Grenier a été le premier à avoir parlé de RBO dans les médias. Merci Serge. »
Yves Pelletier, un collègue d’André Ducharme, s’est lui aussi servi de son compte Twitter pour honorer la mémoire de Serge Grenier.
« Ce soir, je t’imagine me décrivant le combat Trudeau-Brazeau. Ou l’agenda de l’archevêque Lépine. »
SERGE GRENIER VOULAIT S’ÉVADER
D’UNE RÉSIDENCE
Mises à jour 12 avril 23:00
Selon ce que Cogeco Nouvelles a
appris, l’humoriste Serge Grenier serait décédé des suites d’une chute de
plusieurs étages en tentant de quitter par une fenêtre un immeuble de
Saint-Lambert.
Il n’aurait donc pas succombé à une courte
maladie comme on l’avait annoncé à la suite de son décès, le 6 avril dernier.
Cogeco Nouvelles a appris que le coroner Jacques Robinson mène une enquête pour
déterminer les circonstances exactes de sa mort. Selon la police de Longueuil
et les ambulanciers qui sont intervenus sur les lieux, M. Grenier serait décédé
des suites d’une chute de plusieurs étages en tentant de «s’échapper» de la
résidence privée Les Jardins d’amour de Saint-Lambert, moins de 24
heures après son arrivée.
PLUSIEURS QUESTIONS SANS RÉPONSE
Qui a amené Serge Grenier à cette résidence de
St-Lambert ? Est-ce que c’était l’endroit approprié pour son état de santé ?
Certaines sources avancent que l’homme de 73 ans souffrait de démence frontale.
A-t-il reçu tous les soins que nécessitait sa condition ? Est-ce qu’il y avait
suffisamment de surveillance à cette résidence privée ? Les gestionnaires de
l’établissement, qui sont à l’extérieur du pays, ont refusé de répondre aux
questions de Cogeco Nouvelles.
IL VOULAIT SE SAUVER
Le 29 mars dernier, il a été transféré à la
résidence pour personnes âgées les Jardins d’Amour, à Saint-Lambert. Or, selon
ses proches, Serge Grenier n’a pas accepté ce transfert et voulait quitter cet endroit
à tout prix. « Il refusait
d’accepter sa condition. Il voulait se sauver », indique un proche de la
famille. Moins de 24 heures après son arrivée, le 30 mars dernier, Serge Grenier a donc tenté de
s’évader par une fenêtre située à l’arrière du bâtiment. Il s’était procuré un drap
à titre de corde, mais il aurait mal évalué la hauteur de l’édifice. Au bout de
son drap, il a fait une importante chute jusqu’au sol.
« Il n’était pas d’accord pour aller là, il
a organisé son évasion », explique Paule Saint-Germain.
TROUVÉ EN VIE
À leur arrivée, à 12 h 15,
les paramédics ont trouvé l’homme conscient, et l’ont transporté à l’hôpital
Charles-Lemoyne, à Longueuil. « Sa respiration était rapide, mais il avait une
pulsation cardiaque, indique Bruce Diotte, porte-parole de la Coopérative des
techniciens ambulanciers de la Montérégie. Il a chuté de deux ou de trois
étages. » Bien qu’il n’était pas sur les lieux, ce dernier déduit que sa
condition médicale n’était pas critique à ce moment, puisque les paramédics ont
pris le temps de lui mettre un collet cervical.
« Il voulait fuir, mais il ne voulait pas
mourir, ajoute le proche de la famille. Il a mal évalué le nombre
d’étages. »
MULTIPLES FRACTURES
Serge Grenier a subi de multiples fractures,
notamment aux omoplates, à la hanche, aux vertèbres et au bassin. Il est mort
des suites d’une pneumonie, une semaine après sa chute. Selon Paule
Saint-Germain, il était dans le coma depuis plusieurs jours. « C’est
vraiment tragique, déplore-t-elle. C’est la déchéance humaine. On vit trop vieux
maintenant. »
Source : LaMetropole.com / PC & Cogeco