place, dont des policiers de la cavalerie. Des sources policières disent
qu’aucun débordement ne sera toléré. Les manifestants, réunis à
l’initiative de l’Association facultaire étudiante de science politique et
droit de l’UQAM (AFESPED), n’ont pas fourni l’itinéraire de leur marche. La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale
du Québec (FECQ) avaient lancé un appel au calme pour la manifestation de
ce soir.
À Sherbrooke, environ 200
personnes se sont donné rendez-vous pour manifester devant le palais de
justice. Ils ont ensuite marché jusqu’aux bureaux du ministère de l’Éducation
où quelques discours ont été tenus. Les manifestants se sont ensuite rendus
jusqu’au coin des rues King et Belvédère, où ils étaient toujours réunis vers
21 heures.
MANIFESTATION DANS LE CALME EN APRÈS-MIDI
Plus tôt dans la journée, au moment où la
ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, a décidé d’exclure la CLASSE des négociations
avec le gouvernement, des étudiants ont manifesté au centre-ville
de Montréal. La manifestation, qui était déjà
prévue, s’est mise en branle au parc Émilie-Gamelin vers 14 h. Après avoir
appris la décision de la ministre, les manifestants ont emprunté un parcours
qui n’avait pas été dévoilé aux autorités pour se rendre devant les bureaux
montréalais du premier ministre Jean Charest.
Les manifestants se sont par la
suite dispersés dans l’ordre. La manifestation s’est déroulée dans le calme.
L’événement se voulait aussi un clin d’oeil pour souligner la dernière journée
du calendrier officiel de la session d’hiver 2012. L’un des porte-parole de la CLASSE, Gabriel
Nadeau-Dubois, a précisé que son organisation appelait seulement à la
manifestation de 14 h. Il a toutefois refusé de lancer un appel au calme
en prévision de la manifestation de 20 h 30, en dépit des tensions
qui risquent de s’exacerber à la suite de l’annonce de la ministre. « Je n’ai
pas le pouvoir d’appeler au calme et ce n’est pas mon rôle », a déclaré le
porte-parole, évoquant la structure démocratique de la CLASSE.
À Québec,
une centaine d’étudiants ont aussi manifesté pour dénoncer la décision de la
ministre Beauchamp.
Mercredi matin, des
étudiants opposés à la hausse des droits de scolarité de 1625 $ sur cinq
ans se sont rassemblés au square Phillips, au centre-ville de Montréal. Ils ont
marché à contresens sur la rue Sainte-Catherine pour aller rejoindre des
employés d’Aveos qui manifestaient près du Musée des Beaux-Arts.
Après une pause, ils ont repris leur marche dans les rues du centre-ville. La Société de transport de Montréal (STM) a confirmé peu après que des
bombes fumigènes avaient été lancées au métro Henri-Bourassa et au métro
Lionel-Groulx, entraînant du coup des interruptions de service. Le SPVM a
ensuite confirmé qu’une autre bombe avait été lancée au
Complexe Desjardins.
INJONCTIONS EN SÉRIE
Au palais de justice de Rimouski, deux étudiants de
l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) ont tenté mercredi
d’obtenir une injonction provisoire afin de reprendre leurs cours. Les
dirigeants de l’UQAR ont demandé le rejet de ces requêtes. Un groupe d’une
quarantaine d’étudiants du Cégep de l’Outaouais a déposé
mercredi en Cour supérieure une demande d’injonction pour forcer
l’établissement à donner ses cours. D’ici à ce que la demande soit entendue en
cour, lundi, les parties chercheront à trouver un accord sans faire appel
aux tribunaux.
En Estrie, la direction du
Cégep de Sherbrooke a indiqué qu’elle prendra les mesures
requises afin de reprendre ses activités normales à compter de jeudi, en
conformité avec l’ordonnance rendue le 24 avril par la Cour supérieure. Le président de la Fédération des cégeps,
Jean Beauchesne, rappelle pour sa part que « le temps presse »
puisque la poursuite du conflit entraîne des coûts pour les
institutions collégiales. Même si le conflit se règle rapidement,
dit-il, sept ou huit cégeps devront organiser des cours les samedis, de sorte
qu’ils devront payer des heures supplémentaires aux enseignants et au personnel
de soutien.
LES PERTURBATIONS ÉTUDIANTES S’INTENSIFIENT…
Mise à jour 26 avril 2012 1:55
Galvanisées,
voire furieuses, par l’exclusion de la CLASSE de la table de négociation par la ministre
Line Beauchamp quelques heures plus tôt, des milliers de personnes se sont
réunies au Parc Émilie-Gamelin, mercredi soir, pour participer à une
manifestation qui a été déclarée illégale par le Service de police de la Ville de Montréal à 22 h 15,
soit un peu plus d’une heure après son lancement.
Les
policiers ont pris cette décision après qu’une série d’actes de vandalisme
aient été perpétrés sur des vitrines de commerces, incluant au moins trois
institutions financières du centre-ville de la métropole. Plusieurs voitures
auraient aussi été abimées par des casseurs et un véhicule aurait même été
incendié, a précisé Ian Lafrenière, porte-parole du SPVM. Plus tard en soirée,
le poste de police numéro 21 a
été la cible de casseurs. Dans
l’espoir de disperser les participants, les policiers ont fait usage de
plusieurs outils multiplicateurs de force, a confirmé M. Lafrenière, qui a
déploré le fait que les organisateurs n’aient pas donné leur itinéraire aux
policiers.
M.
Lafrenière a précisé que plusieurs des participants avaient accepté de quitter les
lieux après l’annonce à l’effet que la manifestation était dorénavant illégale,
mais ce qu’il a appelé un « noyau dur » est demeuré dans le secteur,
lançant même des projectiles aux représentants des forces de l’ordre. Deux
intersections ont été jugées particulièrement chaudes, selon M. Lafrenière,
soit celles des rues Sainte-Catherine et Stanley, ainsi que Drummond et
Maisonneuve. Les
policiers du SPVM, appuyés de leurs collègues de la Sûreté du Québec, ont
procédé à quelques arrestations isolées au cours de la soirée, dont un nombre
important peu après minuit. Le nombre total de personnes appéhendées devrait se
chiffrer en dizaines, mais le SPVM devait le préciser jeudi matin.
La
métropole a donc finalement retrouvé son calme peu après 1 h jeudi matin, selon
Simon Delorme, porte-parole de la police de Montréal. Mais
l’intervention des policiers et les moyens qu’ils ont employés ont sidéré
plusieurs des participants, dont Benoit, un étudiant de 22 ans.
« On
était en train de marcher sur Sainte-Catherine, on faisait des signes de
‘peace’ avec nos doigts, tous ensemble, les policiers nous regardaient, ils ont
commencé à foncer sur nous. Ils ont lancé des projectiles, et ça a explosé en
gaz lacrymogène. J’en ai reçu dans les yeux, je n’arrivais plus à respirer, mes
yeux sont devenus rouges. Des gens m’ont aidé en me mettant de l’eau dans les
yeux. Je ne pensais vraiment pas qu’avec des signes de ‘peace’, on pouvait être
intimidé », a-t-il décrit à La Presse Canadienne.
Un autre
participant a dit avoir perdu confiance aux policiers. « Ils
ne sont plus là pour nous protéger, ils sont là pour nous faire du
trouble », a-t-il résumé. Tenue sous
un important déploiement de policiers, certains à cheval et d’autres à vélo, la
manifestation s’est mise en branle dans un climat pacifique vers 21 h 15, soit
quelque 45 minutes après l’heure fixée du rassemblement, organisé par
l’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPD),
associée à l’UQAM.
Selon
diverses estimations, ils étaient au moins 5000 personnes à déambuler dans les
rues du centre-ville de Montréal, certains parlant même de 10 000 marcheurs.
Les participants ont notamment emprunté la rue Berri vers le nord, Saint-Denis
vers le sud et Sherbrooke en direction ouest, avant d’atteindre la rue
Sainte-Catherine. C’est sur cette artère commerciale que le climat est devenu
explosif.
La
première heure s’était déroulée dans un calme relatif et même dans une ambiance
bon-enfant. Les manifestants marchaient calmement et certains scandaient des
slogans adressés directement au premier ministre Jean Charest et à la ministre
de l’Éducation Line Beauchamp. Mis à part quelques tirs de pièces
pyrotechniques au-dessus de la foule, le rassemblement se passait alors encore
bien.
Malgré ce
calme, la grogne vis-à-vis le gouvernement provincial était perceptible chez
plusieurs des participants. « La
ministre Beauchamp tente depuis le début de discréditer le mouvement en misant
sur les méfaits et la violence, mais elle détourne le vrai débat, qui est la
hausse des droits de scolarité », a affirmé Stéphanie, une jeune préposée
aux bénéficiaires d’un centre de personnes âgées. « La
gestion de la crise ne m’étonne pas du tout, c’est à l’image de la gestion qu’a
fait ce gouvernement de toutes les crises qui ont eut lieu ces dernières
années, comme celle de la collusion », a de son côté fait valoir Laurent,
un étudiant dans la jeune vingtaine.
Une autre
participante anticipait, par ailleurs, que la soirée allait tourner au
vinaigre. « La
violence est inévitable parce que c’est une colère qui est légitime. Et les
déclarations de la ministre mercredi ne font qu’aider notre cause parce que
cela augmente le capital de sympathie », a commenté Cléo, une cégépienne.
Tous arborent le carré rouge et ce n’est plus que pour contester la hausse des
frais, c’est pour manifester leur soutien à la grève, a-t-elle poursuivi.
Il
s’agissait du troisième rassemblement d’importance à avoir lieu mercredi à
Montréal. Une
manifestation regroupant plusieurs centaines d’étudiants sous l’égide de la CLASSE a pris le départ peu
après 14 h, empruntant un parcours qui n’avait pas été communiqué aux autorités
pour se rendre devant les bureaux montréalais du premier ministre Jean Charest.
Les manifestants se sont dispersés dans l’ordre après l’événement qui s’est
déroulé dans le calme et la bonne humeur.
À Québec,
une autre manifestation a mené des dizaines d’étudiants devant l’Assemblée
nationale. Là aussi, tout se déroulait dans le calme. Plus tôt
en avant-midi, des engins fumigènes, l’un au métro Henri-Bourassa et l’autre au
métro Lionel-Groulx, ont forcé une interruption du service de métro durant
environ une demi-heure. Puis, lors
d’une manifestation au centre-ville, en fin d’avant-midi, un autre engin
fumigène a été déclenché, cette fois au Complexe Desjardins, forçant une
évacuation partielle de certains locaux.
Les
enquêteurs du Service de police de la
Ville de Montréal cherchent à identifier un suspect en lien
avec ces engins. Selon la
police, le même individu a été aperçu dans les deux stations de métro pendant
les méfaits. Elle recherche un homme d’environ 25 ans, mesurant 1,80 mètre et pesant 70
kilos. Il a le teint basané et les cheveux noirs, qu’il porte en queue de
cheval. Il portait, au moment des méfaits, un manteau trois quarts de couleur
noire, un pantalon gris et des souliers foncés. Il portait également des verres
fumés.
Source: Radio-Canada