Il y a 11 semaines, c’était moi qui leur donnais des leçons. Croyez-moi, ils en connaissent désormais plus que moi sur la vie, sur la manière d’envisager l’avenir. Le leur mais aussi le nôtre. Car dans leur avenir, il y a le nôtre. N’est-ce pas? Ils sont nos enfants, notre relève, les partenaires de nos vieux jours. Avec eux, croyez-moi… on ne s’ennuiera pas! J’ai beau creuser dans ma mémoire, de ma génération, je ne connais personne qui n’ait eu le courage d’autant de convictions. Avions-nous d’ailleurs des convictions? Peut-être aurions-nous dû nous poser la question. Et alors, nous lever, nous rassembler, nous mobiliser et… marcher en criant plus haut plus fort, pour que personne… n’oublie que derrière nous, il y aurait nos (vos) enfants.
Nous avons plutôt choisi de surfer sur ce que nous avions sans nous soucier ni du lendemain, ni du voisin. Car dans cette bataille que livrent nos jeunes, il y a l’autre, le voisin. Celui qui marche avec eux mais aussi celui qui est en classe alors que les autres manifestent pour ses droits également. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de mettre au monde des enfants. Si j’en avais eu, ce sont eux que j’aurais voulu avoir. Et depuis 11 semaines, je me plais à me dire que ces enfants, vos enfants, ceux-là même qui se battent pour leur (notre) avenir, sont devenus les miens. Mais surtout que ce sont eux qui feront le monde de demain.
Celui-là même dans lequel je (vous) vieillirai. Et croyez-moi, je n’ai aucune inquiétude à leur laisser la place qu’ils demandent et à leur donner les moyens qu’ils désirent pour mener à bien tous leurs projets les plus grands. Ils savent exprimer ce dont ils ont besoin pour arriver à leurs fins. Celles… d’un monde meilleur pour eux et… pour nous!
Merci à vous de les avoir mis au monde et merci les jeunes d’être devenus ce que vous êtes.
Ne lâchez pas, nous sommes là.
Christine Levrot
Enseignante
Cégep Marie-Victorin
Source : LaMetropole.com