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Émeute anti-charest À victoriaville

En
point de presse, tard vendredi, la
Sûreté du Québec (SQ) a fait savoir que quatre de ses
policiers ont été blessés au cours des événements, dont deux sérieusement, en
plus de sept manifestants. Une personne souffrant d’un traumatisme crânien a
été transféré dans un centre hospitalier différent de l’Hôtel-Dieu
d’Arthabaska, a mentionné le porte-parole de la SQ, le capitaine Jean Finet. Une
autre porte-parole du corps policier, la sergente Ingrid Asselin, a confirmé
que quatre arrestations avaient été effectuées sur place, ajoutant que d’autres
pourraient avoir lieu dans les prochaines heures.

« Un groupe d’individus
s’est rapidement introduit au sein de la manifestation pacifique pour faire de
la casse, et des gaz ont dû être utilisés pour repousser la foule »,
a-t-elle indiqué. Selon elle, il y avait entre 1500 et 2000 manifestants à
Victoriaville.

Par
ailleurs, trois autobus de manifestants ont été interceptés par la SQ, deux sur l’autoroute 20/116
à la hauteur de Saint-Hyacinthe, l’autre sur la 955, près de Victoriaville.
Tous les passagers ont été amenés au poste de police de Victoriaville. Ils
devraient être libérés après s’être identifiés et avoir promis de comparaître.
Christine Coulombe, de la SQ,
n’a pu préciser le nombre d’arrestations ni dire en vertu de quelle infraction,
crime ou délit, les personnes arrêtées devront comparaître. Le
recours à des armes d’impacts et aux balles de caoutchouc a été confirmé par M.
Finet, qui a toutefois rapidement rappelé que les casseurs avaient de leur côté
lancé des balles de billard et d’autres objets contondants vers les policiers.

M.
Finet a défendu les gestes de la SQ
en affirmant que le corps policier avait agi avec professionnalisme et
rapidité, promettant du même souffle que les individus responsables d’actes
violents seraient arrêtés. Les
échauffourées ont éclaté pendant environ deux heures entre manifestants et
escouades antiémeute vendredi soir. Un policier de la SQ a notamment été violemment
frappé par des manifestants en colère alors qu’il tentait d’arrêter un
émeutier. Un véhicule policier a tenté en vain de lui porter secours.
Finalement, l’homme a pu se sortir de sa fâcheuse position lorsque des
collègues de l’anti-émeute ont commencé à se déplacer vers lui. Ce
policier se porterait bien, a souligné M. Finet.

Cette
flambée de violence peut paraître surprenante en comparaison avec les plus
récentes manifestations étudiantes tenues à Montréal, qui se sont déroulées
dans un calme relatif. Par ailleurs, une modeste manifestation, la 11e en
autant de soirs, rassemblant quelques centaines d’étudiants dans la métropole a
été tenue vendredi soir après les événements de Victoriaville, selon le compte
Twitter du Service de police de Montréal. Ils ont organisé un sit-in à
l’intersection de la rue Saint-Denis/Avenue du Mont-Royal après que la nouvelle
faisant état d’autobus de manifestants interceptés par la SQ eut circulé au sein du
cortège.

La
manifestation de Victoriaville, qui a été déclarée illégale peu après 18 h 30, a rassemblé plusieurs milliers
de personnes aux abords du centre des congrès de l’hôtel Le Victorin, où les
libéraux de Jean Charest étaient réunis pour leur conseil général. Les
policiers de l’escouade antiémeute ont forcé les manifestants à s’éloigner en
usant abondamment de gaz lacrymogènes et de bombes assourdissantes. Après
une accalmie, le corps de police avait semblé perdre le contrôle aux environs
de 20 h, des casseurs se servant notamment de morceaux d’asphalte et de pierres
comme projectiles. Des véhicules de la
SQ ont par ailleurs été vandalisés, et des altercations
auraient éclaté entre casseurs et étudiants désireux de manifester
pacifiquement.

Une
trentaine d’autobus remplis d’étudiants opposés à la hausse des droits de
scolarité s’y étaient rendus en fin de journée, vendredi, pour une
manifestation que les principaux leaders étudiants avaient appelé à être
pacifique. L’émeute
a contraint les principaux leaders étudiants, Martine Desjardins (FEUQ), Léo
Bureau-Blouin (FECQ) et Paul-Émile Auger (TACEQ) à lancer un appel au calme,
ajoutant depuis Québec où ils sont réunis avec le gouvernement Charest, que
leurs discussions progressaient. Le porte-parole de la Coalition large de
l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Gabriel
Nadeau-Dubois, a de son côté condamné la violence faite contre l’intégrité
physique des personnes.

Le
conseil général du Parti libéral avait commencé aux environs de 18h45, après
que les portes de l’édifice eurent été verrouillées. Une vitre du hall du
centre des congrès avait été fracassée, tandis que la police antiémeute forçait
les étudiants à s’éloigner de l’édifice. Plus
tôt en journée, le premier ministre Jean Charest avait déclaré ne pas croire
que les manifestations étudiantes allaient perturber les travaux des militants
libéraux réunis à Victoriaville, tout le week-end. Depuis
des jours la municipalité de Victoriaville était sur un pied d’alerte.

En
fin de soirée vendredi, le maire de la ville, Alain Rayes, a mis en ligne une
vidéo sur YouTube a annonçant la tenue d’un point de presse « sans
faute » samedi matin. Il y déplorait aussi l’évolution des événements, en
plus de rappeler que tous les efforts avaient été déployés pour éviter que la
manifestation ne tourne au gâchis.