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MontrÉal, terreau fertile…

Pour tout le monde. Après plusieurs semaines, qu’on se range d’un côté ou de l’autre, force est de constater que le conflit que l’on connaît aujourd’hui est plus qu’une grève étudiante, il s’agit bien d’un conflit idéologique opposant le gouvernement à des Québécois
en quête de réponses sur des questions fondamentales de société. Des questions qui dépassent largement les frontières de la hausse des droits de scolarité, certes. Car, rappelons-le, l’exploitation des ressources naturelles et la tarification et
la privatisation des services publics sont également sous les projecteurs.

Cela dit, avec plus de 160 manifestations en deux mois et des poussières, Montréal est aujourd’hui le théâtre d’un mouvement social d’envergure. Plutôt que de réduire la question à la violence des manifestants ou à la brutalité policière, c’est peut-être l’occasion de réviser certains préjugés qu’on a envers les jeunes. Car, qu’ils portent le carré vert ou le carré rouge, une chose est certaine : ils prennent leur place dans la société et participent à la démocratie. Et ils ne sont pas seuls à défiler dans les rues… profs, syndicats travailleurs et
professionnels de tout horizon sont nombreux à marcher avec eux chaque jour depuis le début de la grève.

Profitons
plutôt du momentum pour mieux comprendre la génération qui sera celle des  employés, des commerçants, des collaborateurs, des clients et des dirigeants politiques de demain. À commencer par la créativité dont ils font preuve. Dans la foulée des revendications créatives, pensons entre autres au die-in du
19 avril, à la création du lipdub Rouge avec le groupe Loco-Locass et au concert-bénéfice Le sacre du printemps, présenté
à l’église Saint-Jean-Baptiste, le dimanche 29 avril, par les élèves du
Conservatoire de musique de Montréal, en grève pour la première fois. Même que 200 personnalités connues ont planté symboliquement l’« arbre de la liberté », un érable décoré de carrés rouges à l’intersection de McGill College et Sherbrooke.

Encore
une fois, qu’on soit pour ou contre la hausse des droits de scolarité, ce printemps, Montréal aura certainement marqué l’histoire du Québec. Maintenant, espérons que ce qui restera ancré dans la mémoire collective sera la solidarité qui aura rassemblé les gens, jeunes et moins jeunes, autour d’une même cause. Une lutte historique dont on se souviendra surtout grâce aux nombreuses manifestations pacifiques et festives qui ont déambulé dans les rues de Montréal.

Source : LaMetropole.com