Le
syndicat, qui représente quelque 5000 travailleurs de CP, a indiqué que les
deux parties n’avaient été en mesure de s’entendre malgré la pousuite des
pourparlers. Ceux-ci doivent reprendre mercredi. Les
dirigeants syndicaux avaient rencontré, plus tôt mardi, la ministre fédérale du
Travail, Lisa Raitt. Douglas
Finnson, vice-président de la
Conférence ferroviaire Teamsters Canada (CFTC), avait affirmé
que la rencontre avec Mme Raitt avait été très positive.
M. Finnson
a indiqué que les principales questions à régler touchaient les régimes de
retraite, certaines règles de travail et la gestion de la fatigue. Les
travailleurs pouvaient déclencher une grève dès mercredi, une minute après
minuit. L’arrêt de
travail fait cesser l’acheminement de grain, d’engrais, de charbon et d’autres
marchandises que le CP transporte le long d’un réseau de près de 24 000 kilomètres
de rail au Canada et aux États-Unis. La
compagnie avait prévenu que les services de trains de banlieue de Montréal,
Toronto et Vancouver pourraient être affectés par une grève, mais M. Finnson a
affirmé dans un courriel que les deux parties étaient parvenues à une
entente à ce sujet, mardi après-midi.
LES TRAINS DE BANLIEUE VONT FONCTIONNER..
L’Agence
métropolitaine de transport (AMT) a informé sa clientèle qu’elle maintenait son
service de trains de banlieue sur les lignes Blainville-Saint-Jérôme, Candiac
et Vaudreuil-Hudson selon l’horaire régulier et complet. L’AMT a précisé avoir
reçu la confirmation de la part du CP et de la CFTC qu’ils continueraient de maintenir
l’exploitation des trains de banlieue, même en cas de grève.
Par
ailleurs, le syndicat n’a pas encore rencontré Stephen Tobias, chef de la
direction par intérim du CP, a affirmé M. Finnson. M. Tobias
s’est retrouvé à la tête du CP il y a moins d’une semaine, après que des
actionnaires mécontents de la performance du transporteur eurent obtenu le
départ de Fred Green, jusque-là président et chef de la direction de la
compagnie. L’action
du CP a clôturé mardi à 74,92 $ à la
Bourse de Toronto, en hausse de 81 cents.
OTTAWA PRÊT À IMPOSER LE RETOUR AU TRAVAIL
Mise à jour le 23 mai 17:50ay 23, 2012 17:50
qu’Ottawa menace d’imposer une loi spéciale si la grève se prolonge trop
longtemps à son goût. Pendant ce temps, la pression s’accentue avec la mise à
pied temporaire par l’entreprise de 2000 autres syndiqués qui ne sont pas en
grève. La
ministre du Travail, Lisa Raitt, a annoncé mercredi qu’une loi était prête pour
forcer le retour au travail des quelque 4500 mécaniciens de locomotive, conducteurs
et autres employés actuellement en grève.
Mme Raitt
n’a pas voulu fixer de date butoir au-delà de laquelle elle imposerait cette
loi. Elle a cependant laissé entendre que cela pourrait survenir dès lundi,
quand les travaux de la
Chambre des communes reprendront. Le CP a de
son côté signalé que les services de 2000 syndiqués qui ne sont pas touchés par
la grève n’étaient plus requis pendant la durée du conflit. « C’est
dommage, mais il y a d’autres employés qui sont affectés parce qu’ils sont dans
des rôles dont on n’a pas besoin à ce temps-ci (durant la grève) », a
expliqué une porte-parole du CP, Breanne Feigel, en entrevue.
À cela
pourrait s’ajouter 1400 mises à pied temporaires supplémentaires, a-t-elle
prévenu. Ce sont notamment les gens qui travaillent sur les infrastructures
ainsi que dans les bureaux _ et dont la compagnie n’a pas besoin lorsque les
trains ne sont pas en marche qui sont touchés par les licenciements.
AGIR RAPIDEMENT
Ces
congédiements temporaires devraient prendre fin en même temps que la grève. Or,
la ministre fédérale a justement signifié clairement qu’elle ne laisserait pas
traîner les choses. « Si
nous le voulons, nous avons la capacité de présenter la législation à la
première occasion lundi », a noté Mme Raitt en point de presse à Ottawa. Le service
des marchandises du Canadien Pacifique à travers le pays est en ce moment
suspendu, mais les trains de passagers de plusieurs grandes villes qui
utilisent le réseau du transporteur ferroviaire fonctionnent normalement malgré
la grève. Les trains de banlieue des régions de Montréal, Vancouver et Toronto
empruntant les infrastructures du CP continuent également d’effectuer leurs
trajets comme d’habitude.
À long
terme, la grève pourrait coûter pas moins de 500 millions $ par semaine à
l’économie canadienne, a calculé la ministre. Car si Mme Raitt a admis que les
employés avaient bien le droit de faire la grève, elle a ajouté que l’économie
devait également être prise en compte dans l’équation. « Une
grève prolongée pourrait évidemment s’étendre hors du chemin de fer comme tel
et affecter d’autres industries qui en dépendent, comme l’industrie de
l’automobile, du charbon, de la potasse », a-t-elle noté. Les
travailleurs, représentés par la
Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), ont
commencé à débrayer juste après minuit dans la nuit de mardi à mercredi, les
deux parties n’ayant pu s’entendre sur une nouvelle convention collective
malgré la poursuite des discussions jusqu’à la dernière minute.
Les
principaux points de mésentente touchent les régimes de retraite, certaines
règles de travail et la gestion de la fatigue, a précisé le vice-président des
Teamsters, Doug Finnson. « Les
dirigeants du Canadien Pacifique doivent comprendre que ce n’est pas en se
cachant derrière le gouvernement fédéral que les choses vont se régler », a
écrit M. Finnson dans un communiqué. « Les enjeux qui sont sur la table
sont sérieux et ils auraient tort de ne pas les régler. On parle de la santé et
la sécurité des travailleurs et de leur retraite. »
Tant le
syndicat que le porte-parole du CP, Ed Greenberg, ont souligné que les
négociations se poursuivaient mercredi. L’intervention éventuelle de Mme Raitt
n’est donc pas liée à une impasse dans les discussions. La ministre elle-même a
d’ailleurs assuré que les deux parties étaient proches d’une entente.
« Nous croyons qu’un accord à la table de négociations est le meilleur
accord qui puisse arriver », a-t-elle dit.
PRÉCÉDENTS D’INTERVENTION
Il n’est
pas inhabituel pour le gouvernement de Stephen Harper d’intervenir lors d’un
conflit de travail avec une loi spéciale en invoquant l’économie du pays. Il
l’a fait récemment pour Air Canada et pour Postes Canada l’an dernier. « C’est
pratiquement un réflexe systématique des conservateurs de s’ingérer dans les
négociations de conventions collectives », a déploré le porte-parole
néo-démocrate en matière de travail, Alexandre Boulerice. Selon lui,
cette intervention de la ministre brise l’équilibre des forces entre les
employés et la compagnie. « C’est une tentative de la part des
conservateurs de donner un avantage à la partie patronale dans les derniers
droits des négociations », a-t-il déploré.
Même son
de cloche de la part des libéraux, qui affirment eux aussi que les
conservateurs « ont établi de dangereux précédents en intervenant dans les
affaires d’entreprises privées lorsque cela fait valoir leur position
idéologique ». Selon M.
Boulerice, les conservateurs ont sorti de leur chapeau le chiffre d’un
demi-milliard de dollars en pertes hebdomadaires pour l’économie canadienne
afin d’effrayer les gens. La ministre n’a pas précisé comment elle en était
arrivée à une telle somme.
CONFLIT AU CP: UNE LOI SPÉCIALE A ÉTÉ DÉPOSÉE
Mise à jour le 28 mai 18:43
May 28, 2012 18:43
la ministre fédérale du Travail a déposé lundi un projet de loi pour mettre fin
au conflit de travail. Pour
justifier l’intervention du gouvernement dans les négociations de cette
entreprise privée, la ministre Lisa Raitt a expliqué avoir agi pour protéger l’économie
canadienne et les entreprises qui dépendent du transport de leurs marchandises
par CP. Mme Raitt
a précisé que les députés allaient siéger sans répit, jusqu’à ce que la loi
soit adoptée.
Cinq
ministres ont été dépêchés en point de presse lundi pour justifier le dépôt de
la mesure en peignant un portrait sombre de l’impact de l’arrêt de travail sur
les divers secteurs de l’économie et les pertes d’emplois qui allaient en
résulter. Le conflit
coûte 540 millions $ par semaine, a avancé Lisa Raitt. Selon le
ministre des Transports, Denis Lebel, des exportateurs de marchandises ont déjà
commencé à diriger leur fret vers les États-Unis plutôt que vers les ports de
Montréal et de Vancouver.
« L’arrêt
de travail empêche notre capacité de voir les marchandises entrer et sortir du
Canada et cela nuit à la réputation du Canada comme partenaire d’affaires
fiable », a soutenu pour sa part la ministre Raitt. « Nous
demandons à l’opposition d’arrêter de placer les intérêts des grands syndicats
avant ceux du public canadien et de la reprise économique », a plaidé Lisa
Raitt lors du point de presse. En plus
d’avoir limité le temps de débat sur le projet de loi, elle voulait ainsi
inciter les autres partis à l’appuyer pour qu’il soit adopté à toute vapeur,
histoire que les trains recommencent à rouler dès jeudi.
« Ça
ne va pas arriver », a lancé en Chambre le porte-parole du Nouveau Parti
démocratique (NPD) en matière de travail, Alexandre Boulerice.
LA LOI EST IRRESPONSABLE, SELON LUI
« Faire
une menace d’une loi spéciale pour forcer le retour au travail, c’est une
attaque contre un droit fondamental, le droit d’association, le droit de
négocier librement, et ça vient complètement de briser l’équilibre à la table
de négociation », a-t-il fait valoir. Le projet
de « loi prévoyant le maintien et la reprise des services
ferroviaires » inclut la reprise immédiate des transports par train,
assortie d’une interdiction de grève ou de lock-out par l’employeur. Les
conventions collectives échues sont maintenues jusqu’à ce que de nouvelles
ententes soient négociées.
Un arbitre
sera nommé par la ministre pour mener à la conclusion de nouvelles ententes, et
ce, dans un délai de 90 jours après la nomination de cet arbitre. Contrairement
à ce qui avait été fait dans le cadre de lois de retour au travail précédentes,
l’arbitre n’est pas tenu de choisir entre la meilleure offre de l’employeur et
de celle du syndicat: il disposera de plus de latitude. Mais sa décision va
lier les parties, qui ne disposent d’aucun droit de contestation, même
judiciaire.
Le
porte-parole de CP, Ed Greenberg, a affirmé que dès que le projet deviendra
loi, « notre entreprise va reporter son attention sur la préparation d’une
reprise des activités rapide et organisée en vue d’atteindre des niveaux de
production dès que possible pour le bénéfice de tous nos clients ». Les
Teamsters, syndicat qui représente les 4800 employés en grève depuis le 23 mai,
a malgré tout assez bien reçu la loi de retour au travail. Puisqu’ils
craignaient le pire, leur réaction initiale après le dépôt de la loi a ainsi
été modérée puisqu’elle ne semble pas favoriser une partie plutôt que l’autre,
selon eux.
Les
Teamsters ne souhaitaient pas un arbitrage imposé, mais ils espèrent maintenant
que le CP fera de meilleurs efforts pour négocier. Ils
continuent néanmoins de blâmer l’employeur, qui est responsable, selon eux, de
l’intervention du gouvernement par voie de loi spéciale. « Le
Canadien Pacifique se cache derrière le gouvernement », avait accusé plus
tôt en journée Benoît Brunet, négociateur pour les Teamsters, lors d’une
conférence de presse avant le dépôt du projet de loi.
Afin de
démontrer que l’employeur n’était pas intéressé à négocier, il a rapporté que
dès le début des négociations après le déclenchement de la grève, le négociateur
de CP a affirmé que le Canadien Pacifique « attendait la loi
spéciale ». Dimanche,
en fin de journée, la partie patronale au Canadien Pacifique avait annoncé que
les négociations avaient cessé. L’opposition
à Ottawa a blâmé lundi le gouvernement pour cette rupture des négociations. La semaine
dernière, la ministre Raitt avait déposé un avis au Parlement pour permettre le
dépôt rapide d’une loi spéciale et ainsi mettre fin à la grève.
Le NPD et
le Parti libéral estiment que ce geste est notamment responsable de
l’achoppement, dimanche, des négociations entre l’entreprise et le syndicat. Ils
affirment également que par ses nombreuses interventions dans plusieurs
conflits de travail dont ceux chez Air Canada et Postes Canada le
gouvernement a créé un climat qui n’incite pas aux libres négociations. « Quand
la ministre a annoncé la menace d’une loi spéciale, ça faisait même pas 24
heures que la grève avait commencé et elle venait déjà de retirer toute
motivation de la part de l’employeur de négocier de bonne foi », a soutenu
Alexandre Boulerice.
Le libéral
Marc Garneau a soutenu que le service ferroviaire n’est pas un « service
essentiel ». « Je
ne partage pas l’opinion que nous pouvons dire qu’il y a une crise économique
qui exigerait une telle intervention de la part du gouvernement », a pour
sa part jugé le chef intérimaire libéral Bob Rae, qui trouve la loi
« prématurée ». Les 4800
mécaniciens de locomotive, conducteurs et autres employés sont en grève depuis
mercredi dernier. Les principaux points de mésentente touchent les régimes de
retraite _ que l’employeur voudrait réduire de jusqu’à 40 pour cent certaines
règles de travail et la gestion de la fatigue, selon le syndicat.
De
nombreux autres employés du transporteur ferroviaire ont été mis à pied depuis
le début du conflit, l’employer plaidant ne pas pouvoir les faire travailler en
raison de la grève qui empêche les activités normales.