Devenir membre

Conflit Étudiant: entente À l’horizon?

À leur
sortie d’une longue journée de négociations qui s’est terminée vers 23h00
mardi, les meneurs du mouvement ont été accueillis en triomphe par des
manifestants qui les attendaient depuis 21h30, sous une pluie froide, devant
l’immeuble où se déroulent les discussions. Les
leaders étudiants ont indiqué que des propositions intéressantes leur avaient
été faites et qu’ils espéraient en arriver mercredi à une offre qu’ils
pourraient soumettre à leurs membres.

Il semble maintenant qu’aucune des
parties ne peut plus faire marche arrière dans cette ronde de négociations
déterminante, à laquelle même le premier ministre Jean Charest a brièvement
participé lundi soir. « On a
soumis plusieurs scénarios à la partie gouvernementale et on s’attend à des
réponses demain (mercredi) », a affirmé le président de la FECQ, Léo-Bureau-Blouin, dans
un point de presse chaotique avec ses collègues Martine Desjardins, de la FEUQ, et Gabriel
Nadeau-Dubois, de la CLASSE.

« Si
on est resté à la table, c’est parce que ça en vaut la peine, parce que les
discussions progressent. On va prendre la soirée pour évaluer les différents
scénarios et reprendre les discussions demain (mercredi) », a renchéri M.
Nadeau-Dubois. « Vous
aurez compris que les propositions qui sont là sont quand même
intéressantes », a commenté pour sa part Mme Desjardins, en confirmant
qu’on avait abordé le noeud du problème à la table, soit les droits de
scolarité. Quand on
lui a demandé si une entente était imminente, elle a répondu qu’ils allaient
travailler toute la journée de mercredi.

« Donc
ça dépend combien d’heures vous voyez comme imminente », a-t-elle laissé
entendre, en laissant transparaître une certaine bonne humeur. Léo
Bureau-Blouin a dit qu’aucune heure n’avait été fixée par le gouvernement pour
la reprise des négociations le lendemain, mais que le représentant du
gouvernement, Pierre Pilote, devrait entrer en contact avec eux. Personne
au gouvernement n’a toutefois commenté, comme la veille. La ministre de
l’Éducation, Michelle Courchesne ne s’est pas présentée à la sortie de
l’immeuble pour rencontrer les médias.

Plus tôt dans
la journée, les représentants étudiants avaient indiqué que le gouvernement
leur avait donné un cadre, « des paramètres dans lesquels travailler »
pour soumettre des solutions. Ils avaient toutefois refusé de commenter plus
amplement la nature des paramètres fixés, comme il est d’usage dans cette ronde
déterminante amorcée lundi et marquée du sceau de la confidentialité. Il semble
qu’outre le gel ou la hausse des droits de scolarité, il n’a pas été question
de la loi 78 à la table, alors que les organisations étudiantes demandaient
pourtant son abrogation ou sa suspension pour pouvoir mener des négociations à
terme.

Le premier
ministre avait évoqué la mise sur pied d’un forum sur l’avenir des universités,
une idée qui a été bien reçue par les leaders étudiants.

36E MANIF ÉTUDIANTE: QUELQUE MILLIERS

DE PERSONNES RÉUNIESPARTOUT AU QUÉBEC

Même si une certaine harmonie semblait régner à la table de négociations
réunissant les représentants du gouvernement du Québec et les leaders des
associations étudiantes, la festive et pacifique cacophonie des casseroles a
repris du service dans les rues de Montréal et ailleurs au Québec, mardi soir,
mais à moindre échelle. Quelque
trois heures après que de violentes averses se soient abattues sur Montréal,
causant des inondations et même la fermeture de certaines stations de métro de
la ligne Orange, environ 200 personnes, plusieurs munies de leurs ustensiles
préférés, se sont réunies à 20 h 30 à la place Émilie-Gamelin pour la 36e
marche nocturne consécutive.

À l’instar
de ce qui s’est produit au cours des derniers jours, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a
déclaré la manifestation illégale, vers 20 h 40, parce que les organisateurs
n’ont pas fourni d’itinéraire. Mais elle était tolérée tant et aussi longtemps
qu’aucun acte criminel n’était perpétré. La
manifestation s’est terminée peu avant 23 h 15 et le SPVM n’a rapporté aucune
arrestation. De brefs rassemblements ont également eu lieu dans six secteurs
différents de Montréal.

Le
portrait était semblable à Québec, bien que la manifestation ait été déclarée
légale lorsque les responsables ont accepté de remettre leur trajet aux
autorités policières. Puis, vers 21 h 30, quelques centaines manifestants ont
bravé le froid, casseroles à la main, et sont arrivés devant l’immeuble où se
déroulaient les négociations entre le gouvernement du Québec et les leaders des
quatre grandes associations étudiantes.