Deux
experts indépendants de l’ONU ont exprimé mercredi leur préoccupation face au
déroulement des manifestations au Québec, après l’adoption d’une loi spéciale
et certaines vagues d’arrestations massives. Lors d’un
point de presse, jeudi, Mme Gagnon-Tremblay a exprimé son insatisfaction face
aux conclusions des deux experts et elle a servi une remontrance à
l’organisation internationale. « Au
lieu bien sûr de regarder le Québec, l’ONU pourrait peut-être regarder les
crises majeures qui se passent actuellement en Syrie et au Mali,
l’ONU S’INTÉRESSE À DES FUTILITÉS?
a-t-elle dit.
Ils ont décidé de regarder le Québec et la Ville de Montréal mais je pense qu’il y a des
crises majeures qui méritent une attention particulière. » La
ministre a rappelé que le gouvernement québécois a toujours l’intention de
faire valoir son point de vue auprès des experts de l’ONU et elle a jugé que
leur analyse était incomplète. Dans un
communiqué diffusé mercredi, les deux experts de l’ONU s’inquiètent du fait que
700 personnes aient été arrêtées à Montréal et Québec le 24 mai dernier, alors
qu’elles manifestaient contre la hausse des droits de scolarité et l’adoption
de la loi spéciale 78.
Le
rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la liberté de réunion et
d’association pacifiques, Maina Kiai, a aussi dénoncé les dispositions
« indûment » restrictives de la loi 78, qui limite les manifestations. Selon Mme
Gagnon-Tremblay, les experts ont contacté le gouvernement pour l’informer que
des plaintes avaient été formulées. Elle les a accusés de ne pas avoir respecté
un délai de 60 jours dont le gouvernement disposait pour fournir plus
d’explications. « Je
suis un petit peu insatisfaite dans le sens que l’information qu’ils ont c’est
une information qui m’apparaît incomplète, qui mérite de mieux les informer au
sujet de la loi 78 », a-t-elle dit avant la période des questions.
En
Chambre, les libéraux ont voté contre une motion du Parti québécois exigeant le
retrait de la loi 78. Le chef
d’Option nationale Jean-Martin Aussant a pour sa part déposé un projet de loi
visant à abroger certaines dispositions de la loi 78 qui limitent le droit de
manifester et qui confèrent des pouvoirs au ministre de l’Éducation. Selon M.
Aussant, la population en général a été pénalisée par cette loi, puisque la
majorité des manifestants sont pacifiques.
« Une
loi spéciale pour venir régler cette situation-là, c’était un peu fort aussi
comme geste, a-t-il dit. C’est comme si un pyromane mettait le feu et suggérait
que, la seule solution pour éteindre l’incendie, c’est de causer une inondation
immense. » Une
contestation de la légalité de la loi 78 a été amorcée devant les tribunaux la
semaine dernière
L’INFORMATION REPRODUITE SEMBLE PRÉSENTER UN DEGRÉ POSSIBLE DE
MANIPULATION DE L’OPINION PUBLIQUE. ON N’EST JAMAIS ASSEZ PRÉVENU.