L’ex-cardiologue Guy Turcotte saura mardi s’il peut recouvrer sa liberté près
d’un an après avoir été déclaré non criminellement responsable de la mort de
ses deux enfants. La Commission d’examen des troubles mentaux
rendra sa décision par écrit en avant-midi. Le tribunal administratif,
exceptionnellement composé de cinq commissaires plutôt que trois, délibère
depuis la mi-mars après avoir tenu cinq journées d’audience. Trois
verdicts sont possibles: détention pendant au moins un an dans un établissement
psychiatrique, remise en liberté avec conditions ou liberté inconditionelle.
Actuellement
détenu à l’Institut Philippe-Pinel à Montréal, Turcotte a reconnu avoir
poignardé à 46 reprises Olivier, âgé de 5 ans, et Anne-Sophie, âgée de 3 ans,
le 20 février 2009 dans la maison qu’il louait à Piedmont depuis sa séparation
avec la mère des petits, Isabelle Gaston, trois semaines plus tôt. Il avait
ensuite tenté de se suicider en avalant du lave-glace. Lors du
procès amorcé en avril 2011 au palais de justice de Saint-Jérôme, les avocats
de l’ancien médecin avaient toutefois nié que leur client avait agi avec
préméditation et de manière délibérée pour se venger de son ex-conjointe,
soutenant que son geste troublant était plutôt le fruit d’un trouble
d’adaptation jumelé à de l’anxiété et à une humeur dépressive.
Le 5
juillet 2011, un jury composé de sept femmes et de quatre hommes a décrété
qu’il était non criminellement responsable en raison de troubles mentaux, un
verdict controversé qui avait suscité la colère d’une bonne partie de la
population. Lors des
audiences de la Commission,
le Dr Pierre Rochette, psychiatre traitant de Guy Turcotte à Pinel, a avoué ne
pas avoir encore compris pourquoi son patient avait commis un acte d’une telle
violence sur ses propres enfants et recommandé qu’il demeure hospitalisé.
Mme Gaston
s’est également opposée à la libération de son ancien conjoint, disant qu’elle
craignait pour sa vie. Le
principal intéressé et ses proches ont pour leur part plaidé en faveur d’une
libération sans restriction. Turcotte a assuré aux commissaires qu’il était un
homme transformé, qu’il souhaitait recommencer à pratiquer la médecine, refaire
sa vie avec une autre femme et peut-être même ravoir des enfants.
Source: Radio-Canada