Des étudiants, mais aussi des
familles, de jeunes enfants et des personnes retraitées s’étaient donné
rendez-vous à l’angle de l’avenue Mont-Royal et de la rue Saint-Denis, dans
Le Plateau-Mont-Royal. Vers 22 h, les policiers ont demandé
aux manifestants qui bloquaient l’intersection depuis une heure de se disperser
dans le calme. Plusieurs d’entre eux ont décidé de poursuivre leur
manifestation et de se joindre au cortège qui déambulait dans les rues du
centre-ville pour une 44e nuit consécutive.
Amorcée à 20 h 30 à la
place Émilie-Gamelin, la manifestation a été déclarée illégale, mais sera
tolérée « si aucun acte criminel n’est commis », avait indiqué le
Service de police de la Ville
de Montréal (SPVM), utilisant sa formule habituelle. Après avoir sillonné pendant
quelques heures les rues Ontario, Sherbrooke, Sainte-Catherine, Saint-Denis
ainsi que le boulevard Saint-Laurent, les manifestants ont mis fin à la marche
vers 23 h 15. Le SPVM n’a rapporté qu’une arrestation pour méfait sur
un véhicule.
ARRESTATIONS « INJUSTES ET ARBITRAIRES »
Les manifestants qui ont pris part
au sit-in voulaient également donner leur appui à toutes les personnes arrêtées
au cours des dernières semaines dans le cadre du conflit étudiant et de
l’adoption de la loi 78. Par leur geste, ils souhaitaient dénoncer ces
arrestations qu’ils qualifient « d’injustes »
et « d’arbitraires ». « Nous dénonçons bien sûr cette
belle bêtise humaine et ne vous invitons PAS à vous asseoir ce mercredi 6 juin
au coin Mont-Royal et Saint-Denis », ironisent les auteurs de la page
Facebook qui ont annoncé l’événement.
« Il faut
dénoncer ces arrestations-là, arbitraires. On pense nous faire taire, alors que
la corruption, la mafia sont au Parlement, mais on arrête quelqu’un parce qu’il
marche dans la rue. » — Une manifestante En date du 1er juin,
le SPVM affirme avoir procédé à 1595 arrestations depuis le début du
conflit étudiant, que ce soit pour des motifs criminels ou pour avoir
contrevenu aux règlements municipaux.
Sur son
site web, Québec solidaire a pour sa part appelé les citoyens à « sortir
les casseroles » en solidarité avec le député.
Amir Khadir a été arrêté et
menotté mardi soir en compagnie de 64 autres personnes. Après une
vingtaine de minutes de marche, les manifestants avaient été pris en souricière
par les membres de l’escouade antiémeute du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) dans
le quartier Petit Champlain, sur la
Côte de la Montagne. « C’est le seul député, au Québec, qui se batte vraiment pour
le peuple. » — Un
manifestant Mercredi soir, l’attaché de presse
d’Amir Khadir a indiqué que le député n’avait pas l’intention d’aller
manifester au lendemain de son arrestation.
MANIFESTATION LÉGALE À QUÉBEC
À Québec, les manifestants se sont
de nouveau rassemblés devant l’Assemblée nationale, où ils ont voté pour
remettre leur itinéraire aux policiers. Ils sont partis en direction du Château
Frontenac, en passant par la rue Saint-Jean. Ils sont descendus vers le
Vieux-Port, ont marché sur le boulevard Charest et ont remonté calmement vers
le Parlement. Les manifestants ont également formé un sit-in pendant quelques minutes
sur la Côte de la Montagne, à l’endroit où
Amir Khadir et 64 autres manifestants s’étaient fait arrêter
la veille.
Les participants n’ayant jamais
dévié du trajet qu’ils avaient fourni au Service de police de la Ville de Québec, la
manifestation est restée légale tout au long de la soirée. La marche a pris fin
de façon pacifique vers 23 h 15, sans arrestation ni débordement.
Source: Radio-Canada