Prenons l’exemple de deux
acheteurs, un Canadien et un Américain, qui contractent chacun une hypothèque
de 200 000 $. Pour nos fins de calcul, nous choisirons une période
d’amortissement de 15 ans. Dans les deux cas, un taux fixe fermé sera choisi.
D’une part, l’acheteur canadien devra se limiter à un terme de 10 ans (le terme
de 15 ans n’existe pas chez nous). Le meilleur taux affiché en ligne pour ce
terme est de 6,29 % (4 juin, BMO et Scotia). À terme, le coût de son
emprunt totalisera près de 100 740 $.
De plus, il aura à renégocier
une hypothèque restante de 89 598, qui engendrera d’autres coûts
d’intérêts. Son homologue américain, quant à lui, sera nettement avantagé. Il
aura tout d’abord accès à un terme équivalent à la période d’amortissement,
soit 15 ans. Il bénéficiera d’un taux deux fois moindre, soit 3,12 %. À
terme, son emprunt lui aura coûté 107 000 $. Et, autre avantage
indéniable, sa propriété sera entièrement payée. L’un bénéficie d’une équité
nette, alors que l’autre est encore endetté.
Qui plus est, les acheteurs font
face à un véritable casse-tête lorsque vient le temps de contracter leur
hypothèque. Taux variable. Taux fixe. Échéance d’un, trois, cinq ou dix ans.
Autant de combinaisons possibles qui ne sont pas faciles à déchiffrer. Laquelle
correspondra le plus au budget fixé? Quelle option permettra la capitalisation
la plus rapide? Et dire qu’il y a à peine trente-cinq ans, l’unique option se
limitait à un terme de 25 ans au taux du marché.
Dans un marché immobilier
hautement spéculatif, il est sage de penser moyen ou long terme. Le meilleur
choix qu’un acheteur puisse faire est d’opter pour une période d’amortissement
moins longue, 15 ans par exemple, au plus bas taux possible. Ainsi, advenant
même une hausse des taux d’intérêt à moyen terme, l’emprunteur pourra
renégocier son hypothèque sur un amortissement plus long et, en bout de ligne,
s’en sortir avec des versements équivalents, et il aura capitalisé tout de même
sur sa période de quinze ans.