Si le producteur Sylvain Lachapelle a
choisi le cabaret Chez Mado, c’est presque symbolique. Car la chanteuse, une
des reines du disco et de la dance music, est un peu une artiste chouchou de la
communauté gaie. Et puis l’établissement étant par définition un lieu de fête,
c’était aussi le cadre idéal pour accueillir cet opus qui a pour titre
« Lovesick ». Car l’amour, s’il se décline sur bien des modes, peut
prendre parfois des accents douloureux. Et notre interprète a la palette
voulue pour nous faire passer de la tendresse, voire la tristesse,
pour tout à coup bondir sur ses deux pattes et ses cordes vocales et nous entraîner dans des
rythmes étourdissants. C’est tout ça Luisa Pepe. Et c’est dans doute ce qui
explique pourquoi elle a réussi contre vents et marées à se maintenir dans ce
monde aussi impitoyable que le showbusiness qui rejette facilement ce qu’il
adorait la veille.
POUR
LONGTEMPS
Chantant dès son jeune âge dans l’orchestre
de son père, Luisa, pour reprendre le cliché bien connu, est née avec la musique
dans les oreilles. Et une vocation comme la sienne, ça ne se commande pas. On
l’a ou on ne l’a pas. De plus, elle a toujours gardé une belle humilité qui
l’a fait apprécier des gens de la profession et du public. À preuve, il faut
voir la brochette de collaborateurs qui ont planché sur cet album. Nous avons
beaucoup aimé ce disque qui tranche nettement avec ce que l’industrie du disque
nous fait gober habituellement de produits formatés. Avec Luisa Pepe, le danger
d’accoutumance augmente avec l’écoute, car ce sont des musiques qui viennent du
cœur vers les cœurs.