quotidien dit tenir ses informations de sources travaillant au sein de la Commission
anticorruption (ACC) du pays du sous-continent indien. Ces personnes auraient
eu accès à des éléments de preuve recueillis par la Gendarmerie royale du
Canada (GRC) dans le cadre d’une enquête amorcée à la demande de la Banque mondiale. Selon le
Daily Star, SNC-Lavalin a offert d' »énormes pots-de-vin » afin de
décrocher le contrat de supervision des travaux de construction d’un pont de 6,5 kilomètres
au-dessus du fleuve Padma (appelé Gange en amont, en Inde). Le quotidien n’a pu
obtenir l’ampleur des sommes en jeu.
Parmi les
personnes à qui l’entreprise montréalaise aurait voulu verser des pots-de-vin,
on trouve Syed Abul Hossain, ministre des Technologies de l’information et des
Communications, Abul Hasan Chowdhury, ancien ministre d’État aux Affaires
étrangères, Mosharraf Hossain Bhuiyan, ancien secrétaire de la division des
ponts au ministère des Communications, ainsi que trois hommes d’affaires
travaillant au projet de pont. Le Daily
Star précise qu’une équipe de la
GRC pourrait se rendre au Bangladesh au cours des prochains
jours afin de communiquer davantage de renseignements à l’ACC et d’en
recueillir auprès de celle-ci.
MM.
Bhuiyan et Hossain ont assuré au journal n’avoir absolument rien à se reprocher
dans cette affaire. SNC-Lavalin n’a pas voulu commenter, soulignant que les
enquêtes se poursuivent. La GRC
n’a pas pu répondre aux questions à ce sujet jeudi. Dans la
foulée de ces allégations, la
Banque mondiale a suspendu, l’automne dernier, le prêt de 1,2
milliard $ US qui devait financer le projet. De plus, l’institution empêche
temporairement une filiale de SNC-Lavalin de répondre aux appels d’offres
visant des projets qu’elle finance.
Plus tôt
cette année, SNC a été secouée par une affaire de malversations qui a mené au
départ du président et chef de la direction de l’entreprise, Pierre Duhaime. Une
enquête interne a démontré que M. Duhaime a autorisé le versement de
commissions irrégulières de 56 millions $ US à des agents commerciaux. L’ancien
pdg conserve toutefois son lien d’emploi avec la firme jusqu’au 27 juin.
Lorsqu’il quittera pour de bon, il aura droit à un « arrangement de
départ » de 5 millions $.
En
février, deux vice-présidents de SNC-Lavalin, Riadh Ben Aïssa et Stéphane Roy,
ont quitté l’entreprise dans la foulée de cette affaire qui reste nébuleuse. En plus
des mystérieuses commissions de 56 millions $ US, SNC a perdu une somme de 23
millions $ US qui était déposée dans une banque libyenne. L’entreprise
est toujours à la recherche d’un nouveau président et chef de la direction.
L’action
de SNC-Lavalin a clôturé à 38,50 $ jeudi, en baisse de 2,3 pour cent, à la Bourse de Toronto.