Parti québécois Pauline Marois, le leader néo-démocrate Thomas Mulcair, le chef
bloquiste Daniel Paillé et la coporte-parole de Québec solidaire Françoise
David ont tous pris part à l’événement. Étaient aussi présents l’ancien premier
ministre Bernard Landry et l’ex-leader bloquiste Gilles Duceppe, ainsi que les
présidentes de la FEUQ
et de la FECQ,
Martine Desjardins et Éliane Laberge.
« Marcher
avec le vrai monde pour construire le pays auquel on rêve, moi j’aime ça être
dans la rue dans ce temps-là, nonobstant ce que peut en dire (Jean)
Charest », a lancé la leader péquiste. Il s’agissait vraisemblablement
d’une boutade à l’intention du premier ministre, qui a accusé à maintes
reprises son adversaire politique de se soumettre à la volonté « de la
rue ». Vêtue d’un
ensemble blanc, Mme Marois était toujours dépouillée du carré rouge qu’elle a
porté tout au long de la session parlementaire s’étant terminée, il y a
quelques jours.
Interrogé
sur le port dudit carré rouge, l’un de ses prédécesseurs à la barre du PQ,
Bernard Landry, a confié qu’il n’aurait probablement pas arboré ce symbole du
mouvement étudiant à l’époque où il était en politique active. « Comme
je me connais, je ne pense pas. J’aurais imité Mme Marois depuis quelques
jours: je ne l’aurais pas porté (…) Quand on est appelé à gouverner, il faut
faire attention aux positions qu’on prend. Le premier ministre du Québec, il
représente tout le monde », a plaidé M. Landry qui, à l’époque de la
dernière grève étudiante, en 2005, alors qu’il était chef de l’opposition,
portait le bout de tissu écarlate, comme en témoignent des photos d’archives de
quelques médias québécois.
Aucun
député du Parti libéral du Québec n’a été aperçu dans la foule du traditionnel
défilé des Géants, qui s’est mis en branle sous un soleil de plomb le long de
la rue Sherbrooke. « C’est
assez habituel (comme situation), mais les libéraux sont bienvenus aussi. C’est
leur décision, mais ils sont invités.Je trouve ça dommage, parce que nous, on
s’organise le plus possible pour que ce soit vraiment la fête de tous les
Québécois, de tout le monde, peu importe leur opinion politique », a exposé
le président du Comité de la Fête
nationale, Mario Beaulieu.
Certains
politiciens fédéraux qui étaient présents au défilé de dimanche ont raillé la
rencontre et les discussions qu’a récemment eues le premier ministre canadien
Stephen Harper avec un de ses prédécesseurs conservateurs, Brian Mulroney, et
Jean Charest. Le fait
que Stephen Harper ait ressenti le besoin de se tourner vers MM. Mulroney et
Charest illustre bien que l’aile québécoise du Parti conservateur n’est tout
simplement pas à la hauteur, estime le chef bloquiste Daniel Paillé.
« M.
Harper a décidé que ses cinq députés ne peuvent pas lui témoigner ce que c’est
qu’être Québécois. Ça, c’est manifeste. Au lieu de consulter ses cinq députés,
il est allé voir M. Mulroney et M. Charest », a-t-il analysé. De l’avis
du chef néo-démocrate Thomas Mulcair, Stephen Harper aurait du s’intéresser à la
nation québécoise bien avant cela. « C’est
un peu tard pour M. Harper de commencer à s’intéresser au Québec. À chaque fois
qu’on a essayé de le convaincre de donner un contenu réel à la reconnaissance
des Québécois comme nation, il a dit non. Alors il peut prendre ses conseils où
il veut, mais c’est peut-être trop peu, trop tard », a-t-il dénoncé.
Et si un
carton d’invitation du bureau du premier ministre canadien se rendait à celui
de Pauline Marois, il ne resterait pas sans réponse, a assuré la principale
intéressée. « Bien
sûr que je veux le rencontrer! Je n’ai jamais souhaité la solution du pire pour
le Québec, a lancé Mme Marois. Mais j’aurai beaucoup de demandes à lui
présenter! » Deux
nouveaux « géants » de l’histoire du Québec ont fait leur apparition en
cette 178e année de célébrations de la
Fête nationale: le syndicaliste Michel Chartrand et la
comédienne Denise Pelletier.
Le
président du Comité de la Fête
nationale a dressé un bilan très positif du défilé. Selon lui, plus de 150 000
personnes y ont pris part, et ce, sans qu’un seul incident fâcheux ne soit
rapporté. « On
ne pouvait espérer mieux », a commenté Mario Beaulieu. Sécurité…
et gouttes de pluie Comme ce
fut le cas à Québec la veille, les festivités de la Saint-Jean-Baptiste se
déroulent sous une sécurité accrue pour éviter tout débordement. Le grand
spectacle montréalais de la Fête
nationale mettant en vedette Jean-Pierre Ferland, Ariane Moffatt et Isabelle
Boulay, entre autres, s’est mis en branle vers 21 h, sous un ciel gris et une
pluie fine. Mario Beaulieu a affirmé que les casseroles seraient tolérées sur
le site.
L’animateur
Guy A. Lepage est d’ailleurs monté sur scène accompagné d’un « concerto de
casseroles », un clin d’oeil aux dizaines de milliers de Québécois qui sont
sortis de leur cuisine avec casseroles et spatules pour « tapocher leur
contrariété », a illustré M. Lepage, qui pilote cette soirée pour la
quatrième année. « Je
voudrais avertir les gens ici que ce n’est pas une manif, c’est un
party! », a-t-il blagué, invitant les fêtards à garder les verres de bière
dans leurs mains et les policiers, « la matraque dans leurs culottes ».
C’est
Ariane Moffatt, accompagnée de Misteur Valaire et Alfa Rococo, qui a eu
l’honneur d’ouvrir le spectacle en interprétant « Réverbère ». Isabelle
Boulay a livré le texte patriotique, un hymne aux « géants » de sa
famille, à sa Gaspésie natale et à la langue française. Le naturel est vite
revenu au galop pour la chanteuse, qui a entrecoupé son discours de quelques
extraits de chanson, dont « J’ai un amour qui ne veut pas mourir » et
« Mon pays ».
« Bonne
fête Québec. Je t’aime! », s’est-elle exclamée après son allocution. Par
ailleurs, la soirée promettait d’être particulièrement chargée en émotion pour
Jean-Pierre Ferland, dont le spectacle coincidait avec son 78e anniversaire de
naissance. Les
organisateurs attendaient plus de 125 000 personnes à l’événement, le clou des
festivités du week-end de la Fête
nationale. Environ 30
minutes avant le spectacle, la foule était encore clairsemée. Xavier
Vivier-Julien, qui n’en est pas à son premier concert de la Saint-Jean Baptiste,
a cru remarquer une décroissance de l’assistance depuis deux ou trois ans. La
multiplication des fêtes de quartier montréalaises n’est peut-être pas
étrangère à cet état de fait, estimait-il.
Camille
Rail est peu attirée par ce type d’événement à petit déploiement; dimanche
soir, c’était au parc Maisonneuve qu’elle voulait se retrouver avec son groupe
d’amis. « On
voulait venir là où ce serait plus ‘le fun’, là où il y aurait le plus de
monde », a lancé l’adolescente, qui arborait une fleur de lys sur la joue
droite.