mais la CLASSE pourrait ne pas être
en reste, puisque les organisateurs sont ouverts à l’idée de concocter un
deuxième événement pour amasser des fonds, a indiqué mardi la coalition
étudiante. Pour
l’heure, les organisateurs ont simplement publié un communiqué dans lequel ils
déclarent que la CHI
remettrait « fièrement » les profits à Juripop. Il n’est pas question
d’un événement à venir dans cette communication. « Nous
n’avons pas l’intention de faire un 2e show pour le moment.
Luce (Rozon) disait
simplement qu’on était ouvert à l’idée », a nuancé l’auteur et instigateur
du spectacle, Daniel Thibault. La tenue
d’une seconde activité de collecte de fonds chapeautée par les mêmes
organisateurs serait cependant conditionnelle à l’approbation de la Coalition large de
l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), qui se
prononcera sur la question le 3 juillet, à l’issue d’un congrès, a indiqué la
coporte-parole Camille Robert.
« S’il
y a des conditions à mettre, ça va être le congrès qui va statuer là-dessus,
mais sinon, évidemment, quand il y a des initiatives qui sont prises pour
organiser des spectacles-bénéfice pour la CLASSE, c’est certain que
ça nous fait plaisir », a-t-elle lancé à l’autre bout du fil. Le
regroupement étudiant avait contraint les organisateurs du spectacle
de la CHI à
ajuster le tir après que des associations et des militants eurent exprimé leur
malaise à l’idée de toucher à des sommes amassées grâce aux numéros de certains
humoristes jugés inacceptables.
Selon
Camille Robert, seule une minorité d’humoristes n’a pas proféré de blagues
racistes, sexistes ou homophobes le soir du 18 juin. Mme Robert n’a pas assisté
à la représentation, mais certains militants de la CLASSE y étaient et lui ont
fait un rapport détaillé des événements. « Ce
qu’on va demander, ce n’est pas de voir tous les textes des humoristes à
l’avance, évidemment », a-t-elle précisé.
Mais des
plaisanteries portant sur l’apparence physique de protestataires plus enrobés
qui participent aux manifestations nues, par exemple, ont l’heur de déplaire à
certains militants de la CLASSE,
a poursuivi la coporte-parole étudiante. « Je
pense que c’est possible de faire de l’humour sans encourager certains
stéréotypes, et je pense que les humoristes aussi peuvent être sensibles à ces
réalités-là », a expliqué Camille Robert, qui se défend bien de verser dans
la censure.
Le spectacle
de la CHI a été
conçu par Daniel Thibault et produit par les soeurs Luce et Lucie Rozon. Les
organisateurs se sont montrés compréhensifs quant au mode de fonctionnement de la CLASSE, qui dit prendre ses
décisions en suivant les principes de la démocratie directe. « Nous
respectons toutes les décisions prises par les organisations étudiantes, car
elles ont eu lieu dans un cadre démocratique où les débats et les idées peuvent
être débattus et où tout le monde a droit à la parole et à son opinion », a
assuré Luce Rozon.
C’est
d’ailleurs « au vu du processus démocratique de la CLASSE » _ que les
organisateurs disent respecter _ qu’une entente finale sur la question
financière n’a pu être conclue mardi, et que la décision de verser les fonds à Juripop
a été prise. Jean-François
Mercier, Laurent Paquin, Guy Nantel, Martin Petit, André Sauvé, Mario Jean,
Daniel Lemire, Mike Ward, François Massicotte, Emmanuel Bilodeau, Maxim Martin,
Claudine Mercier et Guillaume Wagner, entre autres, avaient participé au gala.
L’unique
bénéficiaire du spectacle du 18 juin, Juripop, représente la Fédération des
étudiants collégiaux du Québec (FECQ), la Fédération des étudiants universitaires du Québec
(FEUQ) et la Table
de concertation étudiante du Québec (TaCEQ) dans la contestation judiciaire du
projet de loi 78 adopté dans la foulée du conflit étudiant.