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Tout le monde en parle À grosse-Île

Des milliers d’immigrants irlandais fuient leur pays d’origine face à l’épidémie de typhus qui fait un nombre insoupçonné de morts. Ce n’était plus une question de temps avant que ces réfugiés n’arrivent au Québec. Les premiers débarquent en 1832 et sont vite reconduits à Grosse-Île pour être désinfectés et mis en quarantaine.Tous
les jours de l’été, les Croisières Lachance propose des excursions depuis
Berthier-sur-Mer. La traversée dure 25 minutes et des agents de Parcs Canada
attendent les visiteurs à leur arrivée pour des tours guidés.

Assurez-vous de
bien vous laver les dents avant votre arrivée! Un dentiste examinera l’état de
votre bouche pour vérifier si vous êtes contaminé ou non. Cela fait partie
d’une des nombreuses mises en scène en vue de recréer l’atmosphère des lieux à
l’époque. Je n’ai pas eu droit à ce traitement, encore moins de savoir si je
représentais un danger de contamination, puisque la troupe de comédiens
s’amenait sur l’île qu’au lendemain de mon passage! Grosse-Île
était non seulement près du port de Québec, mais son éloignement des
populations locales et sa situation géographique au milieu du fleuve
Saint-Laurent représentaient des atouts majeurs comme station de quarantaine,

laquelle a servi pendant un peu plus de 100 ans jusqu’à 1937. Pierre Loup, qui
fut mon guide tout au long de la journée, m’expliqua qu’en 1847, ce fut la pire
année de l’histoire de Grosse-Île avec plus de 5 000 décès. D’ailleurs, un
mémorial a été aménagé dans le secteur ouest de l’île.

Pour
découvrir les trois secteurs de l’île, je vous recommande fortement de monter à
bord du train-balade. À l’est, se situent les hôpitaux qui pouvaient loger
plusieurs centaines de patients, alors qu’au centre de l’île, l’espace était
consacré aux employés. À l’ouest, les immigrants comportant des risques étaient
gardés sous observation. De simple barrières séparaient les trois zones. Situé
à l’entrée du quai, vous apercevrez le bâtiment de désinfection. J’avais,
l’espace de quelques secondes, l’impression d’entrer dans un camp de
concentration. Sombre, lugubre, j’imagine assez bien ce que tous ces immigrants
ont pu vivre à leur arrivée.

ANTHRAX

Étonnamment,
Grosse-Île que l’on croyait abandonnée en 1937, fut de nouveau utilisée par le
fédéral de 1940 à 1956 pour mener des expériences sur l’anthrax et la peste
bovine. C’est le réalisateur, Yves Bernard, qui a produit un documentaire sur
cette partie très secrète de l’île. Diffusé il y a près de deux ans, le projet
N comme on l’appelle, a produit 439 litres d’anthrax, ce qui équivaut à 70
milliards de doses mortelles, de quoi tuer 30 fois la population sur la
planète! Les expériences mortelles se déroulaient dans un laboratoire à
l’entrée de l’île, tout près du quai.

SENTIER
DU MIRADOR

Si
le temps vous le permet et que vous aimez marcher dans la nature, le Sentier du
Mirador répondra très certainement à vos attentes. D’une longueur de 2,5
kilomètres, le sentier peut se faire en deux heures. Quelques belvédères
offrent de superbes vues sur le Saint-Laurent et les îles avoisinantes. Je me
suis rendu au premier promontoire d’où j’ai pu apercevoir les hôtels de
deuxième et troisième classe. Dans mon cas, le trajet parcouru représentait 1,5
kilomètres, tout juste le temps pour revenir à l’heure au quai. Le niveau de difficulté
du sentier est classé intermédiaire et il est plutôt recommandé d’y aller avec
un guide.

MANOIR
DES ÉRABLES

En
soirée, j’ai particulièrement apprécié la fine cuisine régionale du Manoir des
Érables, un établissement situé à Montmagny, à quelques mètres du quai. De
style victorien qui remonte à 1814, l’entrée du Manoir des Érables est,
disons-le, plutôt impressionnante avec ses nombreuses fleurs aux couleurs
variées et inspirantes à un souper romantique. La cuisine est authentiquement
québécoise et les produits utilisés viennent essentiellement de la région.
C’est la fierté du Manoir des Érables. 

Pour ce qui est de la carte des vins, le client a le
choix parmi quelque 250 bouteilles, dont plusieurs offrent une variété de vieux
millésimes, le plus âgé étant de 1959. Non seulement l’établissement fut 5
fois récipiendaire de la carte d’or, mais a remporté à cinq reprises le prix de
la Gastronomie aux Grands Prix du tourisme québécois, de même que le lauréat Or
au niveau national en 2002.  

GROSSE-ÎLE

MANOIR DES ÉRABLES

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