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Une Île pour seulement 142 habitants

En
été, quand la saison touristique bat son plein, prévoyez d’arriver une heure
d’avance pour réserver une place à votre véhicule. L’Isle-aux-Grues est le paradis
des cyclistes, des photographes, des amants de la nature et des amateurs de
l’ornithologie. Les aires de détente sont nombreuses pour admirer le fleuve et
les paysages de cartes postales. Parmi vos activités, je vous propose
d’emprunter le Chemin de la batture qui vous permet de vous rendre jusqu’à la
barrière de l’Île-aux-Oies. Un chemin fortement accidenté à plusieurs endroits,
mais qui vaut la peine d’inscrire à votre agenda.

Avant
d’effectuer ce périple, informez-vous de la hauteur des marées. Un insulaire me
racontait qu’un couple de touristes avait déjà été pris en souricière au beau
milieu des eaux du fleuve. Les deux personnes n’ont eu d’autre choix que de se
réfugier sur le toit de leur véhicule en attendant les secours. L’automobile
fut une perte totale, mais heureusement le couple s’en est bien tiré. Le Chemin
de la batture s’étend sur une distance de 7 kilomètres à l’intérieur duquel la
faune et la flore locale règnent partout.

Au
cours de la journée, j’ai photographié quelques kayakistes qui s’adonnaient à
leur activité. J’étais situé au haut d’une falaise, entouré d’arbres, et le
groupe était très loin de la rive. Grâce à mon téléobjectif, j’ai croqué la
scène comme si j’étais à quelques mètres des embarcations. Pour les kayakistes, Il était
impossible de m’apercevoir en raison de la distance trop éloignée. Le lendemain
matin, pendant le petit déjeuner à l’auberge, à ma très grande surprise, ces
mêmes kayakistes sont venus me voir pour me demander s’il était possible de
leur faire parvenir les photos!

Je
suis resté bouche bée et j’ai bien entendu acquiescé à leur demande. Toutefois,
je ne saurai jamais de quelle façon ils ont appris que j’étais en train de
prendre des photos, et de surcroît que je logeais à l’Auberge du Grand Héron.
Cette anecdote m’a permis de comprendre à quel point les liens sont étroits
entre les insulaires et que le moindre faux pas chez un habitant peut
rapidement se savoir aux quatre coins de l’île.

À
votre arrivée sur l’île, trois circuits sont proposés : le train-balade,
le circuit libre « Sur les traces de Riopelle », et la route
gourmande de l’Île-aux-Grues. En vous rendant au Musée du Grenier de l’île,
l’histoire de l’Île-aux-Grues est décrite dans les moindres détails. Un
documentaire sur le travail de l’artiste-peintre, Jean-Paul Riopelle, dans son
domaine est projeté en boucle. Les touristes peuvent toujours se rendre sur les
lieux de son ancienne demeure, mais sont tenus à bonne distance pour préserver
l’intimité de la famille qui vit toujours dans la résidence. 

MI-CARÊME

De mai à décembre, un service de traversier assure la
liaison gratuitement au départ de Montmagny. En hiver, les insulaires sont
coupés du continent. Seul, un monomoteur assure les déplacements et le
transport des quelques écoliers. En cette saison, j’imagine que la vie comporte
son lot de difficultés et que l’isolement représente un défi de taille. C’est
un peu la raison pour laquelle la mi-carême représente encore de nos jours un
événement fort important à célébrer chaque année durant la deuxième semaine de
mars.

Ainsi, les insulaires revêtent des costumes de toutes les couleurs
en prenant bien soin de ne pas être reconnus. Ce qui est loin d’être facile
puisque tous les gens se connaissent et que le moindre geste propre à un
insulaire peut le trahir. Les Gruois se déplacent ainsi dans une dizaine de
maisons pour festoyer. Très populaire, la programmation offre des soirées
animées aux visiteurs.

MAISON DU GRAND HÉRON

Elle est située à l’entrée de l’île, à quelques mètres du
quai. L’auberge-restaurant dispose de quatre chambres au second étage, deux
yourtes et bientôt deux tipis. Les propriétaires, Nicole Ferland et Gilles
Tardif, ont eu le coup de foudre en débarquant la première fois à
l’Île-aux-Grues. Depuis qu’ils sont bien installés, leur réputation ne cesse de
grandir pour l’authenticité de la cuisine locale. Les pains sont faits maison,
les fromages viennent de la fromagerie Coop Île-aux-Grues et l’esturgeon noir est
pêché non loin de l’île.

D’ailleurs, ce poisson se retrouve aussi bien dans les
trios dégustation que dans le plat principal. Très bien apprêté et cuit à
point, l’esturgeon noir figure quotidiennement aussi bien menu qu’au P’tit
Marché de l’auberge où les touristes peuvent se procurer de l’esturgeon fumé,
des pâtés à l’esturgeon et de la mousse d’esturgeon fumé.  

ÎLE-AUX-GRUES

MAISON DU GRAND HÉRON

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