Le
procureur de l’ex-juge Delisle, Me Jacques Larochelle, s’était efforcé de
convaincre le juge Richard Wagner que son client avait un passé irréprochable,
qu’il n’y avait pas de risque de récidive et qu’il avait pris soin de sa femme
handicapée pendant des années. Il faisait
valoir aussi que toutes ses attaches étaient à Québec et qu’il n’y avait pas de
risque qu’il disparaisse. Me
Larochelle soutenait que le verdict rendu par le jury de 12 personnes, le mois
dernier à Québec, était « déraisonnable »,
et que celui-ci n’avait pas
suffisamment tenu compte de la preuve balistique, un élément-clé selon lui. Le juge
Wagner a rejeté les arguments voulant que le jury avait été trop rapide à
s’entendre sur un verdict dans cette affaire, affirmant qu’il ne s’agissait pas
d’une raison suffisante pour octroyer une libération conditionnelle. « La
décision de libérer un appelant, qui a été reconnu coupable par ses pairs,
n’est pas le fruit d’un exercice capricieux ou arbitraire », a écrit le
juge, soulignant que la gravité du crime, les circonstances entourant celui-ci
et son impact devaient être considérés.
Le juge a
également rejeté l’argument selon lequel il serait dans l’intérêt public de
libérer M. Delisle jusqu’à ce que la procédure d’appel soit conclue. « Le
public, qui a été bien informé à propos du système juridique et les
circonstances de la présente affaire, risque de perdre confiance envers le
système de justice criminelle si j’approuve la requête de l’appelant [l’ex-juge
Delisle] », a écrit le juge Wagner dans son jugement de 13 pages.
De son
côté, un des procureurs du ministère public, Me Michel Fortin, avait rappelé
que l’ex-juge Delisle était également en attente de procès pour une autre
infraction, celle de possession d’arme prohibée, et que cela impliquait une
période d’incarcération minimum. Il a aussi
insisté sur le fait que c’est un jury de 12 personnes qui en est venu à un tel
verdict de culpabilité, et après avoir entendu la preuve pendant plusieurs
semaines de procès. L’ex-juge
Delisle a été condamné le mois passé à la prison à vie sans possibilité de
libération pendant 25 ans.
Jacques
Delisle a soutenu avoir trouvé sa femme déjà morte lorsqu’il est entré dans sa
résidence de Québec, le 12 novembre 2009.