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Marilyn demeure une lucrative icÔne

Aujourd’hui,
il n’y a que Michael Jackson et Elvis Presley pour dépasser la star de
« Sept ans de réflexion » et « Certains l’aiment chaud »,
disparue à l’âge de 36 ans. En 2011, la bombe platine s’est ainsi classée
troisième, avec 27 millions de dollars, du classement annuel des célébrités
défuntes ayant généré le plus de revenus, juste derrière les rois de la pop et
du rock’n roll. Marilyn faisait son grand retour au sommet de la liste établie
par le magazine « Forbes », dont elle avait disparu les deux années
précédentes.

Le
prochain classement, qui paraîtra à l’automne prochain, attestera sans doute
d’une nouvelle année lucrative pour Authentic Brand Group et son partenaire
NECA, qui ont racheté les droits en 2010. La compagnie a entrepris une montée
en gamme pour proposer des produits plus en accord avec l’image glamour de la
star: maquillage, spas, vêtements, etc…. « Notre
but a été de ‘nettoyer’ la marque », résume le PDG d’Authentic Brands,
Jamie Salter. L’idée est de passer des babioles des boutiques de souvenirs à un
luxe accessible. Des partenariats ont été noués avec Dior, Dolce & Gabbana,
les maquillages MAC et les Marilyn Monroe Cafes, des cafés hauts de gamme.

L’expansion
s’accompagne d’une offensive numérique, qui permet de faire découvrir à toute
une nouvelle génération le style Marilyn et sa vie, mais surtout de faire la
promotion des produits à son effigie ou de la série télévisée de NBC
« Smash » dont les personnages tentent de monter un spectacle à Broadway
inspiré de la vie de la star. C’est
ainsi que cinquante ans après sa mort, Norma Jean Baker envoie des tweets
d’outre-tombe. Elle compte plus de 54.500 abonnés à son compte officiel sur le
site de micro-blogging, ((at)marilynmonroe), plus de 3,3 millions d’amis sur sa
page Facebook et possède un site Internet.

« D’une
certaine façon, elle est même plus populaire et connue aujourd’hui qu’à
l’époque », estime le photographe Lawrence Schiller qui a rencontré l’actrice
dans les derniers mois de sa vie et pris les clichés sur le plateau de son
dernier tournage, l’inachevé « Quelque chose va craquer », où elle
apparaît nue au bord d’une piscine. Le
patrimoine repose aussi sur la richesse du stock de photographies de l’actrice,
qui nourrissent le mythe. Chaque fois qu’une galerie organise une exposition de
photos de Marilyn, raconte Lawrence Schiller, ce sont souvent des adolescentes
qui viennent en plus grand nombre. « Ce sont les femmes qui ont maintenu
Marilyn en vie, pas les hommes », observe-t-il.

Les jeunes
filles d’aujourd’hui restent fascinées par la star, mais il note aussi une
évolution dans les images qui intéressent le plus. « Dans les années 70,
les photos qui se vendaient étaient celles qui étaient très, très sexy »,
se rappelle-t-il. Depuis les années 2000, ce ne sont plus les photos dénudées
qui s’arrachent au prix le plus fort mais plutôt les clichés plus intimistes,
qui révèlent son côté humain. « Je crois que les gens veulent la voir
aujourd’hui comme une vraie personne », résume le photographe, auteur d’un
livre de souvenirs intitulé « Marilyn & Me ». « Ils veulent la
voir d’une façon plus simple ».

Un
demi-siècle après sa disparition, cette incarnation de l’extrême féminité et la
fragilité extrême inspire encore le cinéma, la peinture, la mode, la
littérature ou la musique, marquant tout un pan de la pop-culture de son
empreinte. Sur le
tapis rouge, dans les films, les clips ou les magazines, l’image glamour
de Marilyn est partout. Elle a valu dernièrement une nomination aux Oscars à
l’actrice Michelle Williams, qui interprète son rôle dans « My week with
Marilyn ». Et elle fait vendre, qu’elle soit réinterprétée par Scarlett
Johansson dans un spot pour Dolce & Gabbana ou réelle, croisant Charlize
Theron dans celui du parfum « J’adore » de Dior.

La blonde
la plus célèbre d’Hollywood exercera-t-elle la même fascination dans 50 ans?
Tout dépendra, estime Lawrence Schiller, de l’évolution des moyens de communication,
centrés depuis des décennies sur le visuel, l’image: « nos centres
d’intérêts pourraient changer radicalement ». Mais « ce n’est pas
qu’elle puisse être remplacée », précise-t-il. « Aucune Lindsay Lohan
ou Madonna ou Lady Gaga ne va la remplacer ».

MARILYN MONROE