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Legault attaque la commission charbonneau

« Les
gens se disent ‘comment se fait-il qu’on n’a pas eu de noms, qu’on n’a pas eu
plus de précisions?’. Les questions n’étaient pas là. (…) Pourquoi Me Lussier
n’a-t-il pas posé les questions? Est-ce qu’il avait quelque chose à cacher?
Est-ce qu’il protégeait le gouvernement? » a lancé le chef de la Coalition
avenir Québec (CAQ) en point de presse à Saint-Jean-sur-Richelieu. Le chef
caquiste a en outre accusé Me Lussier d’avoir « manqué à son devoir de
réserve » en donnant une entrevue à La Presse, mardi.

« J’aimerais
savoir si le premier ministre (Jean Charest) et le ministre de la Justice
(Jean-Marc Fournier) cautionnent les propos d’un procureur qui dit des choses
comme ça en pleine campagne électorale », a-t-il demandé. Me Lussier
a déclaré au quotidien montréalais avoir posé « toutes les questions
pertinentes » à l’ancien responsable de l’Unité anticollusion du ministère
des Transports lors du passage de celui-ci devant la commission, en juin. Selon
lui, l’ancien directeur de la police de Montréal a eu l’occasion de dire tout
ce qu’il avait à dire devant la juge France Charbonneau.

Ce n’est
pas l’opinion de M. Duchesneau qui, dans une entrevue accordée au Journal de
Québec, a reproché aux avocats qui participent aux travaux de la commission de
ne pas lui avoir donné la chance de « passer ses messages ». La sortie
du candidat caquiste dans Saint-Jérôme faisait elle-même suite au défi que lui
avait lancé lundi le chef libéral Jean Charest, soit de prouver ses allégations
voulant que 70 pour cent de l’argent récolté par les partis politiques
québécois est « sale ». Dans un
communiqué publié mardi soir, M. Duchesneau a par ailleurs indiqué avoir déjà
donné des noms à la commission.

« Les
enquêteurs de la Commission ont déjà rencontré deux des témoins que je leur ai
référés et ceux-ci seront appelés à témoigner, a-t-il révélé. Il y a d’autres
témoins qui portent des noms de code par sécurité et dont les dépositions ont
été remises aux enquêteurs. Ces témoins sont pour la plupart disposés à
comparaître, mais ils craignent le cadre de la Commission et les impacts sur
leur vie. J’espère que la sortie publique de Me Lussier ne les dissuadera pas
de témoigner devant la Commission. Je les encourage toujours à rencontrer les
enquêteurs et à collaborer avec la Commission. »

François
Legault s’est dit prêt mardi à « laisser une chance » à Me Lussier en
offrant que M. Duchesneau retourne témoigner devant la commission Charbonneau,
et ce dès lundi qui vient. En
entrevue à RDI, Me Lussier a indiqué que la proposition du candidat allait être
« analysée » par la commission. En point
de presse à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, la chef du Parti québécois,
Pauline Marois, s’est demandée si la CAQ faisait encore confiance à la
commission Charbonneau pour débusquer les pratiques de collusion et de
corruption. « Je
trouve ça inquiétant que M. Duchesneau semble remettre en doute la commission
Charbonneau », a-t-elle dit.

De son
côté, le chef libéral Jean Charest a estimé qu’en refusant de déballer son sac
sur les malversations dans la sphère politique, Jacques Duchesneau démontre que
ses allégations sont non fondées. « S’il
craint des poursuites, ça doit être parce qu’il n’a pas la conviction que son
information est très bonne, a-t-il dit. Il est en train de faire un aveu, il
est en train d’avouer quelque chose. » À peine 48
heures après avoir plongé dans la campagne électorale, Jacques Duchesneau aura
forcé son chef à intervenir à deux reprises.

Lundi, M.
Duchesneau avait affirmé que s’il devenait vice-premier ministre d’un
gouvernement caquiste, comme le lui a promis M. Legault, il aurait l’autorité
de nommer les ministres des Transports, des Affaires municipales, de la
Sécurité publique et des Ressources naturelles. M. Legault a d rectifier le tir
en confirmant que de telles décisions relèvent ultimement du premier ministre.