M. Barrette s’est senti
attaqué par des propos de Mme Marois, prononcés alors qu’elle énonçait ses
mesures, qui ont été présentées lors d’une étape de sa caravane à Terrebonne,
sur la rive-nord. Piqué au vif, le médecin,
candidat de la Coalition
avenir Québec (CAQ) dans Terrebonne, a affirmé que la chef péquiste s’en était
prise à toutes les personnes qui ont un surplus de poids. «Pauline Marois juge que
les apparences sont plus importantes que les compétences!, a-t-il réagi sur
Twitter.
Ouf! Questionnons nous sur les valeurs du PQ. Pauline Marois vient
d’insulter la moitié de la population du Québec! Bravo! Et elle veut être
premier ministre!» Du même souffle, M.
Barrette a invité tous les Québécois ayant un surplus de poids à répondre à Mme
Marois en votant pour la CAQ. En après-midi, samedi, Mme
Marois avait annoncé un crédit d’impôt pour encourager les jeunes à faire du
sport.
LE MINISTRE DE LA SANTÉ
A UN DEVOIR D’EXEMPLARITÉ
À l’occasion de cette
conférence de presse, en réponse à un journaliste, la chef péquiste avait
affirmé que le ministre de la
Santé avait un devoir d’exemplarité concernant la promotion
des saines habitudes de vie. Mme Marois n’avait
cependant fait aucune allusion à M. Barrette. «Je crois qu’un ministre de
la Santé a un
devoir, effectivement, d’être exemplaire, a-t-elle dit. Comme pour moi un
ministre de l’Éducation a le devoir d’être exemplaire, envoyer ses enfants à
l’école publique.»
En soirée, M. Barrette a
réagi avec vigueur sur Twitter, engendrant ainsi une floppée de commentaires
variés sur le site de microblogage. Un attaché de presse de la CAQ, Jean-François Del Torchio,
a sauté dans la mêlée, rappelant un épisode où Kim Campbell, chef du Parti
progressiste-conservateur, avait suscité une controverse avec un commentaire à
propos de son adversaire, le chef libéral Jean Chrétien. «La dernière fois que
quelqu’un s’en est pris au physique d’un adversaire, cela a mal fini pour
elle», a-t-il écrit.
« JE NE SUIS PAS UN MODÈLE DE SANTÉ
JE SUIS UN INDIVIDU GOURMAND…»
Peu après le début de la
campagne, les trois aspirants au poste de ministre de la santé, Yves Bolduc,
Réjean Hébert et M. Barrette, tous médecins, avaient été interviewés par Le
Journal de Montréal au sujet de leurs habitudes de vie. Le quotidien a rapporté que
M. Hébert, candidat péquiste, affirmait avoir une alimentation équilibrée,
tandis que M. Barrette admettait ne pas être un exemple à suivre. «Je ne suis pas le modèle
de santé. (…) Je suis un individu gourmand, a-t-il dit. Et la nourriture
diète n’est pas nécessairement gourmande. À un moment donné, je vais venir à le
corriger (ce défaut)».
PAULINE MAROIS SE DÉFEND…
Mise à jour le 12 Août 2012 16:05
caquiste vedette, dimanche, alors qu’elle promettait de soumettre une refonte
de la loi 101 dans les 100 jours suivant l’élection d’un gouvernement du Parti
québécois. Sous le
feu de ses adversaires, la chef péquiste s’est défendue d’avoir ciblé le
candidat de la Coalition
avenir Québec (CAQ) Gaétan Barrette avec des propos sur les saines habitudes de
vie. Lors d’une
conférence de presse où elle était entourée de plusieurs candidats péquistes,
Mme Marois a déclaré que tous les Québécois étaient responsables d’avoir des
habitudes favorisant une bonne santé.
SI LE CHAPEAU LUI FAIT…
« Mon
propos visait tous les Québécois », a-t-elle dit. Mme Marois
a suscité la colère de M. Barrette, samedi, en affirmant qu’un ministre de la Santé doit faire preuve
d’exemplarité lorsqu’il est question de saines habitudes de vie. M.
Barrette, un médecin radiologiste, s’est senti ciblé et en réaction, il a
invité tous les Québécois avec un surplus de poids à répondre à Mme Marois en
votant pour la CAQ. Dimanche,
Mme Marois a tenté de dissiper les perceptions de M. Barrette, qui a
temporairement quitté ses fonctions de président de la Fédération des médecins
spécialistes du Québec (FMSQ), afin de briguer les suffrages dans la
circonscription de Terrebonne.
« Je
crois que tous les Québécois, moi y compris, on devrait avoir des bonnes
habitudes de vie et je crois qu’on doit se préoccuper de cela », a-t-elle
dit. En
campagne à Québec avec son chef, dimanche, M. Barrette, loin de décolérer, en a
rajouté en dénonçant l’insignifiance des propos de Mme Marois, qu’il a
assimilés à de l’intimidation de cour d’école. « On
est dans l’insignifiance de l’école primaire et je m’attends à mieux d’une chef
de parti qui veut faire un pays, a-t-il dit. On est dans le bébé la-la. »
Le chef
caquiste François Legault a pour sa part soutenu que, malgré les explications
de Mme Marois, son propos faisait indéniablement allusion au candidat vedette
de la CAQ. « Il
est temps qu’on débatte d’idée et qu’on arrête les attaques personnelles,
surtout les attaques sur le physique des gens », a-t-il dit.
REFONTE DE LA LOI 101
Dans un
hôtel du centre-ville de Montréal, Mme Marois s’est engagée à présenter une
refonte de la Charte
de la langue française à l’intérieur des trois mois suivant l’élection du 4 septembre
prochain. Constatant
un recul, Mme Marois a cité des statistiques de l’Office québécois de la langue
française (OQLF) indiquant que le nombre de francophones a diminué sous la
barre des 80 pour cent, au Québec, et qu’il est descendu à moins de 50 pour
cent, sur l’île de Montréal. Critiquant
le laxisme des libéraux dans ce dossier, la chef péquiste a aussi exposé que,
de 2010 à 2012, le taux d’accueil en français dans les commerces du
centre-ville de Montréal a chuté, passant de 89 pour cent à 74 pour cent.
« Nous
déposerons une nouvelle loi 101 plus forte, plus cohérente, plus ambitieuse,
a-t-elle dit. Il s’agira de lui rendre la cohérence que lui a enlevée la Cour suprême, de la clarifier
et de la rendre conforme aux besoin de notre époque. » Mme Marois
a affirmé qu’un gouvernement du Parti québécois déposera un projet de loi pour
modifier la Charte
de la langue française dans les 100 jours suivant l’élection. La chef
péquiste a répété son intention de donner à l’OQLF plus de personnel pour faire
respecter l’affichage en français.
Les 54 000
entreprises comptant entre 11 et 50 employés, notamment dans le commerce de
détail, seraient aussi soumises à la loi 101, augmentant ainsi les obligations
d’assurer le droit de travailler en français. Actuellement
limitée aux primaire et secondaire, l’obligation d’étudier en français serait
étendue jusqu’au cégep, aux écoles de formation professionnelle et à
l’éducation des adultes. Plus de la
moitié des nouveaux inscrits au réseau collégial anglophone sont de langue
maternelle autre que l’anglais, a relevé la chef péquiste.
Les
péquistes se prévaudraient aussi de la clause dérogatoire pour bloquer les
« écoles passerelles », qui permettent d’avoir accès à l’enseignement
public en anglais après un détour dans une école privée non subventionnée. « Cette
situation, elle est intolérable, a-t-elle dit. Nous abolirons donc les écoles
passerelles. » Mme Marois
a aussi affirmé qu’elle reverra les règles qui permettent à des entreprises,
comme Bombardier Aéronautique, de se soustraire à l’obligation d’assurer à ses
employés le droit de travailler en français. « Je
crois qu’il faut revoir tout ça, pour voir où il y a des lacunes et des
corrections à apporter », a-t-elle dit.
Mme Marois
a affirmé qu’il était normal qu’une partie des tâches s’effectuent en anglais
pour un employé travaillant dans une entreprise qui transige avec l’étranger. « Mais
une fois qu’il a fermé le téléphone, je crois que dans son entreprise, au
Québec, ça doit se passer en français », a-t-elle dit, sans se fixer
d’échéancier précis pour cet aspect particulier.