Robert Card, haut dirigeant de CH2M Hill Companies
et ancien sous-secrétaire de l’Énergie aux États-Unis, prendra les rênes de la
société le 1er octobre. SNC (TSX:SNC) avait entrepris de se dénicher un
nouveau patron ne provenant pas des rangs de la société montréalaise, qui a
récemment été éclaboussée par un scandale. Son ancien chef de la direction,
Pierre Duhaime, a démissionné dans la foulée d’une controverse au sujet de
paiements mystérieux en Afrique du Nord.
M. Card et sa famille prévoient déménager à
Montréal et apprendre le français, mais la nomination d’un anglophone à la tête
de l’une des plus grandes entreprises de Québec inc. va nécessairement choquer
certains Québécois, en plein coeur d’une campagne électorale provinciale. La récente offre publique d’achat hostile faite par
le détaillant américain Lowe’s afin de mettre la main sur la chaîne québécoise
de quincailleries Rona (TSX:RON) a soulevé des questions. La nomination d’un Ontarien bilingue, Michael
Sabia, à la tête de la Caisse de dépôt et placement du Québec avait aussi
provoqué des grincements de dents, tout comme le choix de l’unilingue George
Cope, qui vit à Toronto, afin de diriger la société montréalaise BCE.
La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a
estimé lundi que SNC devrait exiger que M. Card suive des cours de français. Une porte-parole de SNC-Lavalin, Leslie Quinton, a
indiqué que le candidat idéal pour diriger « cette grande institution
québécoise » parlerait français. Cependant, dans les circonstances,
l’expérience internationale des candidats a pris plus d’importance, a-t-elle
précisé dans un courriel. L’analyste Frederic Bastien, de la firme Raymond
James, a estimé que la nomination de M. Card ne serait probablement pas bien
reçue par une partie de la population québécoise. « Mais nous pensons que les actionnaires de SNC
devraient être ravis de voir que la société ait réussi à attirer quelqu’un avec
l’expérience et la réputation de M. Card », a-t-il écrit dans un rapport.
Dans ce document, l’analyste de Vancouver a indiqué
que la clé pour le conseil d’administration de SNC avait été d’identifier un
dirigeant chevronné comptant de l’expérience au sein du secteur international
de l’ingénierie et de la construction ainsi qu’une compréhension profonde du
caractère complexe des opérations internationales. « À priori, il semble que SNC y soit
parvenu », a-t-il affirmé. M. Card et le président du conseil de SNC, Gwyn
Morgan, ont refusé d’accorder des entrevues avant que le nouveau président et
chef de la direction n’assume ses fonctions.
SNC-Lavalin est l’un des plus importants groupes
d’ingénierie et de construction au monde, et un acteur majeur en matière de
propriété d’infrastructures et de services d’exploitation et d’entretien. La
société a des bureaux dans tout le Canada et dans plus de 40 autres pays, et
elle travaille actuellement dans une centaine de pays. Les actions de SNC-Lavalin ont terminé la séance de
lundi à 37,28 $ à la Bourse de Toronto, en baisse de 22 cents, soit moins d’un
pour cent par rapport à leur précédent cours de clôture.
Source : LaMetropole.com / PC