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Chassons les libÉraux le 4 septembre

La
présidente de la FEUQ,
Martine Desjardins, a affirmé que les citoyens et les étudiants en ont assez
d’un gouvernement « agressif et méprisant ». Elle a ajouté que le Parti
libéral du Québec et la
Coalition avenir Québec sont du pareil au même, avant de
reprocher à ce dernier parti de chercher à donner l’illusion du changement
alors qu’il est constitué de candidats issus des autres formations. Mme
Desjardins a dit croire que les jeunes qui se sont mobilisés ne voudront pas
baisser les bras et qu’ils se rendront voter pour obtenir gain de cause.

Elle
s’est donné comme objectif de voir le taux de participation des jeunes au
scrutin atteindre 60 ou 65 pour cent. Pour sa
part, la présidente de la FECQ,
Éliane Laberge, a déclaré que la population se souviendra, le 4 septembre, de
la manière dont le Parti libéral a traité la jeunesse québécoise. Les deux
femmes ont pris la parole au moment où plusieurs milliers de personnes étaient
rassemblées en début d’après-midi place du Canada, au centre-ville de Montréal,
pour une sixième manifestation mensuelle consécutive contre la hausse des
droits de scolarité.

Le trajet
emprunté par les manifestants n’avait pas été annoncé à l’avance, mais la
présence policière se faisait plutôt discrète. Le Service
de police de la Ville
de Montréal a confirmé qu’il n’avait pas déclaré la manifestation illégale,
parce qu’il avait réussi à obtenir des renseignements sur l’itinéraire par le
biais de différentes sources. Une heure
après le début de la marche, à 15 h, aucun incident n’avait été signalé, outre
quelques feux d’artifice et la destruction de pancartes électorales du Parti
libéral.

Avant la
manifestation, la coporte-parole de la Coalition large de l’Association pour une
solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Jeanne Reynolds, a estimé que
l’élection prochaine ne sera pas suffisante pour régler le malaise qui a pris
naissance le printemps dernier. Elle a aussi réclamé la gratuité de
l’éducation. Les
étudiants doivent se rencontrer en congrès extraordinaire le 13 septembre pour
discuter de la suite des événements, à la lumière de l’issue du scrutin
provincial.

SIXIÈME MANIF DU 22 :  » LA RUE  » NE MONTRE PAS D’ACCALMIE

On a maintes fois prédit l’essoufflement du mouvement étudiant, surtout depuis
que la majorité des grévistes a repris le chemin de l’école. Mais « la
rue », elle, n’a pas montré de signe d’accalmie, mercredi, alors que
plusieurs milliers de personnes ont pris d’assaut les grandes artères
montréalaises. Cette
sixième manifestation mensuelle du « 22 » s’est déroulée dans un calme
relatif, sous un soleil de plomb. Une personne a cependant été arrêtée pour
avoir commis un méfait, a indiqué le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Les vitres de deux véhicules  dont un appartenant à un média  ont par ailleurs
été fracassées, a affirmé Laurent Gingras, porte-parole du SPVM.

La
manifestation n’a pas été déclarée illégale car le SPVM avait réussi à obtenir
des renseignements sur l’itinéraire par le biais de différentes sources. Selon la Coalition large de l’Association
pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), la foule a atteint le cap des
100 000 personnes. Radio-Canada
avait fait appel à une firme spécialisée pour évaluer la foule. Le résultat,
qui oscille entre 11 650 et 12 250 personnes (avec une marge d’erreur de 10 à
15 pour cent), est beaucoup plus près de la réalité, a-t-on laissé entendre du
côté du SPVM.

Au fil de
la marche, quelques pancartes électorales ont été arrachées  surtout celles du
Parti libéral du Québec (PLQ) et des feux d’artifice ont éclaté. La tension a
grimpé à chaque apparition de l’escouade antiémeute, surtout à l’avant du
cortège, où étaient concentrés un groupe d’une vingtaine de manifestants
masqués et vêtus de noir. La
manifestation a pris fin vers 17 heures, à la place Jacques-Cartier, et la
foule s’est dispersée dans le calme.

UNE DERNIÈRE MANIF DU  » 22  »?

De l’avis
de nombreux participants interrogés, il pourrait s’agir d’une dernière
manifestation étudiante de cette ampleur dans les rues de Montréal. Cela ne
signifie pas pour autant que la lutte aura été vaine, a plaidé Samuel Blouin,
étudiant en sociologie à l’Université de Montréal. « Personnellement,
je crois que la grève est terminée, mais pas nécessairement la mobilisation
contre la hausse des frais de scolarité. Le prochain gouvernement qui va
vouloir décréter une hausse des frais de scolarité va y penser à deux fois. Je
pense que déjà, c’est un gain », a suggéré l’étudiant âgé de 21 ans.

D’autres,
comme Jean-Christophe, sont d’avis que la jeunesse québécoise continuera de
battre le pavé, et ce, peu importe le parti qui sera porté au pouvoir dans
moins de deux semaines. « Même
si c’est le Parti québécois qui rentre, il y en aura d’autres. À aussi grand
déploiement, peut-être pas, mais il va y en avoir d’autres, c’est sûr », a
lancé le jeune homme, qui était maquillé de rouge de la tête aux pieds.

CHASSER LE PLQ, OUBLIER LA CAQ

Avant que
le cortège ne se mette en branle, les présidentes de la Fédération étudiante
collégiale du Québec (FECQ) et de la Fédération étudiante universitaire du Québec
(FEUQ) ont uni leur voix pour demander encore une fois aux Québécois de chasser
du pouvoir le gouvernement libéral lors des élections du 4 septembre. La
présidente de la FEUQ,
Martine Desjardins, a profité du point de presse pour saluer
l' »intelligence » des étudiants, qui ont opté pour une trêve
électorale, réussissant ainsi à « déjouer les plans libéraux ».

« Ils
voulaient voir du grabuge, de la violence, pour encore une fois discerner les
vrais Québécois de la rue, a lancé Mme Desjardins. La rue, c’est aussi aussi
les Québécois. » Montrer la
porte au gouvernement libéral ne suffit toutefois pas, selon les deux
fédérations étudiantes. Elles appellent ainsi les Québécois à ne voter ni pour
le PLQ, ni pour la Coalition
avenir Québec, les deux partis qui préconisent une hausse des droits de
scolarité.

« On
espère se retrouver, le 5 septembre au matin, avec un gouvernement qui ne
propose pas de hausse des frais de scolarité », a résumé la présidente de la FECQ, Éliane Laberge. La
population se souviendra, au moment d’apposer son x sur le bulletin de vote, de
la manière dont le PLQ a traité la jeunesse québécoise, croit-elle. « Rarement,
au Québec, on a été face à un gouvernement aussi intransigeant et aussi
méprisant que le gouvernement du Parti libéral du Québec, a dénoncé Mme
Laberge. On a ri au visage de la jeunesse québécoise. »

Les deux
leaders espèrent parvenir à « faire sortir le vote » des jeunes en
empruntant les mêmes stratégies que les partis électoraux, notamment en
utilisant les listes téléphoniques de leurs membres dans chaque région, a
signalé Martine Desjardins, qui souhaite voir le taux de participation
électoral des jeunes atteindre 60 ou 65 pour cent. Pour sa
part, la coporte-parole de la
CLASSE, Jeanne Reynolds, estime que l’élection ne suffira pas
à régler le malaise qui a pris naissance le printemps dernier, mais juge que la
grève aura au moins eu le mérite de susciter « un autre niveau » de
réflexions et de débats.

« C’est
déjà une victoire. C’est pour ça que peu importe ce qui va se passer dans les
prochaines semaines, il va falloir continuer à se mobiliser, continuer à se
questionner collectivement et parler d’éducation », a-t-elle exposé. Les
étudiants doivent se réunir en congrès extraordinaire le 13 septembre pour
discuter de la suite des événements, à la lumière de l’issue du scrutin
provincial.