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Attentat contre pauline marois : un mort

D’après ce que l’on sait au moment d’écrire
ces lignes, un individu dans la cinquantaine, visiblement déséquilibré, a pu
pénétrer dans le vestibule arrière du Métropolis au moment où la chef péquiste
s’adressait à ses militants en liesse. À vingt-cinq pieds d’où se trouvait Mme
Marois, derrière le rideau, il a tiré à bout portant sur deux individus dont un
technicien de la salle de spectacles qui a perdu la vie, l’autre se trouvant
dans un état critique. Puis il aurait trouvé le temps de mettre le feu avant de
prendre la fuite.

Des policiers ont pu l’intercepter et le maîtriser. Dans la
séquence vue à la télévision, alors qu’on le conduisait dans une auto
patrouille, il a hurlé « Les anglais se réveillent ».


UN
CHOC POUR LE PUBLIC

Du côté des téléspectateurs et le public en
salle, la surprise a été totale quand, en pleine allocution, des gardes du corps
se sont emparés de Mme Marois pour l’emmener de force en coulisses. On aurait
entendu une détonation provenant d’une bombe fumigène. L’animateur de la
soirée, Yves Desgagnés, a demandé à ce qu’on évacue la salle. Mme Marois faisant
preuve d’une maîtrise absolue, défiant la sécurité, est revenue sur scène et a
tenté de calmer le jeu en disant aux gens de quitter calmement.

LES
LIBÉRAUX LOIN D’ÊTRE ÉVINCÉS

Alors que les électeurs s’attendaient à une
lutte finale à deux, entre le Parti Québécois et la Coalition Avenir
Québec, ç’a été plutôt une lutte serrée tout au long entre le PQ et le Parti libéral. Au final, le Parti Québécois récolte 54 députés, les libéraux 50, la CAQ 19 et Québec Solidaire 2,
les deux cochefs Amir Khadir et Françoise David. Que les libéraux récoltent
tant de sièges a stupéfait les commentateurs et fait mentir les sondages. Les
autres surprises, la défaite de Charest aux mains du péquiste Serge Cardin. Ce
dernier l’a emporté avec 15 328 contre 12 524 pour le leader libéral.

Dans son
discours de fin de soirée, M. Charest avait loin d’avoir la mine défaite. Lui à
qui on prédisait un anéantissement de sa formation a tenu le coup. Il laisse
un parti bien en selle. Il n’a pas voulu dire ce qu’il entendait faire sur un
plan personnel. Sans doute lors de son point de presse d’aujourd’hui il
s’expliquera davantage. Mme Marois hérite d’un gouvernement minoritaire. Les
partisans de la CAQ
ne cachaient pas leur déception. Mais bon joueur, François Legault a relativisé
en rappelant qu’en moins d’une année, et avec très peu de moyens, il installe
tout de même 19 des siens, y compris lui-même.

DU
CÔTÉ DES VEDETTES

Léo Bureau-Blouin a arraché la victoire
dans Laval-des-Rapides, devenant le plus jeune député élu de l’Histoire à
l’Assemblée nationale du Québec. Le Dr Gaétan Barrette a mordu la poussière et
sur son compte Twitter, amer, a écrit qu’on ne l’y reprendrait plus. Jacques
Duchesneau est victorieux et satisfait de sa campagne. Dans Trois-Rivières, la
péquiste Djemila Benhabib a été défaite, laissant en poste la libérale
sortante. Dans la région de Québec, deux caquistes sont gagnants, Gérard Deltell
et Éric Caire. L’ex-ministre Clément Gignac n’a pu vaincre Agnès Maltais, qui
conserve son fief dans Taschereau.


LE
DILEMME QUI ATTEND MADAME MAROIS

Selon la répartition des pourcentages, 32%
vont au PQ, 31% au Parti libéral, 27% à la CAQ, 6% à Québec Solidaire et 2% à Option
Nationale. Il sera difficile pour Mme Marois de faire vibrer le Québec avec
l’espoir d’un pays à naître, car les deux tiers des Québécois ont voté contre
elle. Mais selon la règle du jeu, c’est elle qui est championne, devenant ainsi
la première femme première ministre de l’Histoire du Québec. Elle l’a dit
elle-même en cours de campagne, qu’un gouvernement minoritaire ne lui
permettrait pas de mettre de l’avant ses projets prioritaires. Le gel des frais
de scolarité et l’abolition de la loi spéciale risquent de devoir attendre… une
autre élection. 

Le PQ se trouvait à neuf
sièges seulement d’une majorité. Son gouvernement sera muselé par les libéraux
encore influents et la CAQ. Même
le rêve de Québec Solidaire de devenir la balance du pouvoir s’est évanoui. Et
d’après les commentateurs, les gouvernements minoritaires passent difficilement
le cap des deux ans. On risque d’être rappelés aux urnes plus vite que prévu.

LA SQ ENQUÊTE : LA POLITIQUE DÉNONCE

Mise à jour le Mercredi 06 Septembre 2012 5:00

Alors que la police s’affairait toujours à amasser des preuves afin de faire la
lumière sur l’attentat perpétré mardi soir au Métropolis, l’ensemble de la
classe politique a dénoncé d’une seule voix l’incident qui a fait un mort et un
blessé. Une source
policière a confirmé que le suspect qui a fait irruption dans le lieu de
rassemblement des militants péquistes est Richard Henry Bain, un homme de 62
ans vivant à Mont-Tremblant, dans les Laurentides. Il serait propriétaire d’une
pourvoirie exploitée sous le nom des « Activités Rick » à La Conception et avait
joint la Chambre
de commerce régionale l’an dernier. Sur sa page Facebook personnelle, l’homme
indique le français et l’anglais comme langues d’usage.

Puisqu’il
a été transporté en matinée à l’Hôpital du Royal Victoria dans la métropole, sa
comparution pourrait être remise à jeudi, voire plus tard. Vêtu d’une
robe de chambre et d’une cagoule noire, l’homme aurait ouvert le feu à
l’arrière du Métropolis, à Montréal, alors que des centaines de partisans
étaient rassemblés pour célébrer l’élection du gouvernement péquiste
minoritaire de Mme Marois. Un technicien
âgé de 48 ans, Denis Blanchette, a perdu la vie dans le drame. Un homme de 27
ans a également été blessé, mais il est hors de danger.

Le suspect
a ensuite allumé un incendie derrière la salle de spectacle, avant de prendre
la fuite. Il a finalement été rattrapé par les policiers et a crié au moment de
son arrestation que les anglophones allaient se « réveiller ». Pour
Dominic Bouffard, un conseiller publicitaire qui avait déjà fait affaire avec
le suspect, rien ne laissait présager un tel geste. « Type généreux (…),
il disait « je suis chrétien ». C’est un gars qui lisait la Bible, il avait des
fondements intéressants », a-t-il noté en entrevue à la radio des
Hautes-Laurentides.

Un ami et
voisin qui souhaite rester anonyme a toutefois indiqué à La Presse Canadienne
que Richard Henry Bain avait des problèmes de santé mentale et prenait des
médicaments. Il n’a toutefois jamais démontré de signe de violence, a indiqué
ce voisin. La Sûreté du Québec (SQ) a pris la
responsabilité de l’enquête sur cette affaire en collaboration avec le Service
de police de la Ville
de Montréal (SPVM). Le lieutenant Guy Lapointe, de la SQ, a précisé qu’il en était
ainsi parce qu’il était pour l’instant impossible « d’exclure que la
personne qui était visée était la première ministre élue ».

Les
policiers ont dressé un périmètre de sécurité sur les lieux de l’incident et
rencontré une quinzaine de témoins. Le suspect devait également être interrogé,
alors que le mobile de ce geste n’a pas encore été établi par les policiers. Même s’il
a déploré la mort d’une personne, le lieutenant Lapointe s’est malgré tout
déclaré satisfait de la rapidité de l’intervention policière, qui n’a duré que
quelques minutes. « En aucun temps on pense que Mme Marois a été en
danger », a-t-il dit. La chef du Parti québécois (PQ) a pu finir son
discours à la hâte, mais le Métropolis a été rapidement évacué par la suite.

MAROIS À INSISTÉ

C’est à sa
demande insistante que Mme Marois est revenue sur la scène après avoir d’abord
été évacuée par les agents responsables de sa sécurité. « Je vais vous
dire, c’est moi qui ai insisté », a signalé la chef du PQ en point de
presse au lendemain de sa victoire. Elle a
expliqué que son objectif était d’abord de calmer le jeu, pour s’assurer que
l’évacuation s’effectue sans anicroche. « Je me suis dit: « qu’est ce
qui va arriver si ces personnes paniquent » (…). J’ai dit à mes
gardes-du-corps: « je veux aller parler aux gens » », a indiqué Mme
Marois. Il ne lui a pas traversé l’esprit qu’elle-même pouvait être une cible,
a-t-elle ajouté.

Devant les
journalistes venus l’interroger pour la première fois depuis sa victoire, elle
a également voulu insister sur le fait que le Québec est avant tout pacifique.
« Malgré cette tragédie, il faut redire que le Québec est une société non
violente. Un acte de folie ne peut effacer cette réalité. »

CLASSE POLITIQUE

Au
lendemain de l’élection de la toute première femme à la tête du Québec,
l’homicide a semblé éclipser la victoire de la chef péquiste elle-même, tant
dans les conversations des gens dans la rue que dans les déclarations des
politiciens de la scène fédérale et provinciale. Ainsi, le
premier ministre canadien Stephen Harper a joint Mme Marois mercredi matin au
téléphone afin de la féliciter pour sa victoire, mais aussi pour condamner cet
acte de violence. Selon un compte rendu fourni par son directeur des
communications, Andrew MacDougall, « le premier ministre s’est dit attristé
des événements qui sont survenus (…) à Montréal. Il a ajouté qu’un tel acte
est inadmissible et qu’une telle violence n’a pas sa place au Canada. »

À
Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, où il tient son caucus de la rentrée, le
chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a pour sa part
soutenu que ses troupes étaient bouleversées et que les premières pensées
allaient aux victimes et à leurs proches. Le premier
ministre québécois sortant Jean Charest s’est lui aussi dit très attristé,
ajoutant qu’il s’agissait là d’un véritable choc. En
conférence de presse, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault,
a qualifié l’incident de « dramatique, infiniment triste, inacceptable,
surtout pendant un événement politique ». « On n’est jamais à l’abri
d’un fou qui arrive dans une assemblée et qui commence à tirer. On le voit
partout dans le monde, ça peut arriver, c’est triste, il faut voir comment on
peut réduire ce risque », a indiqué M. Legault.

« C’est
la démocratie et les institutions qui ont été attaquées hier », a renchéri
le directeur général des élections, Jacques Drouin. Une vigile
s’est tenue devant le Métropolis mercredi soir. Plusieurs centaines de
personnes ont pris part à l’événement. « Puisque la peur et la haine
n’amènent que plus de peur et de haine… Offrons-nous plutôt, ensemble, un peu
d’amour et d’espoir », avaient écrit les organisateurs de la vigile sur la
page Facebook attitrée. Le spectacle du groupe rock Offspring, qui devait se
dérouler au Métropolis mercredi soir, a été transféré à L’Olympia.

LE MEURTRIER RICHARD BAIN COMPARAÎT EN COUR

Mise à jour le 6 septembre, 2012 14:42

Deux jours après l’attentat meurtrier survenu au Métropolis de Montréal, 16
chefs d’accusation ont été déposés jeudi contre Richard Henry Bain au palais de
justice de Montréal. Parmi
ceux-ci figurent une accusation de meurtre prémédité, trois chefs d’accusation
de tentative de meurtre, une accusation de voies de fait graves et une autre
pour incendie criminel. L’accusé,
qui aura 62 ans samedi, était présent dans la salle d’audiences pour sa brève
comparution devant le juge Pierre Labelle, de la Cour du Québec. Vêtu d’un
t-shirt blanc ainsi qu’un d’un pantalon de coton bleu marine, Bain est apparu
calme et éveillé.

Quelques
proches de Denis Blanchette, ce technicien mortellement atteint par balle lors
de l’attentat, étaient présents dans la salle d’audiences. Après avoir échangé
quelques regards avec l’accusé, un homme a brièvement montré une photo de la
victime à Bain, ce qui n’a pas semblé l’ébranler. Un
constable spécial est rapidement intervenu et a demandé à l’homme qui tenait la
photo dans ses mains de la cacher. Les proches de la victime ont quitté la
salle d’audiences sans émettre de commentaires après la comparution.

Sous haute
surveillance, assis dans le box des accusés protégé par une vitre, Bain a
brièvement discuté avec son avocate, Me Elfride Duclervil, de l’aide juridique,
avant la brève comparution devant le juge. L’avocate
a expliqué par la suite qu’elle n’avait pas eu l’occasion de discuter avec Bain
auparavant en raison d’un manque de communication, ce qu’elle a déploré. « Le
SPVM (Service de police de la ville de Montréal) m’a dit que mon client avait
été transféré à l’Hôpital général de Montréal, a-t-elle dit. Je me suis
présentée et j’ai attendu. C’est après que j’ai été informée que mon client
était à l’Hôpital Royal Victoria. »

Me
Duclervil a expliqué qu’il était encore prématuré pour elle d’indiquer si elle
demandera une évaluation psychiatrique pour son client. « Il a
eu un malaise hier (mercredi) et je dois prendre le temps de discuter avec lui,
a dit l’avocate. J’ai trouvé ça dommage de ne pas pouvoir lui parler, mais
l’essentiel, c’est d’avoir eu accès à lui aujourd’hui (jeudi). » D’autres
accusations pourraient être déposées puisque des armes ont également été
retrouvées au domicile de Bain, à Mont-Tremblant. L’accusé avait 22 armes
enregistrées à son nom et cinq ont été retrouvées au Métropolis.

« Nous
avons des revolvers et des carabines, c’est essentiellement de cette
nature », a dit en point de presse la procureure de la Couronne, Me Éliane
Perreault. Elle a
ajouté que toutes les armes, dont celle du crime, étaient enregistrées, sauf
une. L’acte
d’accusation n’indique cependant pas pour l’instant si la première ministre
élue du Québec, Pauline Marois, était la cible de Bain. Ce dernier
est arrivé au palais de justice sur le siège arrière d’une voiture de police.
Il reviendra devant le tribunal le 11 octobre pour la suite des procédures.

La
comparution de Bain survient au lendemain de la vigile tenue en l’honneur de la
victime devant le Métropolis. Selon les
policiers, très tôt dans la nuit de mercredi, Bain a abattu un technicien âgé
de 48 ans, Denis Blanchette. Il a blessé une autre personne à l’aide d’une arme
à feu alors que des partisans du Parti québécois célébraient leur victoire
électorale au Métropolis. La chef
péquiste, Pauline Marois, s’adressait à eux lorsqu’on l’a rapidement escortée
hors de la scène du Métropolis. Bain aurait aussi allumé un incendie à
l’extérieur, derrière la salle de spectacle. Le feu a été rapidement maîtrisé.

LA PREMIÈRE FEMME PREMIÈRE MINISTRE DU QUÉBEC