chef de la police de Montréal, qui a pris la tête dès le début du dépouillement
des voix et qui n’a jamais cédé sa place, a été déclaré élu peu après 21 h. M.
Duchesneau détenait alors une avance de près de 1000 voix, alors qu’une
soixantaine de bureaux de vote sur 215 avaient été dépouillés. Jacques
Duchesneau recueillait 42 pour cent des suffrages exprimés, devant le député
péquiste sortant, Gilles Robert (35 pour cent), le candidat libéral Marc
Bustamante (14 pour cent), Vincent Lemay-Thivierge de Québec Solidaire (sept
pour cent),
Julien Benca d’Option nationale (un pour cent) et Adam Olivier du
Parti vert (un pour cent). Il faut
dire que l’entourage de M. Duchesneau respirait la confiance en début de soirée
mardi. La forte notoriété de l’homme de 63 ans, devenu le symbole de la lutte
anticorruption au Québec, a grandement facilité sa tâche. Pas peu
fier de cette grosse prise, le chef du jeune parti, François Legault, n’avait
pas hésité à présenter M. Duchesneau comme l' »Eliot Ness » québécois,
en référence à l’agent du Trésor américain qui a pourchassé le parrain de la
mafia de Chicago, Al Capone, de 1925 à 1932.
Ancien
directeur de l’Unité anticollusion du ministère des Transports, Jacques
Duchesneau a fait état de plusieurs problèmes dans l’octroi de contrats
gouvernementaux dans un rapport retentissant qu’il a lui-même remis aux médias,
l’an dernier. Témoignant
devant la commission Charbonneau sur la corruption, en juin, M. Duchesneau n’y
est pas allé de main morte, allant jusqu’à affirmer que 70 pour cent de
l’argent récolté par les « vieux » partis politiques était de
provenance douteuse. Du bonbon pour la
CAQ, qui a promis de « faire le ménage » dans la
gestion de l’État.
Libre-penseur
qui n’affectionne pas particulièrement la langue de bois, Jacques Duchesneau
n’a pas tardé à placer son parti dans l’embarras. Le lendemain de l’annonce de
sa candidature, il déclarait qu’à titre de vice-premier ministre d’un éventuel
gouvernement caquiste, il aurait l’autorité de nommer lui-même des ministres,
avant de se rétracter. Des médias
sont ensuite revenus sur le financement de sa campagne à la mairie de Montréal,
en 1998. Puis le quotidien La
Presse a écrit qu’en 2007, il est intervenu pour aider le
célèbre culturiste Ben Weider dans une affaire de délit de fuite. Puis la
semaine dernière, M. Duchesneau a de nouveau fait parler de lui en soutenant
que des ministres du gouvernement Charest se sont rendus sur le fameux yacht de
l’entrepreneur en construction Tony Accurso, accusé de fraude.
À
Saint-Jérôme, ces faux pas semblent toutefois avoir eu peu d’impact sur la
campagne de Jacques Duchesneau, dont la popularité personnelle ne s’est jamais
démentie.