La demande d’ordonnance provisoire
visait à empêcher le déclenchement du lock-out au Québec. Les joueurs du Canadien souhaitaient
faire valoir qu’ils ne peuvent pas être mis en lock-out puisque l’Association
des joueurs n’est pas un syndicat reconnu au Québec. Pour des raisons qui seront
expliquées ultérieurement, cette demande a été rejetée par la CRT. Les joueurs du Tricolore ont perdu
une bataille, mais ils ont encore une chance de gagner la guerre. Les deux
parties seront convoquées à nouveau pour débattre du litige sur le fond.
Les avocats des 16 joueurs du
Tricolore ont plaidé pendant la séance matinale, tandis que la partie adverse a
pris près de trois heures pour expliquer sa position, en après-midi. La
Ligue
nationale n’a pas tardé à réagir par l’entremise de l’adjoint au commissaire,
Bill Daly. « Nous sommes ravis, mais pas
surpris de la décision de la
CRT. Nous espérons que cette décision fera en sorte que
l’Association des joueurs cesse ces distractions inutiles et concentre ses
efforts sur les négociations de la nouvelle convention collective. »
De son côté, le directeur juridique
de l’Association des joueurs, Don Zavelo, a commenté la décision par voie
de communiqué. « Nous sommes satisfaits de la
décision de la
Commission. Elle a à la fois rejeté le motif d’urgence
invoqué par les joueurs, mais également la demande d’annulation de la cause de la LNH. La décision reconnaît
que les questions soulevées par les joueurs sur la légalité d’un lock-out
méritent d’être entendues (dans un litige sur le fond). »
L’audience a eu lieu à Montréal. Le
Canadien y était représenté par son vice-président et chef de l’exploitation,
Kevin Gilmore. Aucun joueur n’a été aperçu sur place. La
Ligue
nationale pourrait déclencher samedi soir, à minuit, un lock-out si aucune
entente n’intervient pour une nouvelle convention collective. Leurs avocats soutenaient également
que les contrats lient les joueurs au Canadien, et non pas à la Ligue nationale. Une démarche identique a été lancée
en Alberta pour les joueurs des Flames et des Oilers.
UN LOCK OUT PROFITERAIT AUX CLUB JUNIORS
américaine de hockey pourrait faire ses choux gras d’un lock-out dans la LNH. Le
président de la LAH,
Dave Andrews, ne prie certes pas pour le déclenchement d’un conflit de travail
dans la grande ligue. Mais il sait très bien que cela signifierait un afflux de
joueurs de talent, une forte augmentation des assistances et une plus grande
attention des médias.
C’est ce
qui est arrivé pendant le lock-out de la
LNH qui a provoqué l’annulation de toute la saison 2004-05,
lorsque de jeunes joueurs vedettes comme Jason Spezza, Eric Staal, Michael
Cammalleri, Patrice Bergeron et Dustin Brown
se sont retrouvés dans la Ligue
américaine. La ligue
avait alors enregistré un record d’assistance qui a dépassé sept millions de
spectateurs pour la saison, incluant les séries éliminatoires. « Je
ne dirais pas que nous anticipons impatiemment un arrêt de travail, a déclaré
Andrews cette semaine. Les meilleurs intérêts de ce sport dépendent des
activités de la LNH.
« Mais
si nous en arrivons là, nous profiterons d’une plus grande couverture
médiatique en Amérique du Nord et en Europe et nous aurons une plus grande
présence à la télévision au Canada et aux États-Unis. Ça crée des opportunités
de revenus que nous n’avons pas habituellement. » L’un des
rares sujets sur lequel la LNH
et l’Association des joueurs se sont entendus cette semaine, c’est sur le
mécanisme visant à céder des joueurs dans la Ligue américaine en cas de lock-out.
Les
joueurs qui seront assignés à la
Ligue américaine n’auront pas à être soumis au ballottage
s’ils sont rappelés trois jours avant la reprise des activités dans la LNH. Cette
mesure touche également les joueurs qui détiennent des contrats à deux paliers. Il reste à
voir combien de jeunes joueurs vedettes qui en sont à leur premier contrat
professionnel et qui n’ont pas besoin d’être soumis au ballottage seront
assignés aux club-écoles pour poursuivre leur développement pendant la durée du
lock-out.
Les Barons
d’Oklahoma City en profiteraient certainement si les Oilers d’Edmonton décident
de leur céder Ryan Nugent-Hopkins, le premier choix de 2011, et Taylor Hall,
premier choix en 2010. Ce sera
aux clubs de décider si un séjour dans la LAH en vaut la peine pour certains de ceux qui y
sont admissibles comme Jordan Eberle à Edmonton, Jeff Skinner en Caroline ou
Adam Henrique au New Jersey des joueurs qui semblent déjà bien établis dans la LNH. Des
décisions devront aussi être prises dans le cas de joueurs comme Tyler Seguin
des Bruins de Boston, Erik Gudbranson des Panthers de la Floride, Jared Cowen des
Sénateurs d’Ottawa, Nazem Kadri et Jake Gardiner des Maple Leafs de Toronto,
Louis Leblanc du Canadien et Zack Kassian des Canucks de Vancouver.
Les Blue
Jackets ont déjà cédé l’attaquant de 20 ans Ryan Johansen, quatrième choix au
repêchage 2010, à son club de la
LAH. Andrews
soutient que jouer dans la Ligue
américaine s’est avéré une bonne chose pour certains jeunes joueurs pendant le
dernier lock-out. Ils ont obtenu une année supplémentaire de développement tout
en jouant au sein des premiers trios et d’évoluer en avantage et désavantage
numérique, au lieu de se contenter d’un rôle limité dans la LNH. « Je
dirais que ç’a beaucoup contribué à leur confiance et ça les a aidés à leur
retour dans la LNH
la saison suivante », a-t-il dit.
Les
équipes juniors pourraient également en bénéficier. Ces quelques joueurs qui
font le saut directement du junior à la
LNH chaque année resteront probablement avec leurs clubs
juniors. Cela avait été le cas la dernière fois, quand des joueurs talentueux
comme Ryan Getzlaf, Shea Weber et Mike Richards ont passé une saison
supplémentaire dans le junior. Cette
fois, ce pourrait être le cas d’espoirs comme Jonathan Huberdeau, des Panthers
de la Floride,
et de Mark Scheifele, des Jets de Winnipeg. Les deux ont 19 ans.
Parmi les
joueurs repêchés en juin dernier qui auraient pu faire le saut directement, on
note le défenseur Ryan Murray, des Silvertips d’Everett, deuxième choix des
Blue Jackets, l’attaquant Alex Galchenyuk, du Sting de Sarnia, réclamé au
troisième rang par le Canadien, ou Dougie Hamilton, des IceDogs de Niagara, un
espoir des Bruins. Nail
Yakupov, le premier choix des Oilers en juin, n’a pas fait connaître ses
intentions s’il demeurera avec Galchenyuk à Sarnia ou s’il tentera de se
trouver du travail dans la KHL
advernant un lock-out.
LOCK-OUT ! C’EST MAINTENANT OFFICIEL
Mise à jour le Dimanche 16 Septembre 2012 4h00
La Ligue
nationale de hockey a décrété un lock-out pour les joueurs des 30 équipes qui
la composent. Tel qu’il le répète depuis plusieurs
semaines, le commissaire de la LNH,
Gary Bettman, a imposé un arrêt de travail à minuit, samedi, puisqu’aucune
entente n’a été conclue entre les joueurs et la ligue. La convention collective
prenait fin samedi soir. La
LNH
est donc frappée par un troisième arrêt de travail sous le règne de Bettman.
Celui de 1994-1995 avait écourté la saison à 48 matchs, tandis que celui d’il y
a huit ans avait forcé l’annulation de la saison et des séries
éliminatoires 2004-2005.
Le lock-out de 2004-2005 avait pour
principal enjeu l’imposition d’un plafond salarial, une condition que les
propriétaires avaient finalement réussi à faire accepter aux joueurs. Cette fois, l’enjeu principal tourne
autour des « questions économiques centrales », un euphémisme souvent
utilisé par Bettman pour parler du partage des revenus totaux de la ligue entre
joueurs et propriétaires. Les joueurs en obtiennent actuellement 57 %, une
part jugée démesurée par le commissaire.
La
LNH
propose donc que cette part passe à 49 % l’an prochain, à 48 % en
2013-2014, et à 47 % lors des trois saisons suivantes. Si l’augmentation
de revenus projetée par la ligue est respectée, les revenus des joueurs en
dollars continueront à augmenter, sauf entre la saison dernière et la
campagne 2012-2013. Les joueurs proposent quant à eux
une diminution à 54,3 % l’an prochain. Cette portion passerait dans les
52 % lors des quatre saisons suivantes. Or, la LNH a bénéficié, depuis
l’arrêt de travail de 2004-2005, d’une période de croissance phénoménale, le
tout malgré la morosité économique aux États-Unis. Les revenus de la ligue se
chiffrent désormais à 3,3 milliards de dollars, une hausse d’environ 50 %
depuis le lock-out.
Dans ce contexte, plusieurs se
demandent comment la ligue peut affirmer qu’elle ne peut pas continuer à opérer
dans un système qui lui a valu de tels revenus.
FINI LE LONG TERME
Les autres enjeux sont plus diffus,
mais l’existence du plafond salarial représente un des rares points d’entente
entre les deux camps. Le reste des négociations ressemble toutefois à un
dialogue de sourds, si on se fie aux propos tenus par Bettman et son vis-à-vis,
Donald Fehr. D’un côté, les joueurs insistent sur
leur vision d’un système de partage des revenus afin d’aider davantage les
marchés plus faibles de la
LNH. De l’autre côté, les propriétaires souhaiteraient, selon
les échos, une réduction draconienne de la durée des contrats (maximum de cinq
ans) et un accès plus restreint à l’autonomie complète.
LA BATAILLE DE L’UNITÉ
Le noeud du problème est
que la manne financière ne profite pas à parts égales à toutes les équipes. Les
sept formations canadiennes, de même que les grands marchés américains font
généralement de bonnes affaires. Mais les marchés de hockey moins traditionnels
peinent à joindre les deux bouts. Les joueurs souhaitent visiblement
exploiter ce filon en proposant leur propre système de partage
des revenus. Cet aspect et celui de la durée
maximale des contrats pourraient théoriquement représenter des éléments de
discorde entre propriétaires. Nombreux sont ceux qui soulignent l’incongruité
des contrats à long terme accordés par certaines équipes, qui vont bien au-delà
de cinq ans.
Mais les deux parties y ont chacune
été de démonstrations d’unité. Les joueurs l’ont fait à New York cette semaine,
avec la participation de 283 des leurs aux diverses réunions. Leur présence aux
côtés de Fehr à pratiquement chaque point de presse est un autre symbole. Du côté de la ligue, Bettman a
indiqué jeudi que les 30 propriétaires avaient voté à l’unanimité pour
un lock-out. Reste à voir combien de temps cette
unité durera de part et d’autre. Bettman et Fehr seront-ils assez convaincants
pour que leurs mandants renoncent à des millions de dollars pendant que les
arénas demeurent vides?