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Michael jackson a ÉtÉ maltraitÉ…

Époque où le méticuleux roi de la pop
travaillait sans relâche pour essayer de surpasser son immense succès
« Thriller » alors que les tabloïds se délectaient des moindres détails
de sa vie personnelle. Même si le
disque réussit à séduire les foules et à occuper le sommet des palmarès partout
à travers le monde, son lancement marqua un tournant dans la carrière du
chanteur. Plutôt que de se concentrer sur sa musique, les médias et le public
se mirent à s’intéresser de plus en plus à son comportement apparemment fort
étrange.

En
entrevue avec La
Presse Canadienne, M. Lee s’indigne du voyeurisme alimenté
par la presse dont a fait l’objet Michael Jackson il y a un quart de siècle,
accusant les critiques d’avoir traité « Bad » comme un opus médiocre et
d’avoir manqué de respect à l’artiste en l’affublant du surnom « Wacko
Jacko ». Si
« Bad 25 » demeure centré sur l’art de Jackson, il n’en révèle pas
moins beaucoup de choses sur un homme qui, malgré son désir d’intimité, n’a
jamais vraiment eu de vie privée.

Le
documentaire, présenté samedi au Festival international du film
de Toronto, s’amorce dans la foulée de la réussite éclatante du deuxième album
solo lancé par la star. Sorti en 1982, « Thriller » demeure le disque
le plus vendu de tous les temps, certifié platine 29 fois aux États-Unis et
certifié diamant deux fois au Canada seulement. Mais
Michael Jackson n’était pas satisfait. Tout comme il avait été déterminé à
faire de « Thriller » un plus grand succès que son premier opus,
« Of the Wall », il pensait pouvoir aller encore plus loin avec
« Bad ». Comme le dévoile le film de Spike Lee, le
chanteur écrivait partout dans ses cahiers et sur ses miroirs le nombre magique
de 100 000 000 afin de se rappeler combien de copies de son nouvel album il
souhaitait vendre.

Selon le
cinéaste, le chanteur croyait qu’il devait sans cesse se dépasser sous peine de
voir tout ce qu’il avait construit être aussitôt détruit. « Michael n’était
pas stupide, affirme-t-il. Il avait vu de nombreux artistes noirs atteindre le
sommet et finir sans le sou. Il avait vu de nombreux artistes noirs de talent
être réduits à la couleur de leur peau. Michael voulait briser les
barrières. » Pour
« Bad 25 », M. Lee a eu accès à des vidéos d’archives sensationnels
complétés par des entrevues avec certains collaborateurs du chanteur, dont les
réalisateurs Martin Scorsese et Joe Pytka, et quelques-uns de ses illustres
admirateurs, incluant Kanye West, Mariah Carey et Justin Bieber.

Parmi les
images où l’on voit l’artiste se tracasser pour une note ou une parole
apparemment sans importance se glissent des détails fascinants sur la manière
bizarre dont il vivait. Après tout, il s’agit d’un homme qui se déguisait pour
aller dîner avec ses frères, qui déclenchait l’hystérie à la moindre apparition
publique et qui évoluait dans le monde du divertissement depuis sa tendre
enfance. « Dès l’âge de six ans, il a dû danser et chanter pour gagner son
pain », résume simplement Spike Lee. Dans
« Price of Fame », l’une des chansons qui figurent sur la version
spéciale de « Bad » qui sera lancée mardi à l’occasion du 25
anniversaire de l’album, Michael Jackson se lamente sur le prix à payer pour la
gloire.

Le prix
payé par le roi de la pop, décédé d’une crise cardiaque en 2009 à l’âge de 50
ans, ne fait aucun doute pour le réalisateur de « Malcom X ». « Il
n’est plus là. Du moins, pas physiquement. Quand on devient la personne la plus
connue de la planète, il y a un prix pour ça. Je pense qu’on peut dire qu’il
l’a payé de sa vie. » « Bad
25 » sera diffusé sur les ondes d’ABC le 22 novembre.