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Pauline marois prÉsente ses ministres

Le gouvernement formé mercredi par Pauline Marois est bien loin d’atteindre
l’objectif de parité, avec 23 ministres, dont huit femmes et 15 hommes. La
première ministre Marois, première femme à occuper cette fonction au Québec, a
donc choisi de ne pas forcer la note du symbole paritaire, en s’entourant d’une
forte majorité d’hommes, dont plusieurs placés à des postes-clés. Ainsi,
sans surprise, Nicolas Marceau, détenteur d’un doctorat en économie et ancien
professeur à l’UQAM, est le nouveau ministre des Finances et de l’Économie.

Personne
ne sera étonné non plus de voir le Dr Réjean Hébert devenir ministre de la Santé. Il aura comme
mandat de rédiger une politique de soins à domicile
pour les aînés et de trouver un médecin de famille à chaque Québécois d’ici
quatre ans. Le
président du Conseil du trésor, responsable de toutes les dépenses
gouvernementales, sera Stéphane Bédard, qui assumera en plus le rôle-clé,
particulièrement en situation de gouvernement minoritaire, de leader
parlementaire.

Le doyen
de l’Assemblée nationale, François Gendron, sera vice-premier ministre et
ministre de l’Agriculture. Candidat-vedette
du Parti québécois lors du dernier scrutin, Jean-François Lisée devient quant à
lui ministre des Relations internationales. Il obtient en prime la Francophonie et le
Commerce extérieur, puis sera responsable de Montréal. À ce titre, il devra
créer des liens avec la communauté anglophone, un rôle délicat pour un
gouvernement péquiste. Quelques
gros ministères seront quand même sous la responsabilité de femmes. Les
Ressources naturelles sont confiées à Martine Ouellet, une ingénieure qui a
longtemps été chargée de projets chez Hydro-Québec. Elle reverra à la hausse le
régime de redevances minières.

Nicole
Léger devra trouver une place à 7 $ pour chaque enfant, en tant que ministre de
la Famille. Seule élue
péquiste de Québec, Agnès Maltais, une parlementaire d’expérience, ne pouvait
pas rester les mains vides. Elle obtient le ministère du Travail et celui de
l’Emploi et la Solidarité
sociale. C’est aussi la ministre responsable de la Condition féminine. Parmi les
recrues, l’ex-présidente de la
Commission scolaire de Montréal, Diane de Courcy, assumera
une responsabilité centrale pour un gouvernement péquiste: la défense plus
musclée de la langue française avec le dépôt d’un projet de loi dans les mois qui
viennent. Elle dirigera de plus le ministère de l’Immigration.

Le
ministère de l’Éducation est scindé en deux. Les niveaux primaire et secondaire
relèveront de Marie Malavoy, tandis que l’éducation postsecondaire sera sous la
responsabilité d’une recrue, l’ex-journaliste Pierre Duchesne. Sa première
tâche: annuler la hausse des droits de scolarité décrétée par les libéraux et à
l’origine de la crise étudiante du printemps dernier.

En
présentant son équipe, Mme Marois a dit que l’action de son gouvernement serait
centrée autour de quatre piliers: l’intégrité, la prospérité, l’identité et la
solidarité. « Comme
première ministre, je serai intransigeante en matière d’intégrité », a dit
d’emblée Mme Marois, dans son allocution prononcée au Salon rouge de l’Assemblée
nationale, devant un parterre de nombreux invités, parmi lesquels on n’a aperçu
aucun ancien chef du PQ. Sylvain
Gaudreau devra assumer deux gros ministères: les Transports et les Affaires
municipales. Bertrand St-Arnaud devient ministre de la Justice.

Depuis des
décennies, le ministère de la
Culture est dirigé par une femme, mais cette époque semble
révolue avec l’arrivée de Maka Kotto, qui s’est fait connaître comme comédien
avant de se lancer en politique. Celui qui
a forcé la main à Mme Marois pour accepter l’idée des référendums d’initiative
populaire, Bernard Drainville, devient ministre des Institutions démocratiques
et de la Participation
citoyenne. Il devra donner suite au projet de doter le Québec d’une charte de
la laïcité. Un projet de loi instaurera des élections à date fixe.

Mme Marois
a choisi de confier le Développement durable à un véritable militant
écologiste: Daniel Breton, auparavant du groupe Maîtres chez-nous 21e siècle,
ancien directeur de l’Association québécoise de lutte contre la pollution
atmosphérique (AQLPA) et porte-parole de la coalition QuébecKyoto.

LA SÉCURITÉ PUBLIQUE

EST CONFIÉ À STÉPHANE BERGERON

Trois
autres recrues obtiennent des postes de ministres délégués: Élaine Zakaïb
(Politique industrielle), Gaétan Lelièvre (Régions) et Élizabeth Larouche
(Autochtones). D’autres
plus expérimentés auront aussi un titre de ministre délégué: Pascal Bérubé
(Tourisme), Alexandre Cloutier (Affaires intergouvernementales) et Véronique
Hivon (Santé publique). Candidat-vedette
de la dernière élection, l’ex-leader étudiant Léo Bureau-Blouin devient
l’adjoint parlementaire de la première ministre dans les dossiers relatifs à la
jeunesse.

EXCLUSIF: ENTREVUE AVEC LE NOUVEAU MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT