Éternelle fraîcheur lorsqu’on regarde Hélène, dite
Madame Rousse, on a l’impression de rajeunir. LAURENCE ANYWAYS, l’un de ses films en tant que directrice de casting, a
déjà été nominé plusieurs fois dans le monde à Cannes, notamment, et élu meilleur
film canadien au TIFF (Festival International du film de Toronto) au mois de
septembre 2012. Une histoire de passion amoureuse déchirée. Le motif de
la transsexualité devient ainsi une sorte de figuration identique de la
définition de l’amour : donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas.
Un film qui a fait parler de lui notamment comme un thème de société qui est
malheureusement tabou. Mais qui par son casting et le choix des acteurs a touché un très large public. Hélène Rousse y est donc pour quelque chose…
AIMER LES
GENS, C’EST VIVRE DES ANECDOTES
La première motivation d’Hélène Rousse est d’aimer les
gens, aimer de nouvelles personnes, dénicher des nouveaux talents, trouver la
perle rare pour un projet donné pour chaque contrat afin que ses clients soient
le plus satisfaits possibles. Qu’ils soient heureux c’est d’une importance
capitale, dit-elle.
Hélène une passionnée de son métier, le cinéma, la
télévision, les voix off pour des jeux vidéos, (une vraie particularité de Total
Casting); tout est relié pour elle. Et tout se relie à elle. Pourquoi? Parce que
toutes ses participations sont liées à des prix, des succès, à cette passion
qu’elle met au diapason. Résultat : Hélène nous propulse dans une
atmosphère féerique, des privilèges aussi par des rencontres inoubliables comme
celle de Liam Neeson ou Jon
Voight.
Helene Rousse, Liam Neilson & Leslie Maze
Elle aime les défis. Elle a dû faire la distribution
de cinq films l’année dernière et chacun, avec des demandes très particulières.
« Mon équipe et moi avons dû être très créatifs pour trouver des
artistes aux talents hors du commun. Par exemple, il y a eu Restless, une coproduction avec
l’Israël pour laquelle on devait trouver des acteurs anglophones qui parlaient
Hébreu sans accent. Martyrs,
une coproduction avec la France
où on devait trouver une jeune eurasienne de neuf ans qui devait ressembler à
l’actrice principale de 25 ans, qui savait jouer avec l’accent de France, qui
pouvait pleurer sur commande et qui acceptait de se faire raser le crâne pour
le tournage. Laissez-moi vous dire que le réalisateur, Pascal Laugier, était
heureux.
De plus, on avait aussi réussi
à trouver une jeune fille anorexique qui acceptait de jouer semi-nue et
d’endurer quatre heures de maquillage par jour. Un film mettant en
vedette Juliette Gosselin (Nouvelle-France) et une de mes favorites qui
joue un personnage extraordinaire : Catherine Bégin. La distribution
complète a été faite par Hélène Rousse, c’est-à-dire des stars jusqu’à la
figuration. « J’aime beaucoup garder la distribution complète puisque
j’ai le pouls du film et je le connais du bout des doigts.
Essentiellement, je fais partie du
processus de création dès le début du projet. Je ne vais pas souvent sur le
plateau puisque notre travail se déroule souvent dans l’ombre. » Elle
travaille énormément avant le tournage et pendant, mais on n’a pas toujours la
chance de voir ce qui se passe…
RESPONSABLE
DE CASTING, UN CERTAIN POUVOIR
Depuis l’âge de 14 ans Hélène Rousse œuvre dans le
domaine artistique. Elle a débuté comme mannequin et comédienne et a participé
à tous les concours qui lui étaient accessibles, comme Miss Montréal, Miss
Rive-sud ou même la Reine
du Carnaval, entre autres, où elle avait remporté le titre de 11e Souveraine
du quartier Rosemont. Ses trois ans d’études en design industriel lui ont
permi de constater qu’elle ne voulait pas rester devant une table à dessin sans
voir de monde. « Je suis une personne très sociable qui aime aider les gens
à réaliser leurs rêves. J’ai ouvert, en sortant de l’école, une agence
d’artistes pour laquelle je dessinais
tous mes logos et mon matériel promotionnel (il fallait bien que les études
servent à quelque chose. »
Les affaires ne furent pas faciles au début mais
quelques années plus tard, elle s’affiliait à l’agence de mannequin New
Yorkaise McDonald/Richards. qui représentait Marla Maples. Elle est allée ouvrir une filiale à Paris
ensuite, pour créer un triangle d’échange de talents sur les différents territoires.
Et puis elle revient sur quelques périodes de sa vie; elle avait
l’impression d’avoir les mains liées en étant agente d’artistes tandis qu’en
devenant directrice de casting, elle avait un certain pouvoir pour créer la
distribution de rôles pour un film ou une publicité. Elle pouvait enfin
participer au processus créatif en suggérant différents personnes pour élargir
les suggestions au réalisateur. Elle me confie : « Je posais toujours la question :
« Voulez-vous voir des gens de différentes ethnies aussi? », puisque
les concepteurs n’y pensaient pas toujours, surtout lorsqu’il y avait un groupe
pour une annonce de bière ou même un rôle de policier. Pourquoi pas une
policière féminine et noire en plus? » « Ha oui, je n’y avait pas
pensé! » disaient-ils souvent.
Par la suite, elle s’est départie de tout pour ouvrir,
sous le nom de Focus International, une des plus grosses boites d’artistes et
de mannequins à Montréal avec 12 employés. Tout allait très bien jusqu’au jour
où son assistante, Sandy Martinez, est partie avec son écurie d’artistes. « J’ai
alors dû vendre l’entreprise et prendre une année sabbatique, ce qui m’amena à
l’amour de ma vie : directrice de casting. »
DES
CONTRATS INTERNATIONAUX
Avec la convergence des médias et la diminution des
tournages à Montréal, elle dût s’affilier avec un studio de son pour offrir des
services tout inclus et ce, à l’international. « Puisque je suis presque
la seule agence de casting avec une présence accrue sur le Web depuis déjà douze
ans. » Hélène a des contrats de Los Angeles, au Japon, à Toronto, qui
réclament ses services de casting et d’enregistrement de voix, une vraie
particularité. « Notre équipe a donc importé plusieurs contrats au Québec comme
l’enregistrement de jeux vidéo (nous en sommes à notre 50e). »
UN
MESSAGE À FAIRE PASSER
Et d’une importance capitale de nos jours puisqu’il
s’agit de créer de l’emploi et Hélène Rousse agit en ce sens. Son travail est
de trouver LE meilleur ARTISTE pour un projet, qu’il soit membre ou non d’une
union, selon le projet. Et donc de créer
de l’emploi! Nous exportons maintenant nos contrats en les amenant en Ontario ou à Los Angeles. Hélène Rousse apparaît dans des films nominés et
gagnants de cette année. Une année rebondissante et qui sait si un autre projet
ne se concrétisera pas lors de la prochaine étape de l’AFM (Marché du film
américain) ou aux Oscars, pour y rencontrer un des réalisateurs avec lequel elle
souhaiterait travailler, Luc Besson.
Hélène Rousse à l’American Film Market
Pour plus d’informations, visitez TOTAL CASTING